lundi 6 mai 2019

Métro Verlaine

Métro Verlaine est un groupe normand, originaire d'Evreux, qui signe il y a un an l'album sublime nommé Cut-Up. C'est sous l'impulsion d'Axel Desgrouas, l'auteur-compositeur du groupe et de Raphaelle Fromage au chant que germe l'idée du disque en 2013. Les deux amis, fans des Happy Mondays, Wire, Joy Division, Sex Pistols, Cure, des français Etienne Daho et Daniel Darc, recrutent d'autres musiciens pour la scène et l'enregistrement. L'équipe se forme avec Romain Rioult à la basse, l'américain Charlie Rowell à la guitare, à la réalisation, aux arrangements et le parisien Geoffroy Bon (Joe) à la batterie. Leur passion pour la musique post-punk est partagée, créant au sein de la troupe un esprit plus rock'n roll que jamais, écorché, énervé, à la dynamique entrainante. Cette énergie propulsée dans les mélodies, le chant, les mots et les arrangements fait mouche. Quand en bonus on est normand, l'écoute de Métro Verlaine est du petit lait. On absorbe sans fard et sans ambiguïté le sens des textes et l'ambiance qui sonne naturellement à nos oreilles. Le tempo de viking punk qui parle d'aller 'crever à Manchester, j'ai juste à traverser la mer', souligne à quel point nos  cultures anglo-normandes sont liées, historiquement, géographiquement et musicalement.



Polaroid annonce d'emblée l'allure de la rythmique qui s'avance gaillarde sur la guitare garage sixties et la note poétique posée dans les couleurs, dans le désenchantement à fleur de peau. Le chant parfait de Raphaelle sur Manchester tape la mesure et accentue l'esprit de rébellion avec beaucoup de classe et de féminité. La guitare frappe ses cordes sur la voix d'Axel en écho marquant derechef la rythmique et allant comme un gant de fer à la langue française maitrisée, efficace pour donner des frissons. Axel, aussi féru de littérature que de la musique des années 70 et du son anglais des années 80, le nom Métro Verlaine rappelant Paul Verlaine et Tom Verlaine de Television (et du métro qui sent la pisse dit-il) retranscrit ses références dans les compositions avec charisme. Cette manière sauvage et brute de lancer des flèches avec les mots, les accords de basse et de guitare dégainés sur La Vague, forme la signature du groupe, garage punk pop et french! Ballade sauvage nous emmène sur les rives de la coldwave gravée d'un texte sensuel, nocturne, et d'arrangements langoureux qui font durer le plaisir avant que la tignasse se réveille à l'écoute de Crash! aussi délicieusement violent qu'un Joy Division.



Basse, batterie, clavier et guitares repartent au galop, ébouriffent l'épiderme en nous comblant d'un Tequila Sunrise aux harmonies pures et nettes correspondant au vrai son underground. La poésie de Raimbaud, le romantisme de guerrier... agrémenté d'un esprit 'sans peur ni reproche', d'obstination et de nuit, noire ou blanche, continuent avec Richard Hell. Le titre magnifique est à mes ouies emblématique du talent d'Axel ; Celui d'électriser nos nerfs, de rendre euphorique ou à l'inverse, d'aiguiser la colère comme avec Hate. Dieu sait qu'en France en ce moment tout est fait pour entretenir notre ire. La rutilante Codeine offre la voix génialement pop d'Axel glissée sur celle de Raphaelle qui mitraille pour renforcer l'effet inquiétant et immédiat. Crocodile boucle Cut-Up avec ses métaphores d'une belle violence nocturne, fil conducteur de l'album au crocs habiles qu'on ne lâche que quand le diamant de la platine fume. Amis poppeux, vous pouvez noter dans vos agendas le passage de Métro Verlaine sur le podium gratuit de l'Armada 2019 à Rouen, le 13 juin prochain, également la parution du premier roman d'Axel Desgrouas, Ballade Sauvage, aux Éditions des Véliplanchistes.
MetroVerlaine



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