Kyle Forester est un auteur-compositeur new-yorkais, multi-instrumentiste, apparu sur la scène indiepop dans les années 2000. Depuis 2006, il est en parallèle guitariste dans les groupes Ladybug Transistor, O/R/F, People et Crystal Stilts tout en accompagnant ponctuellement d'autres artistes dont Pale Lights et Simon Love. Prolifique, incroyablement doué à la guitare, à la basse et au piano, il aborde un travail de composition et d’interprétation en solo dès 2009 en composant la musique du film Breaking Upwards, puis en signant Forester Sings Stein, un disque en collaboration avec le journaliste et critique culinaire Joshua David Stein.
Son premier formidable album Kyle Forester en 2016 montre l’étendue de son talent. Il sculpte des titres splendides en les enregistrant dans le studio de son ami Gary Olson des Ladybug Transistor à Marlborough Farms. C’est aussi là que Kyle et Gary travaillent de concert sur l’album de Nick Garrie en 2017 The Moon And The Village.
GaryOlsonSimonLove
PaleLights
Ce 21 février 2020 paraîtra l’excellent deuxième album Hearts in Gardens. Kyle Forester signe un sublime disque doté de sonorités pop psychédéliques mais aussi de son style propre, comptant des arrangements variés et colorés à l’image de la pochette signée Jay Pluck. Le chant mélodieux, les mots judicieux, la présence charismatique du musicien plane sur la platine offrant un agréable mariage de sensibilité, de fantaisie et de pragmatisme. Les mélodies sont finement cousues de lignes de guitares, de basse, de rythmiques sur des claviers resplendissants et la voix envoûtante de cocasserie et de romantisme.
Le disque somptueux s’ouvre, sans hasard, sur Know What You're Doing qui confirme la ferveur et la passion que met Kyle dans la musique. La basse marque le tempo avec la batterie discrète pour enlacer les mots délicats mais déterminés. Marigold enchaîne logiquement quant au thème, celui du courage nécessaire pour la prise de décision et surtout la force que cela demande après de l’assumer. Les guitares et les claviers s’embrassent sur le swing élancé de Strange Vision qui continue d’enchanter et de charmer avant que Hearts and Gardens dégaine ses notes sautillantes sur le chant de Kyle souriant et entraînant. Turn Of The Century poursuit cette grâce pop et l'envie de danser, sur les cuivres de Sam Kulik qui transporte en apesanteur sur les guitares alternatives et subtiles. La rythmique repart au galop avec ses lignes de cordes et de claviers électriques et énergiques, presque Sonic Youthiennes, délivrant un Another Day virevoltant.
Puis Up Their Sleeve évoque des idées et des pensées dissimulées dans des écrits, délicatement accompagné d’une mélodie réussie et émouvante comme celle de l’interlude psyché dévorant et hypnotisant qui précède Lily. Ce titre au tempo chaleureux et spontané adresse une pléiade de questions à Lily tout en délivrant une orchestration pop harmonieuse et malicieuse. Le son des synthétiseurs allié à la harpe magique de Mary Lattimore sur On The Way Down est un océan de notes cristallines qui font corps avec le relief mélodique de l’ensemble du disque. La fin de l'écoute plonge dans un écho lointain qui s’enfuit dans les profondeurs. Tout au long du disque, l’instrumentation est en mouvement, chaleureuse et distinguée, bondissante, montrant l’inspiration variée et riche de l’artiste. Hearts in Gardens est un petit chef d’oeuvre d’une force mélodique évidente ornée de l’interprétation prodigieuse de Kyle Forester, classé au panthéon des disques Piggledy Pop et savouré, usé, surchauffé par le nombre d'écoutes.
KyleForester
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