J'ai eu un coup de cœur pour The Shilohs en écoutant leur premier single de 2012 Private Lives où piano, chant, texte, tambourin, batterie et guitares sont un régal de sons. Les harmonies dosées, les mélodies en béton, l'interprétation chevronnée et la poésie en filigrane me séduisent autant que les Hal ou Bigstar. The Shilohs est un quatuor de Vancouver qui sonne équilibré dans le chant et ses chœurs sixties, techniquement solide et artistiquement inspiré, armé de guitares et claviers. La rythmique rutilante est assurée par Ben Frey. Les trois autres, Mike Komaszczuk au piano, guitare, Dan Colussi à la basse et guitare, Johnny Payne à l'orgue, piano et guitare, chantent et se partagent l'écriture. A leurs côtés, une armada d'amis vient participer aux enregistrements des deux albums So Wild de février 2013 et The Shilohs sorti de la presse le 13 mai 2014.
Pour So Wild, c'est Mike Komaszczuk et Johnny Payne qui sont à la composition et écriture avec Adam Horn qui vient jouer du piano sur les titres Man of the Times, LA, et This Is Vancouver Music accueillant aussi le saxophoniste Aaron Cumming. Un autre saxo est invité sur International Appeal tenu par Noah Becker. L'album fourmille de rythmes dansants et de références aux années 60 "The table kept turning round, But listen to Dylan Clark, It's an old, old, old lovers' song". L'influence des Beatles y est vive. Les instrumentations chaloupées dans les arrangements sixties impressionnent.
L'imagination fertile et le style "Lennon" dans la voix de Johnny Payne et de Mike Komaszczuk reviennent sur le deuxième album The Shilohs sorti au printemps 2014. Le décor est planté avec le style pop, orné de violons, de violoncelle et de chœurs fleuris. L'influence des Byrds nourrit les musiciens dans la création. Les textes qui égrènent l'amour, les relations romantiques, le voyage, roulent et zigzaguent en osmose avec les harmonies. Le moins que l'on puisse dire est que le label Light Organ Records a eu un sacré flair.
Les années passent, et en 2020 les Shilohs réarment les guitares. Paraît Tender Regions comptant 10 chansons fabuleuses. Et comme de coutume, les deux auteurs partagent la composition de manière équilibrée : Johnny Payne écrit les chansons 1,2,3,4,5 et Mike Komaszczuk les 6,7,8,9,10. On retrouve la basse fulgurante, la guitare mordante, les tambourins taquins. Les titres comme Coaster ou Nature, sont des pépites dignes des Kinks, des Smiths, de Love, avec une production maîtrisée en adéquation avec la qualité de la création. Les guitares électriques sur le chant charment fortement. La batterie comme sur Miracle Mile, le clavier profilé sixties, aussi déluré que l'harmonica sont en constante pulsion et forment une belle énergie dans les orchestrations.
TheShilohs
TheShilohsPiggledypop2014