samedi 15 juin 2019

Butcher The Bar

Depuis hier est paru le sublime album III de Butcher The Bar, groupe de cinq musiciens de Manchester conduit par Joel Nicholson. Le nom du disque apparait de manière simple puisqu'il fait suite aux deux premières productions en solo du musicien, Sleep At Your Own Speed en 2008 et For Each A Future Tethered en 2011. Le hiatus semble long mais III a été écrit entre 2013 et 2015. Ce moment a compté de multiples concerts en Europe intégrant les musiciens qui forment aujourd'hui la troupe officielle. Joel, auteur-compositeur, à la guitare, chant et piano, est désormais entouré de Peet Earnshaw à l'orgue, Matt Grayson à la guitare, Andrew Cheetham à la batterie et Gavin Clarke à la basse.



J'ai la chance de savourer cet pépite pop depuis des mois grâce aux amis de Bobo Integral, label espagnol au goût réjouissant et efficace, qui le signe. Je ne m'en lasse pas. Le disque est garni de mélodies qui me font frétiller les oreilles. Les instrumentations sont ficelées sur des textes et un chant qui rappelle l'excellence des saxons pour honorer ce genre musical. Ce gigantesque III s'ouvre sur Lying qui ne tend pas du tout à faire carpette. Il monte en température et fait jeter les tapis par la fenêtre pour lustrer le parquet en dancefloor. Trompette, guitares, batterie se passent le relais sur 5 minutes délicieusement pop avant le tempo langoureux de la balade Haunts où le piano, l'harmonica et la basse voguent harmonieusement et sereinement.



Pour accompagner ce saut dans le passé, le clap-hands ne freine en rien l'envie de danser qui repart même de plus belle sur Clarky avec ses lignes de guitares gaillardes, ses choeurs beatlesiens, son clavier gracieusement groovy. Andrew fait un travail magique en jonglant avec ses baguettes et mène un tempo virevoltant et scindé comme sur le romantique Rosa et sa guitare electro-acoustique monumentale. Les harmonies alternent avec idée, les titres variés et de qualité s'alignent sans aucune anicroche. Les arpèges zigzaguent goulûment et forment un univers pop que je rapprocherais de celui des Badly Drawn Boy, Shins, Jon Brion et The Beta Band.



The Elevator offre un ensemble de cordes pour lier une instrumentation des plus élégantes, sans cesse en mouvement pour une élévation réussie. Suit l'émerveillement des voix en chorale de Agree, petit bijou britpop qui oscille entre la patience, la sensualité et l'explosion de rythmes, l'invasion d'une armée d'accords de guitares, comme sur Toulouse, la France à l'honneur. Furieusement fourni de tempo et de tambourins, la mélopée enveloppe déjà quand la magnifique tornade de violons sur Wire ferre la séduction. Sans s'épuiser, la pop folk et indie poursuit sa cavalcade brillante avec Crime qui s'immisce tant en tête que la culpabilité fait du bien. La guitare électrique s'en donne à coeur-joie pour couronner le morceau qui poursuit sans blanc sur le nommé ... Les cuivres scintillent, les guitares mènent un interlude lancinant et lumineux avant de recharger les batteries et mitrailler l'air bondissant sur le texte mordant de Go, avec ses caisses victorieuses et son orgue vigoureux. Cordes et cuivres concluent si bien l'album en fanfare que l'effet brelan gagnant donne envie de réécouter le disque illico. Les talentueux Butcher The Bar filent directement dans le panthéon de Piggledy Pop tant III est une tuerie pop, impressionnante et chavirante.
ButcherTheBarIII


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