Alex Cornish est un artiste originaire du Dunbar en Ecosse. L'auteur-compositeur qui vit à Edimbourg allie avec grâce son inspiration, ses qualités techniques et musicales avec son pedigree écossais, fort et intrépide. Il apparait en 2008 signant l'opus Until the Traffic Stops qui d'emblée se fait remarquer par son répertoire harmonieux et lyrique. Pour une première escapade, il nous emmène dans des contrées aux contours symphoniques, imposant son style charmant et efficace. Il assure des instrumentations lui-même pour la guitare, le piano, la basse, le violon et l'orgue et arrange le tout d'un orchestre à cordes et de cor, trombone et trompette. Ses chansons s'y prêtent à merveille, aucune prétention ne sort de son écriture mais bel et bien une poésie et une passion pour la composition. L'artiste en bonus offre un chant somptueux qui sur des titres comme The Kings of Heart, Until The Traffic Stops ou encore Scotland The Brave, donnent des frissons.
Après une tournée fleurie pendant l'année 2009 et une renommée grandissante, nombre de diffusions sur les ondes, l'écossais se retire dans les Highlands pour peaufiner son deuxième album Call Back qui parait en 2010. Là aussi, le musicien brille par l'esthétisme apporté aux chansons, ornées d'instrumentations magnifiques, où il glisse au passage un hommage touchant sur Like John Lennon Said. Son aventure se poursuit avec des sessions live à la demande de télévisions et de radios, pendant lesquelles notamment il reprend de manière émouvante le Brothers in Arms de Dire Straits, avant de travailler à son troisième disque No Shore qui sort en 2011. L'artiste part derechef sur les routes pour partager les tournées de Starsailor, Tom McRae, Kathryn Williams qu'il accompagne au piano. Son parcours passe par le Royal Albert Hall à Londres et un enregistrement live sur BBC2 avec Idlewild, avant d'offrir son quatrième volet en 2015 Beyond the Serenade.
L'ambiance de Beyond the Serenade dépasse en effet l'idée de berceuse ou de sérénade avec comme thème permanent la renaissance, l'éveil et l'espoir de l'aube. Le disque m'évoque le Crépuscule du matin de Charles Baudelaire. Cette notion de l'aurore grelottante, du réveil vaporeux évoquée dans le poème qui me vient à l'esprit, est une jolie ritournelle dans les paroles de I'll never Learn, Downstream, How I'm Meant to Be et Footnote on the Page qui ouvre l'écoute. Plein de couleurs, de personnages, les textes nous content des histoires et nous invitent à laisser aller notre imagination. Le mouvement dans les mots, les instruments, galope et mène le tempo. Les ensembles de cordes voltigent au-dessus des toits ou dans les arbres, comme sur The Pine and the Birch, armé de sa batterie et de ses cuivres. Le piano accompagné de l'accordéon propose une mélodie scintillante sur Again and again, où la pluie sur le clocher de l'église qui sonne en devient lumineuse, réfléchissant un retour aux sources. Le souffle amoureux s'immisce aussi entre les lignes romantiques de Give me Time, rock, panaché et électrisé de sentiments avant le grandiose Nothing in Return et sa basse majestueuse. Le chant magique d'Alex Cornish griffe un disque d'une perfection exquise tant sur les mélodies, les mots, l'interprétation et la présence de musiciens talentueux à ses côtés comme Luke Bullen, Angus Lyons, Neill MacColl et Bevis Hungate. Orchestrale, flamboyante et immaculée, la pop d'Alex Cornish transporte et représente la quantité de travail de l'auteur, les heures dédiées à la création du coffret mélodique de douze titres admirables et d'une identité fort élégante.
AlexCornish