Teleman est un groupe de Londres formé en 2012. Il renaît des cendres du fameux groupe Pete and the Pirates qui aura séduit toutes les oreilles indie pop entre 2004 et 2012. La particularité de Teleman tient dans le talent d'écriture de son auteur compositeur Thomas Sanders, son interprétation fluide et gracieuse, du tempo dansant et énergique donnée par son frère au synthétiseur, Jonny Sanders, par Pete Cattermoul à la basse et Hiro Amamiya à la batterie.
Dès 2014, la sortie du premier album Breakfast est un phénomène et emmène le quartet sur les scènes d'Europe et des USA qu'ils partagent avec Franz Ferdinand, Suede, Metronomy, Maximo Park, Kaiser Chiefs et Belle and Sebastian. Pendant ce temps, ils ne lésinent ni ne lézardent, mais préparent le deuxième album Brilliant Sanity. L'album est effectivement brillant autant que le premier, comptant ce don pour dessiner des paroles métaphoriques, éloquentes, clinquantes qui fusionnent à la perfection avec la rythmique. Leur indie pop est flamboyante et moderne dans l'instrumentation avec des paroles stylées rétro romantiques pour évoquer des thèmes actuels, comme la consommation et aliénation à des sujets qui les animent comme le rock et l'amour.
Sur le troisième album de Teleman, Family of Aliens, l'album s'ouvre sur une fibre synth-pop finement dosée, laissant place à des lignes de guitares et une orchestration limpide qui donne un aspect spontané efficace. L'envie de danser saisit d'emblée bien que le titre dresse un portrait mordant de la situation actuelle utilisant le thème des aliens qui parviennent à être heureux dans le noir et le vide.
Le rythme endiablé va comme un gant au thème du moderne superficiel menant à la solitude. Song For A Seagull continue la valse de mélodies, de notes virevoltantes où Teleman utilise l'image de la mouette avec ses plumes blanches qui vole dans un ciel bleu mais qui ne rêve qu'en noir et blanc. Les éléments naturels, oiseaux, pluie, habillent des textes métaphoriques qui parlent de cœurs en plastique et de la bêtise humaine.
En 2020, Tom Sanders signe en solo le magnifique album Only Magic, revisité en juin 2021 en version orchestré et symphonique avec le Ligeti Quartet. L'idée est splendide. Tom a construit Only Magic sur des arrangements électro-pop pour les revêtir d'instruments à cordes ce qui permet à l'auditeur de se rendre compte qu'une mélodie pop solide est adaptable à une orchestration symphonique.
Tom Sanders sait écrire et composer des titres blindés de musicalité et de subtilité. Son chant est aussi majestueux que ses mots et ses partitions sur Fly for a While où son pragmatisme prend l'enveloppe d'un oiseau qui traverse des paysages et des saisons. Idem sur le philosophique Lonesome High qui souligne que le monde réel est nécessaire au bonheur. "People need people. People don't really need superman." Le disque resplendit du bon esprit de Tom comme sur Little Human qui chante 'faces are changing but the eyes are the same' ou sur Tom Quixote (Quixote : Don Quichotte). L'âme du noble Don Quichotte de la Manche est planante sur Spanish Flat comme sur le somptueux premier morceau qui ouvre l'album Most of the Time. Tom Sanders apporte de l'oxygène et de la douceur avec son talent absolu de musicien sur Only Magic.
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