vendredi 26 avril 2019

Hafdis Huld

J'évoque le travail de Hafdis Huld il y a quatre ans sur Piggledy Pop : "Tout comme ses compatriotes Benni Hemm Hemm, l'artiste Hafdis Huld, nous offre un univers islandais à travers ses compositions qu'elle qualifie de 'cosy'(...) Dans cette atmosphère essentiellement acoustique, elle réussit à saupoudrer ses titres d'excentricité, de sourires et de fraicheur tout en revenant dans ses textes sur ses expériences passées. Née en 1979, elle intègre à 16 ans le milieu de la musique avec le groupe pop-electro GusGus. Quittant l'aventure en 1999 pour se consacrer à son projet solo, elle signe un premier album en 2006. Dirty Paper Cup, qui comporte 13 titres dont la cover du Velvet Underground Who Loves the Sun, est récompensé dans la foulée avec l'award islandais du meilleur album pop de l'année.



Hafdis part sur les routes européennes et américaines présenter son album. Présente sur les principaux festivals, Glastonbury, The Secret Garden Party (UK), Airwaves (Icelande), Hultsfred (Suède) (etc...) elle forme un groupe de musiciens qui l'accompagne sur scène : Sarah Croft, Alisdair Wright (son mari) et Steve Ling. Contrairement aux grosses cavaleries qui fabriquent du bruit, la troupe resplendit sur les plateaux devant des milliers de personnes avec seulement une guitare, un ukulele, un clavier, un banjo et un xylophone. Aimant faire des reprises de Lou Reed, Sam Brown avec Stop! et Creep de Radiohead, Hafdis Huld a un réel don pour la composition. Douée pour nous dévoiler son univers personnel avec pudeur et poésie, elle dissimule sa grande sensibilité et les évènements tristes de sa vie derrière un sens de l'humour croustillant et une espièglerie adorable. En 2009, elle signe son deuxième album Synchronised Swimmers, qui gagne un beau succès. Le thème du sport y est décrit avec beaucoup de drôlerie, comme dans Kongolo, qui signifie 'araignée' en islandais et parle d'Alain Robert, le grimpeur français qui escalade montagnes et buildings.
Le troisième volet Vögguvísur sort en 2012, année de naissance de sa fille. L'album est composé de berceuses, de mélodies pour les enfants. Puis Home, ce somptueux quatrième album voit le jour en 2014. Après des albums de pop bondissante aussi fantaisiste dans le textes que délicate et faussement naive, Hafdis nous propose un Home intime, avec un peu de tristesse, de nostalgie mêlées toujours à son caractère optimiste et rayonnant."



Après Dare to Dream Small qui parait en 2017, magnifique album tout en charme et délicatesse orné de mélodies jouées et composées à la guitare, la musicienne reste dans ce registre avec Variations, paru en février 2019. Ce superbe album reprend des titres que Hafdis Huld aime et qu'elle revisite à sa manière, souriante.. Comme souvent avec les reprises acoustiques qui laissent plus de place aux paroles sans les noyer dans une grosse production bourrine, l'auditeur fait davantage attention au sens de la chanson. Par cet exercice, l'artiste islandaise rend hommage aux auteurs, malheureusement trop souvent ignorés, en leur redonnant les galons mérités. Le disque s'ouvre sur une chanson de Dolly Parton, Bargain Store, qui perd son profil country mais gagne en tempérament grâce à la guitare acoustique et au chant cristallin. Elle est suivie de One Moment in Time écrite par Albert Hammond et John Bettis, ici la version met en valeur le texte de façon élégante. C'est idem pour I Want To Break Free, écrite par John Deacon le bassiste de Queen, aussi à l'origine de The Miracle ou encore Under Pressure.



Le petit bijou poursuit l'envoûtement avec Songs Of Love écrite et chantée par Neil Hannon. Le résultat réussi est un régal dans les arrangements de guitares, de ukulele, de batterie, de basse qui vont comme un gant au chant précieux et féerique. La beauté dans la réinterprétation continue avec You're The First, The Laast, My Everything écrite par Barry White, Peter Sterling Radcliffe, Tony Sepe qui devient ici une mélopée sautillante de fraicheur avant la grandiose Simply The Best, signée de Holly Knight, Michael Chapman, connue grâce à Tina Turner qui ici est déclinée et déclamée avec douceur et raffinement, redorant le profil amoureux des mots, tout comme avec The First Time Ever I Saw Your Face composée par Ewan MacColl qui poursuit dans le domaine sentimental de manière harmonieuse. Puis Here Comes The Rain Again écrite par Annie Lennox et David Stewart surprend par son tempo plus langoureux pour là encore offrir une reprise parfaite et innovante avant le sublime Slow Learner de Boo Hewerdine et Tom Littlefield à l'origine habillée de bluegrass et enveloppée ici de tendresse dans les violons, la guitare et la voix .



Hafdis Huld offre un tour de chant subtil et lumineux au Take My Breath Away de Giorgio Moroder et Tom Whitlock. L'esprit des années 80 est omniprésent pour une pincée de nostalgie mais aussi, et on s'en rend compte à posteriori, parce que les chansons étaient encore porteuses de mélodies et de sens ce qui me semble évident à l'écoute de What Is Love, datant de 1993 où la rupture avec le savoir-faire mélodique est notable. Enfin, You To Me Are Everything, titre disco fameux de l'année 76 interprété par les Real Thing, écrite par des faiseurs d'or funk, Ken Gold et Michael Denne, est revue ici avec volupté dans le ukulele de Hafdis qui termine en beauté via le texte drôlissime de The Swimming Song écrite par Loudon Wainwright III en 1973. Avec des choix variés et symboliques d'une génération qui a dansé sur ces titres au siècle dernier, Hafdis Huld apporte sa grâce sur Variations ornée de sa bonne humeur et de sa personnalité inondée de soleil et de sourires.
HafdisHuld
HafdisHuldPiggledyPop2015



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