jeudi 30 mai 2019

Lydia Képinski

Lydia Képinski est un artiste de Montréal qui apparait avec un EP en 2016 orné de quatre titres déjà soignés et inspirés, pour revenir en avril 2018 avec un album de feu, nommé Premier Juin. Ce cadeau printanier est une météorite. Plus que singulier, il comprend une belle écriture de textes qui font mouche, des arrangements rock et pop alternatifs qui accrochent et la voix de Lydia dont l'interprétation est aussi belle que tranchante. Auteur-compositeur d'origine franco-polonaise elle apprend à jouer au piano enfant puis à la guitare adolescente, en étant touchée par de multiples formes d'art, littérature, cinéma qu'elle étudie en université. La colère et l'esprit révolté sont palpables dans les mots. Son talent est concrétisé sur les neufs titres, majestueux. Lydia se penche sur la période de l'adolescence, imaginée ou vécue, comptant ses expériences de deuil, de relations amoureuses destructrices et d'épreuves qu'elle surmonte et partage via son disque.



Il y a dans ses paroles une jolie hargne et de la vitalité qui montrent qu'elle a rebondi, souhaitant que cette énergie passe à ceux qui en ont besoin. Sa plume se frotte à la langue de Molière pour l'instant car le marché français lui tient à coeur. Ecrire dans sa langue maternelle apporte un aspect naturel et franc à son message. Au côté de son complice Blaise Borboën Léonard à la réalisation, le travail fini est envahissant, gorgé d'émotions comme sur le titre Les routes indolores qui ouvre l'album. La basse fait une entrée grave mais grisante, scandant la rythmique sur la voix magnifique de l'artiste qui dresse un constat de désarroi, utilisant ses termes favoris, le feu, la mer, les nombres et le vent. Le tempo de Premier Juin galope sur des arrangements dansants electro-pop jusqu'à l'ambiance épique de 360 jours avec des harmonies de cordes fantastiquement exécutées par Blaise. L'écriture de Lydia poétique est splendide, forme des saynètes de vie, pleine de sensations.



Maia, et son tempo rock, auréolée de ténacité et d'adversité, évoque la mort de son père et l'abandon d'une amie d'enfance avant les grandioses Beaumont et Les balançoires qui subjuguent par l'excellence lyrique glissée dans les mots et la voix qui les propulse, forte et fébrile à la fois. Sur la mélamine déploie une vivacité dans les notes de claviers et le chant qui bondit, surgit et frappe le rythme avec sensualité quand Pie-IX vient conclure l'écoute et transporter dans une grâce glaciale et noire. L'ensemble de l'album touche par ses mélodies résolues, ses mots à la force d'âme certaine et surtout, par la voix de Lydia Képinski, remplie d'ardeur et de résistance. Premier juin est un bijou pop qui, les critiques sont toutes d'accord, promet une suite artistique solide et de caractère!
LydiaKepinski

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