dimanche 11 août 2019

Morrissey

J'aurai mis du temps à apprécier Morrissey, des années à le découvrir, ne faisant pas partie des fans des Smiths de la première heure. Aujourd'hui, je l'admire. Pour son répertoire en solo et celui avec les Smiths, que j'écoute de plus en plus. C'est grâce à ses opinions claires et ouvertes que j'ai appris à aimer l'artiste et l'homme que je trouve courageux. Morrissey a du tempérament, rebelle. Il est comme ça Moz. Ses fans devrait le remercier d'être égal à lui-même et d'être toujours aussi créatif et inspiré pour nous offrir son charisme et sa voix.

Je reviens sur ma chronique de 2017 : " Son nouvel album Low In High School sort hier le 17 novembre 2017. Morrissey dit 'Moz' nait en 1959 à Manchester et fonde le groupe The Smiths en 1982. Du haut de ses 23 ans, l'auteur-compositeur impose sa griffe. Avec Johnny Marr, immense autre seigneur de la pop avec qui il mène The Smiths jusqu'en 1988, ils ne cessent depuis presque 40 ans de chatouiller l'excellence. Amoureux de Jack Kerouac, Byron, Oscar Wilde, Moz est un des derniers artistes à écrire des chansons intelligentes, brillantes et touchantes. Rebelle élégant et sensuel, le romantique rock'n roll, le hooligan de la pop, écrit sa biographie en 2013 pour laquelle les fans feront la queue pendant 30 heures le jour de sa parution . Le film biopic England is Mine vient de sortir avec un prix au Edinburgh International Film Festival.





Avec sa renommée internationale, sa carrière magnifique, Morrissey ne désarme pas et poursuit parce qu'il aime la scène, ils aiment ses fans, il ne peut pas vivre sans écrire des chansons. Peu me chaut si certains clament que Morrissey sans Johnny Marr n'atteint pas le niveau exemplaire de la discographie des Smiths, je deviens de plus en plus fan de Morrissey. Enigme, légende, guide, référence, leader, tous les adjectifs sont dégainés et quand j'écoute Low In High School, onzième album en solo, j'entends une analyse philosophico-politique, un point de vue sur l'actualité auquel j'adhère."
MorrisseyPiggledyPop2017

Moz revient nous gâter ce mois de mai 2019 avec un nouvel album de reprises absolument beau. Il rend hommage à douze autres auteurs-compositeurs, à sa manière, propre et griffée. Ce bel objet nommé California Son est encore un nouvel aspect de l'auteur- compositeur interprète qui décrit ce sentiment de renouveau à chaque sortie de disque "It's a well-developed history, I think, and I don't envy anyone else. It's still a joy for me to listen, and I'm still unable to imagine anything else other than music. I am pleased, and I have a strong identity. Most pop artists start with dreams and then it turns into a career. I haven't reached the career stage yet. When a new album is recorded, life begins again".



Justement le magnifique disque commence par Morning Starship, un titre du rocker américain Bruce Wayne Campbell alias Jobriath signé en 1973 et ici revisité avec beaucoup de talent et tant de finesse que le respect de Morrissey transpire dans chaque note. La suite est aussi gracieuse et cristalline avec le Don’t Interrupt the Sorrow de Joni Mitchell où la voix de l'anglais est émouvante, impressionnante de perfection. Les accords de guitare électrique de Jesse Tobias sur la basse de Mando Lopez et le tempo de génie de Matthew Ira Walker à la batterie apportent du brio à la mélodie typée eighties notamment par la présence magique de Tom Scott au saxophone. La même équipe est à bord pour Only A Pawn In Their Game, signé de Bob Dylan, qui accueille l'accordéon de Gustavo Manzur et l'orgue de Zac Rae pour accompagner un Morrissey grandiose dont l'ironie mordante du texte sied à merveille. La rythmique volumineuse est réussie, offensive et solide. Le ravissement poursuit avec Suffer The Little Children titre écrit en 1969 par Buffy Sainte-Marie, à l'origine a une veine folk que Moz transforme en une instrumentation virevoltante, puissante. L'hommage brillant passe par un rythme riche rappelant les origines Amérindiennes de Sainte-Marie, née dans la réserve indienne Piapot du Saskatchewan en 1941. Morrissey continue en revisitant le titre Days Of Decision de Phil Ochs, signé en 1965, époustouflant par sa tessiture vibrante de haute qualité. Là aussi j'admire le maestro qui respecte la version originale en lui allouant une instrumentation somptueuse et ce cachet 'Moz' si précieux.



Arrive le fabuleux It's Over de l'irlandais de descendance (lui aussi) Roy Orbison . La reprise sur California Son est magnifique, comme Wedding Bell Blues des The Fifth Dimension datant elle de 1969 et ici est fièrement dépoussiérée. Suit la fantastique Loneliness Remembers What Happiness Forgets signée David Bacharach de 1969, où Roger Manning excelle aux arrangements de cuivre sur la voix élastique et rayonnante d'humour de Moz qui enchaine sur Lady Willpower, écrite par le producteur Jerry Fuller et interprétée par le groupe Gary Puckett and The Union Gap en 1968. La reprise ici resplendit avec son orchestration pop, ses envolées de cordes et le jeu estival de la trompette par Danny Levin. Les harmonies sont luxuriantes, idéales pour danser, assurées par l'artiste anglais sur When You Close Your Eyes, écrit par Billy Mernit et Carly Simon en 1972, où la violoniste et chanteuse américaine Petra Haden vient chanter aux côtés de Morrissey, royal. La magnifique chanson de Tim Hardin, Lenny’s Tune, s'achemine lentement sur Some Say I Got Devil qui boucle l'écoute. Ce titre écrit et interprété par Melanie Safka en 1971 est revu par Moz. Il y distille beaucoup d'émotions avec son caractère entier plein de sensibilité, trempée de poésie et de coeur greffés à son lyrisme. California Son est classé dans le panthéon des albums Piggledy Pop.
Morrissey





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