mercredi 13 mars 2019

Dayglow

Aux amateurs d'electro indie et disco pop à la manière des versaillais Phoenix ou du new-yorkais Darwin Deez, le projet Dayglow est pour vous. Mélange de production lissée, tenue de mixing intelligent et d'excentricité garnie d'humour dans les mots et leur interprétation, l'album Fuzzybrain paru en septembre 2018 est entièrement concocté par le musicien Sloan Struble alias Dayglow qui l'enregistre seul chez lui, assurant tous les instruments. Autant dire et reconnaitre le mérite et le travail époustouflant de l'artiste, déployant son énergie depuis seulement un an. Même le joli frontispice de l'album est une photo d'une sculpture de Sloan, qui n'ayant jamais tenter cet art auparavant, se lance dans l'entreprise pour s'amuser, inspiré par le sculpteur londonien Wilfrid Wood. Il obtient un résultat assez original, joli et amusant qui colle à la perfection à l'esprit de son album Fuzzybrain.



Les capacités techniques sont ici mises à l'oeuvre grâce à l'oreille innée et absolue de l'auteur-compositeur qui ne manque pas non plus d'idée, d'inspiration, du sens de la composition et des arrangements pour écrire de très belles chansons. Sloan Struble réunit à lui seul tout ce dont rêvent les musiciens exécutants : la capacité de création pour un résultat lucide, désopilant et effroyablement efficace.

L'envie de danser saisit dès que l'excellent Fuzzybrain attaque les premières notes de False Direction et son sarcasme délicieux sur les idées préconçues, l'aveuglement des prétentieux, sujets dressés par le dynamisme des guitares, des synthétiseurs athlétiques et nerveux. Les mots 'go around, go around, go around' ouvrent le bal avec des envolées mélodiques qui illico montrent le niveau étoffé et accrocheur. Cette sensation ne cesse pas quand Can I Call You Tonight? arrive aux oreilles. Le titre passe en boucle sur les ondes de radio décrochant un beau succès. Et même si désormais pour tout média américain, série tv, film, musique et pub, le téléphone est devenu vital, greffé à la notion du bonheur, 'give me a phone call', 'here's my number', 'call me', 'where's my fucking phone', objet quasi indissociable de la culture, j'avoue qu'ici, une fois n'est pas coutume, la recette fonctionne sans m'agacer.



L'énergie du mouvement poursuit et séduit avec Hot Rod qui là aussi joue du thème des choix, de la vérité parfois violente, du regret sur une répétition de notes musclées, une alliance guitare-clavier pop brillante. Le superbe Run The World!!! est toujours aussi rythmé de touches de claviers galopantes, de boucles de guitares qui plaquent les oreilles au casque. Puis suit le sublime Fair Game où Struble s'amuse à faire zigzaguer son chant, à alterner la mélodie, à surprendre en dégainant une palette de sonorités variées, dansantes et décapantes. Dear Friend est le moment de douceur du disque sur le thème de l'amitié qui rappelle la majesté des arpèges de Old Friends de Paul Simon ou encore le Dear Friend de Paul McCartney. La musicalité et les harmonies sucrées et finement modelées en ascension de Fuzzybrain se marient aux mots poétiques, aux effets de voix un peu lo-fi, un peu crooners, et à l'air percutant avant le tempo groovy de Junior Varsity, qui fluctue et évolue en mélodie orchestrale pop pleine de cordes et de cuivres pour finir en feu d'artifice. Dayglow offre un Fuzzybrain rempli de ritournelles magnifiques, meilleures à chaque écoute, qui sonnent spontanées tout en étant sophistiquées, prélude d'une belle aventure pop.
Dayglow



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