jeudi 27 août 2020

Stuart Moxham & Louis Philippe


Le gallois Stuart Moxham est une figure du milieu indie pop rock depuis 1978 étant l'homme orchestre du groupe post-punk Young Marble Giants. Le trio de Cardiff est une influence majeure pour les artistes comme Kurt Cobain qui était un grand fan. Moxham depuis les années 90 signe des albums solo magnifiques comme le premier de 1992 Signal Path qui sera suivi jusqu'au aujourd'hui de six disques, dont deux en compagnie de l'auteur-compositeur français Louis Philippe.

Le normand Louis Philippe apparaît bien sûr sur Piggledy Pop : " son oeuvre est splendide (collaboration avec Bertrand Burgalat, Valérie Lemercier, April March, High Lamas, the Clientele, l'écrivain Jonathan Coe)". "Philippe Auclair alias Louis Philippe, est journaliste au dehors de la scène et n'appréhende pas seulement la musique comme un hobby mais la vit depuis les années 80 et tel un maestro de la pop, la transforme en matériel, en poésie, pour titiller notre imagination".
StuartMoxhamPiggledyPop2008

Louis Philippe, écrivain, journaliste sur la BBC, correspondant pour RMC, exilé depuis 1986 en Angleterre signe avec Stuart Moxham en 1997 Comme un seul Homme qui offre le titre emblématique et magique Café de Flore, superbe version des deux as de la pop.



Voici à nouveau la paire pop réunie pour signer The Devil Laughs ce 8 juin 2020. L'album est un coffre aux trésors sunshine pop et orchestrés avec une classe absolue.
Le mariage de la musique traditionnelle des deux chevaliers de la pop se retrouve, offrant une âme brit-frenchy aux harmonies qui se dévoilent dès Tide Away, aux violons, guitares et 'tudutudu' chantés délicats et élégants. Le tempo d'emblée virevolte et le chant de Stuart orné de la contrebasse bossa sur le dandyesque Day Must Come convie à se dandiner. Puis les arpèges se font précieux et cristallins sur duo en symbiose ascensionnelle It Goes Like This.



La rythmique prend son envol sur Love Hangover suivi du sensuel The Devil Laughs où on comprend que le diable s'habille en femme inoubliable et remarquable. Les papapa pop fleurissent le ciel au dessus de la mer sur Sky Over Water, dansant et gorgé d'un tempo ensoleillé dans le tambourin et les guitares avant le boisé et duveteux Fighting To Lose qui ouvre les yeux sur un monde touché par la peur et qui ne se sent plus protégé. Le tumultueux et dynamique Untitled #2 réveille et délivre d'un état d'aveuglement grâce à l'orgue et à la voix de Louis "i'm glad when i see" enchaînant sur la voix à capella splendide de Stuart sur le fort charmant Come To Me Nancy



'Looking the light in a tunnel so tight' clamé par les deux artistes avec une touchante et agile allure sur Head In A Song nous emmène sur les blandices mélodieuses de Singing Out où la métaphore du train entraîne vers la fin du disque, lancée, en route vers son destin, notion pérennisée par la reprise finale de Tidy Away. Véritable bol d'oxygène pop, caresse mélodique orchestrée, The Devil Laughs de Stuart Moxham & Louis Philippe est l'album délicieux par excellence à l'image de sa couverture, classé dans le top des productions de l'année 2020.
StuartMoxham&LouisPhilippe

mercredi 26 août 2020

Daniel McGeever

Daniel McGeever
est un auteur-compositeur d'Edimbourg qui apparaît en 2014 au sein du génial label écossais Barne Society, accueillant Joe McAlinden, Stevie Jackson, Roy Moller, the Junipers, Red Sands, Joe Kane, Stuart Kidd et Marco Rea. Ces deux derniers grands artistes forment ensemble The Wellgreen en 2010 et agrémentent leur projet de deux autres musiciens, Jim McGoldrick et Daniel McGeever



Depuis Daniel intronisé à l'équipe du label qui participe joyeusement aux projets des uns et des autres en studio ou sur scène, a lui-même signé son travail solo en 2018, époustouflant et addictif, Cross the Water
Ce superbe album narre des histoires, fait voyager, rappelle le passé au présent avec des images poétiques, colorées, musicales et fourmille d'harmonies impressionnantes. Guitare, piano, rythmiques, tout y est précieusement dosé et ajusté au chant qui subjugue. Daniel a un don sacré pour nous emmener par la main. Les mélodies alternatives, panachées de mots, offrent une écoute réellement distrayante.



Julia ouvre la balade romantique avec ses guitares et la basse exquises, son piano dynamique soutenu par le tambourin enflammé et les choeurs sixties. Puis Life's A Game enchaîne avec son piano qui ouvre la marche à la voix de Daniel, lyrique et accrocheuse. L'histoire évoquant la patience continue avec le lumineux Wedding Day, plein de teintes dans les mots et les notes. Le passage de l'enfance à l'âge adulte est dessiné avec grâce et joliesse, un enthousiasme naïf très pop que l'on retrouve sur les arpèges folk de Roses For Rita. Le tempo chaleureux de Return voltige dans le piano, la basse,la voix et ondule entre des métaphores chromatiques. 
La légèreté des cordes de Suzanne Says sur l'interprétation éloquente charme éperdument quand le style atmosphérique dans les effets de micros de MMXIII dessine un titre rond de nostalgie. 



L'émotion dans les accords en yo-yo aimante l'attention sur For Violet où les mots sont clamés avec une douceur cristalline émouvante. Our Love Will Remain montre que le temps passé respecté et intégré apporte une vision du futur plus sereine et positive. La passionnée You're Coming Home est une déclaration d'amour pleine de musicalité des fifties rafraîchissante et swinguante précédent la formidable It's Not Over All Yet qui déroule six minutes de grâce absolue sur l'adversité et l'espoir, malgré les routes à parcourir et les mers à traverser " breath, breath, while you can breath".
Daniel McGeever signe un Cross the Water que je classe dans les meilleurs albums intemporels de Piggledy Pop et dont je conseille l'écoute telle une ordonnance médicale porteuse d'ondes positives, bienvenues en cette époque délétère.
DanielMcGeever
MarcoRea

mardi 25 août 2020

Olivier Popincourt

Olivier Popincourt
est sûrement le garçon le plus Mods et le plus prolifique sur le terrain de la pop française depuis des années. Le Normand de Rouen nourrit son amour de la britpop avec les Beatles, Costello et Paul Weller qu'il classe en haut de son chapeau. Olivier et ses belles influences est foncièrement actif, généreux et talentueux. Il use les semelles de ses mocassins dans les studios d'enregistrement comme auteur-compositeur ou musicien et producteur pour d'autres projets que les siens. Fer de lance de la french-pop il orne ses mélodies d'une âme garage et mods faisant resplendir la culture croisée normando-saxonne, au même titre que les Tahiti 80 ou Louis Philippe



La carrière du musicien est impressionnante. Ses collaborations offrent son groupe en Angleterre Les Hommes Responsables qui compte Andy Nix (Semion), Huw Jennings (Twister) et Phil King (Jesus & Mary Chain, Felt, Lush…) pour nous combler de la reprise Amoureux solitaires de Jacno. Ce mois d'avril 2020 il travaille avec Daniel Carlson et Jérôme Didelot (Orwell) sur la reprise des Beach Boys, Be With Me. Olivier joue de la guitare sur l'album Kino Music de Pierre Daven-Keller et il joue de l'orgue au sein du groupe French Boutik mené par l'excellente Grabiela Giacoman. FrenchBoutikPiggledyPop2017
PierreDavenKellerPiggledyPop2019

Popincourt signe en 2014 un premier EP où ses dons de multi-instrumentiste transpercent les sillons. Il assure en bonus de l'écriture, le chant, la guitare, la basse, le piano, les percussions et le Wurlitzer. Il revient en 2016 avec le superbe album A New Dimension To Modern Love sur lequel viennent participer à l'enregistrement les musiciens Ken Stringfellow et Scott Gagner, ainsi que Gabriela au chant. Puis paraît en 2017 Gifted qui est un titre hommage aux Jam, en 2018 le single The Brilliant Missing Link et en 2019 l'EP 4 Colours, 4 Seasons. ScottGagnerPiggledyPop2019



Belle et grande nouvelle, Olivier Popincourt fera paraître le 11 septembre 2020 le magnifique disque vinyle au joli titre qui lui va si bien A Deep Sense Of Happiness. L'album est non seulement un objet délicieux mais il est aussi éclatant d'instruments, de mélodies, du chant enthousiaste du rouennais, d'arrangements et d'orchestrations à couper le souffle. L'épopée pop s'ouvre sur The Grass of Winter Morning et sa basse au charme fou assurée par Fred Jimenez, la batterie et tambourin par le génial Hervé Bouétard et Popincourt, princier aux guitares. La ballade continue sur les cordes du quartet (violons : Angélique et Boris Cacciaguerra, alto : Claudine Christophe, violoncelle : Florence Hennequin) des cuivres (trompette : Quentin Ghomari, saxophone : Sébastien Souchois), et sur l'orgue au groove vibrant qui habille la brillante Never Give All the Heart. Les notes dansantes garage-pop de Always Back font place au langoureux et délicat The Last Beams of a Setting Sun. Arrive la basse galopante sur l'orgue taquin de A Deep Sense Of Happiness au tempo fabuleusement entêtant et au Gimmick de guitare pop ficelé pour se trémousser furieusement. My Whole World is falling down galbé rock sixties fait rayonner toute la maestria d'Olivier à la composition et à l'interprétation, véritables alcôves d'émotions distribuées derechef  sur le cuivré et romantique Where the Wind Never Blew.



Panachée, alternative, la richesse des tonalités et des harmonies opère quand la bondissante While the Ships Sink aux allures pop sixties virevoltantes accueille l'énergique et magique voix de Grabiela. Truly Yours, vibrant et tournoyant, déroule une rythmique magnifique sur le chant sublime de Popincourt qui assume sa nostalgie et le regard averti dans le rétroviseur (de la Vespa, il va s'en dire). Dans le même esprit et la même âme old-school si touchante, Spreading Golden Dust déroule une mélodie swinguante efficace avant le piano pétillant de l'amoureuse Once Upon a Time. Les paroles gambadent dans un paysage de châteaux sur l'élégante trompette pour terminer sur la voluptueuse et sentimentale This must Be Heaven, son air maritime, ses envolées de cordes, son boogie velouté imprégné de grâce pop. 



A Deep Sense Of Happiness est dans le haut du panier des productions 2020 à vous procurer absolument et je rejoins Bertrand en tous points : « Ce n’est pas donné à tout le monde d'enregistrer un album qui passerait comme une lettre à la poste au milieu de ceux des Lotus Eaters, The Free Design, ou Roger Nichols And The Small Circle Of Friends. Avec ses suites d'accords cinq étoiles, ses arpèges de guitare en dentelle de Bayeux et ses arrangements grand genre, Olivier Popincourt livre un nouvel album d'une grande beauté, avec un personnel d'experts, et sur un label esthète d’utilité publique. La première vidéo, sur The Grass Of Winter Morning, montre une belle maison abandonnée. Popincourt prouve, face à l'urbanisation et aux préfabriqués à l'Auto-Tune, qu'on peut toujours construire en pierre de tailleBertrand Burgalat

OlivierPopincourt
MilanoRecords

dimanche 23 août 2020

Isobel Campbell

C'est un plaisir constant de retrouver Isobel Campbell, artiste écossaise qui débute sa carrière au sein du renommé groupe Belle and Sebastian en 1996. Aujourd'hui Isobel vit à Los Angeles et depuis sa collaboration américaine il y a quatorze ans, dont trois albums avec l'auteur interprète Mark Lanegan chanteur des Queens of the Stone Age, c'est la première fois cette année 2020 qu'elle repart en solo. Ce retour de la grande musicienne fait sautiller de joie. C'est avec sa propre armure, son univers personnel si fleuri de son âme et sa grâce singulière qu'Isobel Campbell est au sommet de son art. 

IsobelCampbellPiggledyPop2012



" La sensualité et le glamour dans la voix de l’artiste sont aussi présents dans son talent d’écriture et de musicienne. Multi-instrumentiste, la jeune femme est aussi une excellente auteur-compositeur. Elle a 11 ans quand elle suit des cours de piano et de violoncelle. Tandis qu’elle prend part à Belle and Sebastian, elle joue aussi dans un orchestre, puis se lance dans la composition en solo sous le nom de groupe Gentle Waves en 1999 avec l’opus The Green Fields of Foreverland. L’album révèle le magnifique don pour l’écriture d'Isobel qui assure le chant, le violoncelle, la guitare, le glockenspiel, le piano, le melodica, le vibraphone ainsi que les arrangements pop orchestraux, comprend une élégante poignée d’autres instruments allant de la trompette, harpe, flûte au cor et stylophone."



Isobel Campbell signe le magnifique album There Is No Other​.​.​.en février 2020 et de nouveau, ce 7 août 2020, nous offre le cadeau somptueux garni de cinq titres Voices in the Sky. Ce mini disque compte des reprises, mises en beauté par la musicienne qui y apporte sa touche de magie et deux inédits dont Together qui peint délicatement ses sentiments :
" Everywhere I go
(LA, New York) It's true
(UK, home is where the heart is)
And we'll both get through this thing together
(LA, New York) (Stick a pin in a map)"



Les arrangements sont judicieux et inspirés, ornés de banjo ou de battement de balais sensuels sur la guitare bossa et les 'pa pa pa' poppeux de Never My Love titre de The Association. Suit le majestueux Something des Beatles revu avec des effets d'écho sur les cordes de guitare et de contrebasse excellemment mêlées. La flûte joviale et les violons habillent et ensoleillent Voices in the Sky des Moody Blues avant le précieux et élégant deuxième inédit Sa Ta Na Ma. La présence d'Isobel Campbell au coeur de l'été est rafraîchissante, réhabilitant son style sur des classiques ou sur ses splendides compositions, Voices in the Sky trône dans la discographie Piggledy Pop.
IsobelCampbell

vendredi 21 août 2020

Sound As Ever - The Shoebox Diaries

Ce projet australien croustillant est arrivé ce 3 juillet 2020. Le concept de la compilation est pensé par le brillant Scott Thurling que tous les amateurs d'indie-pop connaissent bien. La compilation #1 The Shoebox Diaries contient vingt bijoux de groupes originaires de Melbourne à Queensland et qui ont oeuvré pour fleurir l'univers indie de 1990 à 1999. Ce premier volet est grandiose, les artistes ont participé avec amitié à la compilation comblée, variée, reflétant à la perfection les productions panachées de l'époque.


Le superbe panoramique commence avec les Moondriven et A&R Soul (Low on Snow) issu de leur premier album de 2001 aussi briqué que le titre Whoever's Been Using This Bed des Earthmen, merveilleux groupe de Melbourne formé en 1991 de Scott Stevens et de Aaron Goldberg. Le tempo rock, aux allures pop et grunge de Violetine, Guttersnipes et Severins alterne avec l'ambiance atmosphérique et folk de Swirl, Friken, Biston Moss, le garage rock de Damselfly ou le style balade aux guitares gratinées d'Aspirin, Disneyfist et Arrosa.
On continue le voyage musical dans le temps grâce à l'énergie et la spontanéité de Peachfuzz et aux princes de l'indie australienne, Tlot Tlot avec le titre Toulouse interprété et écrit par le lumineux Stanley Paulzen.


La vitalité s'engage avec Pollen et son Lazy Sundays, Easy Mondays à la saveur pop indie progressive efficace comme le sont Header et Paint Stripper sur la batterie jubilatoire. The Daisygrinders offre un beau moment mélodique et romantique avant que The Fish John West Reject reparte au galop sur Brunswick Girl puis que les fabuleux Bugbears ferment la marche sur des arrangements de cordes et de cuivres pop délicieux.
The Shoebox Diaries - Sound As Ever Compilation # 1 rend fort impatient et la suite #2 déjà en route dans un proche futur sera à se procurer pour une discographie indie du meilleur goût
TheEarthmen
ScottThurling
NickBatterham
StanleyPaulzen

mercredi 19 août 2020

Olden Yolk

Olden Yolk
est un duo de New-York composé du multi-instrumentiste et Shane Butler et de sa complice également musicienne Caity Shaffer, tous les deux auteurs-compositeurs. Tous les deux opèrent auprès d'autres formations comme Quilt de Boston ou le projet de Molly Burch Please be Mine
Après leur deux titres paru en 2014, Olden Yolk offrent un premier album éponyme en 2018 de grande qualité pop stylée sixties, psychédélique et dream-pop. Le terrain de jeu des auteurs est fleuri de sujets inspirés de la culture française, la littérature, le théâtre, la vie, la mort, malheureusement entrée dans le quotidien de Shane qui perd son père une semaine avant d'entrer en studio d'enregistrement .
La poésie et les influences du temps passé, médiéval avec Jeanne d'Arc ou plus récemment le début du XXeme siècle avec Antonin Artaud, nourrissent l'univers des deux compères. Leurs mélodies et leurs arrangements sont éblouissants d'exactitude et leur interprétation pleine d'idées et de panache.



Olden Yolk poursuit l'enchantement musical avec le second sublime disque Living Theatre sorti en mai 2019. La pièce d'orfèvrerie pop qui compte la présence du percussionniste Booker Stardrum et du producteur Jarvis Taveniere s'ouvre sur 240 D. Le décor est planté. A l'honneur la fibre cinématique, théâtrale, littéraire et spirituelle s'immisce dans les paroles mises en lumière par les harmonies rythmées et sculptées. En symbiose, Shane et Caity se répondent sur les lignes de guitares de l'excellent Blue Paradigm avant le tourbillon pop de Cotton & Cane qui séduira les amateurs des Oasis et des Belle & Sebastian.



L'interlude Meadowlands comme un effet cinématographique de travelling nous mène savamment sur le sensuel et psychédélique Castor & Pollux qui évoque la disparition de l'art théâtral de rue du siècle dernier. Les notes de claviers élégantes de Violent Days accompagnent l'intimité émouvante dans le chant de Shane. La batterie de Every Ark fait planer les notes scintillantes qui prennent de la cadence sur Grand Palais avec sa texture mélodique romantique et finement tumultueuse. Olden Yolk sort du confort, alterne entre la prise de risque indie-rock et la préciosité effrontée des notions de classique. Distant Episode délivre des partitions de cordes délicates, de flûte sur la voix magnifique de Caity, expressive et gracieuse. La guitare grandiose d' Angelino High termine subtilement le chef d'oeuvre conceptuel et intemporel. Olden Yolk griffe Living Theatre de sa personnalité musicale riche, fournie d'un tempérament avant-gardiste autant que d'une profondeur poétique. Classé dans les meilleurs productions Piggledy Pop, la création d'Olden Yolk est à dévorer des oreilles. 
OldenYolk

jeudi 13 août 2020

Pavo Pavo

Pavo Pavo
est le groupe mené par la paire d'artistes new-yorkais Eliza Bagg et Oliver Hill. Le duo apparaît en 2017 avec sa première production Young Narrator In The Breakers dévoilant un style pop électronique fantastique, mélodieux et instrumentalisé, drapé de sonorités psychédéliques et d'une élégance lyrique dans les arrangements. Les américains parviennent à allier une perfection technique, une coordination impressionnante de styles variés, d'influences colorées pour aboutir à un travail homogène lissé. Pavo Pavo signe en 2019 Mystery Hour, un second album notable de qualité, qui se distingue aussi par sa singularité pop baroque montrant un duo à l'univers bien personnel et prometteur.



Formé à Brooklyn en 2015, Pavo Pavo naît sous l'impulsion d'Eliza et d'Oliverl qui s'entourent de Ian Romer, Peter Coccoma et Noah Hecht. Aimant la culture française, diplômés de Yale, inspirés par Jean-Luc Godard et la Nouvelle Vague, Eliza et Olivier qui est arrangeur et formé au classique comme aux techniques d' ingénierie du son, mettent en exergue leurs mélopées grâce aux harmonies de cordes jumelées aux partitions synthétiques cosmiques et atmosphériques.



Les thèmes explorés mêlent l'esprit psychédélique et l'intimité, la relation amoureuse, sur des compositions aériennes et délicates. La poésie utilisée dans les paroles, évoquant la galaxie, les constellations contre-balance avec d'autres termes plus terriens, quotidiens. La promenade commence avec la voix duveteuse soprano d'Eliza sur le génial Mystery Hour qui plante le décor frenchy, entériné par Mon chéri. Les notes de guitares sensuelles de Easy avant le tempo soutenu et entraînant de 100 Years et sa pop aux courbes bubblegum font écho aux atours funk et suaves de Check the Weather



Close To Your Ego fait un joli bond en arrière avec ses allures sixties posées dans le wah-wah et l'interprétation élégante d'Eliza. Les guitares électriques magistrales s'allient aux cordes et aux clap-hands voltigeants avant la basse féerique du complice The Other Half où les deux amis chantent à l'unisson. Puis les deux titres Around Part 1 et Around Part 2, fulgurants de rythmes, de 'hoo hoo hoo' dansants, offrent un moment savoureux de pop alternative fournie d'instruments et d'harmonies magnifiques, sautillantes et sublimes. La musicalité en gravité de Statue Is A Man Inside hypnotise et accroche l'attention avec sa construction ascensionnelle réussie dans l'effet étiré du chant, les synthétiseurs brillants et la basse absorbante, comme sur le psychédélique et magnifique Goldenrod qui boucle le voyage astral et amoureux. L'onctuosité des accords, des arrangements typés pop-psyche sixties comme les paroles animées des synthétiseurs vivants et des voix splendides sont sur le Mystery Hour de Pavo Pavo, réussis et époustouflants. 
PavoPavo


mercredi 12 août 2020

Ásgeir

L'Islande compte des trésors pop Inexpugnables admirés des artistes du monde entier depuis l'originalité emblématique de Bjork mais aussi de Beni Hemm Hemm, Sigur Ros, Hafdis Huld, Marius Ziska, qui véhiculent cette liberté d'expression musicale et une maîtrise technique due à la présence foisonnante d'écoles de musique sur la petite île.
Parmi ces figures il y a le talentueux et impressionnant Ásgeir qui signe en février 2020 deux albums en un, c'est à dire qu'il a enregistré ses onzes chansons en deux versions, en langue maternelle et en langue anglaise.



Bury The Moon est donc également à savourer en islandais, disque nommé Sátt et c'est heureux car à l'oreille l'ensemble des titres résonnent intimement liés au ressenti du musicien. Plein d'âme, l'album d'Ásgeir ouvre sur le majestueux Myndir qui décline le thème de la séparation comme celle vécue par l'auteur-compositeur qui pour se remettre de sa rupture sentimentale s'est échappé et retiré dans une maison de campagne islandaise pour y passer l'hiver à composer sur sa guitare. 

Ce temps amoureux partagé est évoqué sur Bernskan avec son ambiance de neige, de lacs gelés et de patins à glace sur une orchestration fourmillante de rythmes. Guitare, piano, cuivres, cordes saupoudrés d'effets discrets de synthétiseurs habillent Heimþrá et les métaphores du ciel, des étoiles et de la mer mariés et mélangés. La douceur folk de Minning accompagne un texte poétique qui évoque de manière élégante sa femme prenant les traits d'une fleur de muguet avant la rythmique plus pop et dansante de Upp úr moldinni et Andann dregur, magnifiques par les arrangements cristallins de guitare acoustique alliés à la trompette et à l'atmosphère naturelle de neige sur les montagnes ou de mer bordant les vertes plaines.



Les envolées de violons émouvantes sur Glæður deviennent électroniques et aériennes avant le rythmn' blues chaleureux de Sátt et le tempo enveloppant de Lifandi vatnið qui décrit le printemps tant attendu, sa volupté et sa luminosité, celui qui aide à tourner la page "She surrounds herself with young moss, Soft, dewy, lush and green, Far away from evil powers Poison, greed and bad intention. Like the blue-eyed mountain queen When cold descends she will not freeze." Puis Hringsól offre une déclaration d'amour et une mélodie synth-pop virevoltante avant le final Vaðandi þurrt qui clôt avec un enthousiasme et une belle énergie imagés par l'environnement montagneux bordé d'un océan d'étoiles à la brillance idéale pour fermer l'écoute. Après son premier album de 2016, Silence, Asgeir délivre son second prodigieux petit chef d'oeuvre Sátt à découvrir absolument. 
Asgeir



French Cassettes

French Cassettes est un groupe américain de qui apparaît en 2011 sous forme de trio et sous l’impulsion de Scott Huerta qui écrit et compose...