J'écris sur le travail de composition fantastique de Marshall Holland en 2014. "Ce jeune auteur-compositeur californien apparaît en 2010 avec le génial opus Don't Jettison The Memories, où les notes ensoleillées et colorées pop alternent avec brio, arrangées et orchestrées aux petits oignons. Les références qui viennent à l'esprit en écoutant Marshall Holland ne sont rien d'autres que les Zombies, Kinks, Beatles, Bob Dylan ou encore Paul Weller, Ben Folds Five, Jon Brion. L'artiste Marshall écoute The Cowsills pour s'inspirer et durant des années écrit au milieu des champs de son grand-père, enregistrant ses mélopées sur un magnétophone couché dans les blés, en retravaillant à la maison ses harmonies et arrangements. De Sacramento à San Francisco, le musicien a dû beaucoup déménagé et après être passé par l'exercice de la recherche de musiciens dans chaque ville pour constituer un groupe, il a opté in fine pour l'apprentissage de chaque instrument. Les racines de ses inspirations viennent essentiellement de son père, Mike Holland, guitariste leader du groupe californien The Agents, actif pendant les années 80, qui a bercé le bébé Marshall et accompagné ses premiers pas ."
"Les tubes se succèdent constituant un ensemble de qualité qui titille du menton jusqu'aux chevilles. ( … ) Avec sa voix cristalline troublante, ses compositions inspirées, ficelées, Marshall Holland signe le superbe And the Etceteras qui en plus de faire vibrer l'hélix fait swinguer les cervicales. Une très belle réussite de 11 titres qui entre d'ores-et-déjà au top des albums 2014 de Piggledy Pop."
MarshallHollandPiggledyPop2014Marshall est de retour avec son nouvel album Paper Plane, époustouflant de beauté qui paraîtra le 4 septembre 2020. Son disque est un coffre aux trésors pop baroque, garage et rock. Il contient absolument tout le nécessaire pour s'extasier et danser : des mélodies, des arrangements surprenants et alternatifs, une voix rebondie, enthousiaste et un volcan d'instruments parfaitement maîtrisés. Le don naturel du multi-instrumentiste pour la composition empourpre les oreilles et fait diablement bouger les hanches. A l'emblée, Our Fate délivre une orchestration fleurie, entêtante, qui frappe fort. Composé pendant le mois de mars 2020, quand le musicien est contraint à l'enfermement, sa réaction a été une fièvre créatrice. La batterie flamboyante plante le décor : celui de l'instinct combatif et d'un système immunitaire réactif à la coquecigrue.
Marshall : With the heartaches of the world tragically suffering, and the power of current affairs, some overwhelming energy came to me, to write new songs and put out an album. It wasn’t by choice, but more of a creative impulse, to add something to the world.
L'artiste fait plus qu'offrir un disque, c'est une pierre précieuse qui ravive l'esprit, une bouée de sauvetage power pop qui ramène les esprits hypnotisés et psychotiques sur un rivage lucide et vivifiant. A l'écoute de l'orgue de The Rain Comes, on rejette la propagande grippale internationale négative au placard et on se trémousse spontanément. Après le titre cristallin, plein de cordes délicates A Hand Holds a Bird, la voix se gonfle de vibrations positives sur la flûte, la grosse caisse et le clap-hands providentiel de Waiting For That Peace & Love qui voit des changements heureux dans sa boule de cristal. Don't do It continue de brimbaler les émotions par son tempo revigorant dans le piano qui gambade joyeusement. L'envie de danser est exaltée sur She Buys a Dress (To Match With Her Pink Belt) et son allure sixties dans l'orgue Hammond enflammé et ses rockets de notes sixties dans les guitares comme sur I'm Checkin' Out, ritournelle magnifique galvanisée de pop.
Paper Airplane bombée de poésie voltige aussi légère et aérienne qu'une bulle de savon sur des effets de voix réussis et efficaces. Puis le somptueux clavecin de Look into My Eyes nous emmène chevaucher dans les contrées vertigineuses des Kinks mêlant assurance et romantisme dans les partitions. Quand Whatcha Gonna Do sort ses cordes électriques énervées et offensives, Marshall brille de mille feux. Ses mots marquent le tempo avec classe pour transmettre son irritation aux injonctions stériles qui ne changent rien, sinon de tenter de retourner les petits cerveaux par la peur. La splendide A Dream Away conseille avec élégance de conserver les rêves intimes, ceux décrits sur la mélodie captivante qui termine ce volet majestueux. Je classe Paper Plane de Marshall Holland dans le top 10 des disques 2020 sur Piggledy Pop. A consommer sans peur ni culpabilité, disponible sur cd, vinyle et cassette dans trois jours !
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