J'aime Chris Price parce qu'il compose une pop fleurie, sans cesse en évolution, rebondissante. Suite à son formidable album Stop Talking et son attendrissant 'toutou' en couverture d'album, l'artiste américain, producteur, auteur-compositeur, revient en mars 2018 avec le grandiose Dalmatian. Album kaléidoscope, balayant des airs pop habillés de sonorités sixties et seventies, l'intégrité et l'intention s'y savourent. Le musicien, qui de manière originale, joue de la guitare à plat sur ses genoux, s'applique à nous offrir des mélopées simples ou orchestrales, émouvantes et dansantes. Toutes ont en commun sur Dalmatian d'être de qualité et grandement mélodiques.
Chris Price Perez né en Floride en 1984, étudie la musique et la met en pratique avec un premier groupe Dreaming in Stereo . Son père Rudy Perez a été un grand compositeur de pop, qui a reçu grammy award en tant que producteur. Sous le toit des Perez, il fleure bon la musique. En 2005 quand Chris part en solo avec ses chansons en poche, ses frères Michael and Corey l'accompagnent dans l'aventure. Les trois frères forment le groupe Price. Ils feront un album en 2008 qui ne sera jamais enregistré pour cause de dysfonctionnement du label. Multi-instrumentiste, Chris Price semble droit venu de la lignée Gilbert O'Sullivan, Carpenters ou Jon Brion. En 2010 et 2011 avec le guitariste Taylor Locke, ils enregistrent deux albums, Grain & Grape et Marathon. Price décide d'enregistrer avec un micro et un quatre-pistes un nouvel album en 2012, avec ses fidèles amis qui le suivent, Taylor, son frère Mikael et d'autres, pour signer Homesick. Producteur et fédérateur, Chris Price aime travailler en équipe, peaufiner les partitions en studio et être actif, prolifique. Entre 2011 et aujourd'hui Price produit une vingtaine d'album pour d'autres artistes dont ceux de Emitt Rhodes, Low ou Roger Joseph Manning, Jr. du groupe Jellyfish.
En 2017 et 2018 le musicien se consacre à ses compositions personnelles mises de côté depuis Homesick et griffe de sa patte inspirée pop et rock Stop Talking, suivi de Dalmatian où il est entouré de sa clique amicale, naturellement. Les deux albums se correspondent puisque le deuxième comprend les titres enregistrés et mixés en même temps que le premier. Le prodige est aussi brillant au piano langoureux qu'aux arrangements rock'n roll. Les guitares saturées, les effets de voix depth superposées, la batterie épique du mordant Sick Boy font place à la limpidité de Fever Dream en ascension, légère et cristalline, qui enchaine sur les électriques Roller Coaster et Breakfast Cruise. L'amour est le sujet principal de monsieur Price qui semble avoir trouvé sa muse.
The Dream Is Over (But We're Just Waking Up) offre un boogie réussi sur le chant aligné et majestueux de Chris Price et de Taylor Locke, qui se clôt sur le discret aboiement du dalmatien..retour du toutou... avant la pop rythmée de Discount Love, galbée pour danser et dresser les oreilles. L'envie de se trémousser ne part pas à l'écoute du psychédélique et baroque I Won't Be Loved. Puis le somptueux Peculiar Lake Superior avec ses flûtes, ses claviers, son chant en chorale et son instrumentation alternative, est un titre solide comme le délicieux Uncle John qui inévitablement nous rappelle les Beatles et les Kinks avec sa cavalcade de voix, de cordes et son crescendo pop irrésistible. Tout en émotion et délicatesse, dans le sillage de Bacharach, I'll Follow Her Anywhere reflète tout l'amour d'un père pour sa fille avant la musicalité expérimentale de The Angels of Buena Vista ornée de piano et de mandoline pour terminer en souriant l'album superbe Dalmatian.
ChrisPrice