A ceux qui ne le connaissent pas encore, Kidd, le prince écossais de l'indie-pop, sort dans quelques jours, le 1er mars 2019, son nouvel album météorite : Chance Weekend. Chaque amateur de pop indépendante sait que l'Ecosse est le berceau, l'endroit où tout se passe, d'où émergent depuis des décennies les groupes phare du genre et où se trouvent aujourd'hui tous les personnalités essentielles au mouvement. A la tête de ceux-ci, aujourd'hui, il y a le magique Stuart Kidd, alias Kidd.
Le multi-instrumentiste compose, écrit des chansons instinctives, sensibles, les arrangent avec une intelligence pop et du génie inédit depuis les pionniers des sixties. Je suis éblouie à chaque fois par son travail. Le maitre absolu Kidd est omniprésent dans ma discographie parce que son talent me sidère, me touche, et à l'écoute de sa dernière production mon sentiment s'accentue. Je pense que Chance Weekend est le meilleur disque de 2019, le meilleur à ce jour de ses albums, donc classé sur le haut du panthéon Piggledy Pop.
Mon dernier billet sur Stuart Kidd date du printemps dernier, au sujet de You & I, conte musical majestueux et magistral, dont Kidd signe la musique et Michael Stephen Clark les illustrations et l'histoire qui narre la complicité entre un garçon et son chien. "You & I suscite du plaisir, de l'émotion. Michael Stephen Clark étend son talent à l'illustration du livre qu'il peint lui-même. Ses mots, enchevêtrés et réunis avec les mélodies et les géniales créations de Stuart Kidd forment un You & I digne d'un voyage pop au sens noble du terme."
KiddPiggledyPop"Je suis totalement fan de Stuart Kidd alias Dr Cosmo's Tape Lab que les amateurs d'indie-pop connaissent très bien, je connais d'autres férus et aficionados de Stuart. Le travail de Kidd est brillant et mémorable. Je vous invite à découvrir son univers riche de chansons toutes sublimes sur mes différents billets : "Originaire de Glasgow, le ménestrel est professeur de musique dans la vie, maestro pop sur la scène. Multi- instrumentiste, il commence à bruler les planches au sein des BMX Bandits en jouant de la guitare, mandoline, batterie, glockenspiel, percussion, flûte et en chantant aux côtés de Duglas T Stewart qui dit "Stuart Kidd seems to play with more Scottish groups today than possibly any other musician". "Stuart Kidd est à mes yeux un des meilleurs musiciens écossais de l'indie-pop et la compétition est de haut niveau". "...un garçon génial multi-instrumentiste qui assure la batterie pour Euros Childs, crée le groupe The Wellgreen aux côtés de son ami Marco Rea, avec qui il joue également dans le projet solo de Stevie Jackson. Toute la troupe de copains, avec Roy Moller, aussi talentueux les uns que les autres, ont monté le label Barne Society, basé à Glasgow, que je conseille."
Le bijou commence avec A Picture I Don't Want To Paint où dores-et-déjà, ce don pour jouer avec les samples, bidouiller les sons de manière céleste et élégante, apparait dès les premières secondes. Les cordes de basse et de guitares, branchées ou pas, se coordonnent sur la mélodie et le chant qui peignent une ode à des pensées romantiques et inspiratrices qui prennent la forme métaphorique d'un alligator. Brian Wilson n'étant jamais loin, les choeurs crépitants et l'ambiance rock de Little One, ce 'wee' chef d'oeuvre qui d'emblée me fait danser comme une damnée, contribuent une fois de plus à la légende Kidd qui est en train d'éclore. Visionnaires, positives et combattantes, les paroles évoquent un 'little one' qui manque de force et de cadence pour envisager l'avenir. Forget Me Not ajoute un relief endiablé à l'album, laissant batifoler banjo et guitares pour accompagner une mélodie entêtante et fascinante. Son thème virevolte au milieu de la rédaction de pages où des pensées s'étendent dans le vent et au soleil, butinées par une abeille gracieusement amenée par le kazoo. Si en écoutant la pop psychédélique de Kidd, mâtinée de lyrisme et surtout d'une musicalité riche et experte, on pense aux Beach Boys, aux Beatles et à Donovan, les arpèges suprêmes, les notes de Moog, la basse et la batterie qui torpillent le tempo sensuel de Tomorrow Sky montrent dans le dédale de références que Kidd devient un repère.
La mélodie impressionnante de simplicité et à la fois de complexité, est aussi pleine de poésie et d'anticipation, accompagnée de l'émouvante guitare qui devient taquine sur Crazy George qui évoque un type complétement toqué et déséquilibré, un voisin en guise de boulet. Les harmonies y sont malgré le sujet accrocheuses, arrangées avec style et panache. Le don pour la composition subjugue sur le dansant Sagro où les guitares se croisent, voltigent, planent alternant avec le clavecin, tambourin, harmonica et glockenspiel dotés d'un immense pouvoir expressif. L'amour arrive sur le tapis pop et dans les enceintes enflammées avec Like A Bullet qui me fait opiner du chef et secouer les couettes parce que le titre est, plus que jamais, griffé du style Kidd : baguettes et balais qui trottinent sur la caisse claire, style orné de samples psychédéliques dignes d'un dessin animé rappelant l'éternelle âme d'enfant de Stuart, garni de textes matures, puissants et décisifs dans les sentiments. Cette symbiose avec son chant magnifique font que la musique de Kidd charme et cueille ; Elle est en surface mélodieuse, souriante, aérienne et dans le fond, solide, réfléchie avec une trajectoire déterminée.
Idem avec Unknown Hometown où brille ce sens inné de l'underground en l'arrosant d'excellence, d'inspiration, d'une orchestration pop fournies de nuances dans les partitions, dans les instruments et de couleurs baroques dans les arrangements. A l'image fidèle de l'univers de Kidd, les animaux sont de retour avec les crocodiles et les samples de bruit de dents, quand la batterie chevaleresque prend les rênes à l'unisson avec les guitares électriques qui progressent, donnent du mouvement et une tonalité engageante. L'intention rock et pop psychédélique est généreuse avec la basse féroce et la guitare aiguisée de Where Have They Gone qui attrape les oreilles pour un tourbillon infernal de voix chorales. A l'écoute de Chance Weekend, on se fiche de savoir 'où ils sont partis' parce que Stuart Kidd, lui, est bien là, avec ses étoiles au-dessus de la tête et aux bouts des doigts, les mêmes qui alimentent ses fans fidèles dont je fais partie. Je remercie le musicien pour son travail et dis un grand merci à Stuart pour garder ses chansons, les enregistrer et nous les offrir. Elles sont précieuses et avec cette somme de talent Kidd constitue notre bonheur musical quotidien. Rendez-vous ici le 1er mars les amis : Kidd