Andy Shauf est un auteur-compositeur canadien. En 2012, il signe un premier EP nommé Sam Jones feeds his demons, dévoilant un univers musical émouvant, extrêmement mélodique, dans le sillage de Harris Nilsson et d'Elliott Smith tissant avec brio un scénario dans chacune de ses chansons . Multi-instrumentiste, l'artiste compose, chante et joue de la guitare, du piano, de l'harmonica, de la batterie, du banjo, de la clarinette. Les ballades pop envoûtantes sont construites d'une façon alternative sur sa voix magnifique.
En février 2015 paraît l'album, simplement fantastique The Bearer of Bad News. Ses 11 titres sont des scènes de vie, chantées avec beaucoup de charme et d'âme, arrangées finement avec une pléiade d'instruments, dosés, voltigeants, gracieux. L'orfèvre mélodiste travaille sur toute la chaîne de la création, du papier à l'instrumentation, à l'interprétation et la production ayant enregistré seul ce premier album dans la maison de ses parents. Andy Shauf grandit dans une famille de musiciens, à Régina, dans la région du grand ouest canadien. A 12 ans, il commence la batterie, la guitare, joue de la musique punk-rock dans un groupe puis découvrant les albums d'Elliott Smith, Paul Simon, Randy Newman il est vite contaminé, s'essaie illico à l'écriture.
AndyShaufPiggledyPop2016Après le bijou de 2016 The Party qui nous narre l'histoire de personnages variés, l'artiste est de retour en janvier 2020 avec The Neon Skyline. Une fois de plus, le leader du groupe Foxwarren dont je conseille hautement l'album de 2018, un des meilleurs disques du siècle, est époustouflant. The Neon Skyline est écrit, composé, mixé, arrangé, produit Andy Shauf qui éblouit au chant et à tous les instruments qu'il assure avec un brio inouï. Neon Skyline ouvre le bal avec sa mélodie sautillante, ses cordes de basse joviales pour planter le décor de l'histoire, la trame du disque : le protagoniste rencontre Judy, en tombe amoureux mais Judy disparaît et lui brise le coeur. Il est accompagné d'amis comme Charlie et sa copine Claire, Rose la serveuse du bar Skyline où les acolytes se retrouvent le soir tombé. Les harmonies délicieuses et délicates accompagnent magnifiquement ces mini films contés par Andy à la manière de Godard avec une pincée de romanesque légère à la Charlie Brown. L'aventure musicale continue avec les grandioses Where are You Judy et Clove Cigarette. Les mots amoureux s'alignent aux arrangements et à la voix du Canadien, merveilleux. L'ambiance nocturne amenée par la clarinette sur Thirteen Hours est un régal de notes qui orne la rupture sentimentale quand la somptueuse Things i do au tempo cuivré suit en égrenant les fautes et les responsabilités, succédané des querelles amoureuses.
Living Room délivre des notes tamisées qui plongent dans l'ambiance tardive languissante, comme sur Dust Kids, où les amis discutent au Skyline de la réincarnation sur des mots lumineux, nostalgiques et sur une instrumentation d'une indicible beauté. Judy réapparaît sur Moon où la guitare, délicate, sur le chant passionné maîtrisé sous une cape d'une pudeur élégante offre une allure de récit stylé John Fante. Les instrumentations sont fascinantes, Andy Shauf sublime, poursuit l'enchantement avec Try Again où la rythmique pastorale montre que notre héros au coeur brisé reprend confiance, sentiment conforté sur Fire Truck où ses ' do do do do do' entonnés sont survoltés d'amour. Changer nous conduit vers la fin du disque et la fin de l'histoire, sur une mélodie aussi cristalline que saisissante. Andy Shauf est un maestro de la pop, un prince dans son domaine, un astre qui luit dans chacun de ses personnages et The Neon Skyline est classé évidemment dans le haut de la casquette des disques Piggledy Pop.
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