Les Bassinets sont au XIVeme et XVeme siècle des casques en fer à visière, dérivés du grand heaume et protègent toute la tête. Les Bascinets, Nick Wellman, Nick Shew, Tristan Huygen, Trevor Joellenbeck, sont des troubadours pop qui font tourner la tête. Originaires de Columbus, ils se rencontrent au lycée en 2014, forment un groupe et signent un premier EP en 2016. Dans la foulée, ils enregistrent leur album Always Want to Be Your Friend en 2017 et depuis, continuent l'aventure avec 3 EPs parus en 2018 dont 378 Vol. 2 garni de cinq titres en septembre dernier. Leurs influences sont The Smiths, The Cure, The Fall, The Beatles, The Velvet Underground, Television et ils définissent leur musique comme de la pop jangly, post-punky guitar power et indie rock en s'appropriant par exemple Yo La Tengo, via la reprise de Cherry Chapstick. Elliott Smith et John Lennon sont nommés dans la chanson La La La, au même titre que Jean-Paul Sartre, Kierkegaard et Nietzsche.
En savourant Always Want to Be Your Friend, qui évoque les relations humaines, l'amitié, je découvre le talent inné de Nick Wellman pour l'écriture et la composition. Habité, enflammé, ayant cherché à se procurer un véritable bassinet avant de nommer son groupe ainsi, le jeune musicien fait rayonner dans ses mélopées une belle maturité. Ses arrangements sont subtils, fleuris, spontanés et ses mots clinquants, efficaces, jouant avec une palette de couleurs, avec du Royal blue et du blanc comme sur Glass Boy en ouverture d'album. Les guitares festives nous emmènent sur les routes quand le tempo de Marble Step marqué de l'empreinte de Lloyd Cole et Bob Dylan, déroule des notes structurées et enveloppées de poésie. Inspiré, Wellman donne de la substance littéraire et ses accords pop dévalent les partitions, les guitares et la basse battent la campagne sur la batterie chevaleresque de Over the Sidewalk. Sa voix contient une énergie formidable, pleine de mobilité faisant des volte-face mutines. Elle donne du relief comme de l'ampleur à Some Time on My Own, qui dépeint une amitié fragile tout en donnant une merveilleuse envie de battre la mesure.
Cet effet se poursuit sur le jubilatoire et jangle Corporate Pop qui parle d'une rencontre intimidante avec des notes enjouées pleines d'une intensité pop qui ne désarme pas jusqu'au texte badin de Organ Song, voluptueux d'esprit et de drôlerie sur une mélodie alternative grandiose et des voix espiègles. Puis l'indie pop s'offre vive, fulgurante et conquérante sur Scissor Things aux cordes élancées et aussi tendues sur Ooh Song aux contours doux mais pourtant abandonnés au sang froid 'I'm breaking up and changing my ways'. Les clins d'oeil souriants habillent Lalala, chanson passionnante, analysant le coeur humain avec délicatesse et une désinvolture simulée. Lorenzo Always continue d'hautement me plaire puisque Nick Wellman glisse deux phrases en français, avec un accent charmant et des harmonies denses, ornées de clavier psyché, basse, guitares, batterie endiablées et d'un chant triomphant. Always Want to Be Your Friend est à mes oreilles une pièce majeure dans les production indie-pop, pertinente et sémillante ; The Bascinets est un coup de coeur que j'écoute en boucle et qui se faufile aisément dans le panthéon des disques Piggledy Pop.
TheBascinets