lundi 10 juin 2019

Arnold Turboust

J'aime notre auteur-compositeur normand sur qui j'écris ici il y a 11 ans : "Arnold Turboust est le petit prince de la pop en France. C'est en grande partie grâce à lui si les popeux frenchy peuvent garder la tête haute. Françoise Sagan a dit de lui "en plus de sa diversité musicale, il y a chez Arnold Turboust cette exigence indulgente qui ne s'exerce ni aux dépens des autres, ni aux dépens de la vie et qui est une des formes d'humour les plus rares et les plus séduisantes". Sagan, en plus d'avoir une excellente oreille a vu juste. Quand Turboust arrive dans les années 80 avec le titre Adelaide au bras de Zabou, le pays entier dodeline du chef.



Des coups de maître comme celui-ci, l'éternel jeune homme au spoiler flamboyant en a à foison. On lui doit beaucoup, des titres de Daho et pas des moindres: La Notte, Tombé pour la France, Pop Satori, Epaule tatoo, Vies martiennes, l'album Eden, des groupes: Marquis de Sade, Private Jokes au côté de Daho, des productions pour Brigitte Fontaine, Vartan, Cédric Atlan, Jacno, et l'artiste travaille aussi pour des télévisions. Il chante sur l'album de la comedie musicale Emily Jolie en duo avec Daho en 1998. Toujours avec sa finesse, son humour et son talent, il sort en 1988 son 1er album, Let's Go à Goa, en 1996 le très beau Mes amis et moi avec son ami Bally et Bertrand Burgalat aux manettes et en avril 2007, Toute sortie est définitive. L'album là encore est une réussite, drôlissime, on saute du coq à l'âne, de La Pompadour à Hillary Clinton sans tabou ni prohibition. Un délice de maniement de cigare !"



Après Toute sortie est définitive, il nous offre en 2010 le génial album Démodé. L'album avale illico l'attention par ses mélodies pop somptueuses, ses paroles toujours aussi chargées de charme, d'histoires touchantes et de chant chaleureux. Le grain de voix émouvant se colle parfaitement aux titres amusants ou romantiques, dans les mots comme dans les orchestrations french-pop à souhait. Comme son single de 2009, reprise de la chanson de Serge Gainsbourg Les mots inutiles le montre, tous les termes choisis par Arnold sonnent et résonnent, ne sont certainement pas le fruit du hasard. Il joue avec les mots comme un jongleur, agile et inspiré et modèle les touches de son piano tel un sculpteur amusé.



En 2016, le magicien pop signe Estrada. Là encore, le disque est sublime. Les titres sont brillants, tous aussi savoureux, sucrés et salés. Le prix de mon silence, pépite envoûtante, ouvre le disque, drapée de 'duel' et de 'vengeance', de notes qui vont et viennent avec des silences sur les touches du clavier. Le talent de Monsieur Turboust envahit les oreilles dès que sa voix caressante lance les piques pop. Le rythme martelé au piano, même langoureux, fait danser. Le chanteur apporte du tempo dans ses mots soyeux et poétiques. En rêve poursuit sur la pointe des pieds avec l'atmosphère antinomique des voix et du silence avant que le rythme, de nuit comme de jour, prenne son envol avec la basse majestueuse de Ma danseuse. L'envie de buller en sautant comme un cabri ne cesse à l'écoute de Bubble Gum où les guitares élèvent la mélodie panachée de claviers.



La voix grandiose d'Arnold vient faire des loopings dans Sous blister qui prête à l'accompagner en chantant des 'padapadapada', réanimant le passé comme sur En King Size qui nous embarque pour une escapade énergique et pressée. Le noble clair-obscure de Le soleil et la lune rendant hommage à Charles Trenet et Albert Lasry précède l'amoureux Souffler n'est pas jouer, chanson magique par ses mots, sa voix, ses arrangements et sa douce beauté. Les touches de piano sur Que la fête commence scintillent et reconduisent délicatement, par la main, à un endroit et une époque regrettés. Tout est flou invite à suivre une piste lumineuse sur les notes gracieuses et les voix cristallines en écho jusqu'à Invisibles où l'incognito dévoilé du thème inquiétant et triste déroule une mélodie magnifique. La sucrée Effemine au style jazzy, est couronnée de l'esprit de Boris Vian ou de Michèle Arnaud. Ma septième vie énumère une rencontre prévue et écrite, avec une fille des Andelys, pas encore gommée des grimoires ni de la mémoire de l'artiste qui signe une mélopée si belle. Code SPG marque la fin du disque sur un tempo electro-pop qui va comme un gant métallique au thème sous-tendu et sous-entendu. Estrada d'Arnold Turboust est classé hors du panthéon Piggledy Pop, parce que simplement sur mon chevet tant je l'écoute. Au même titre que Jean-Louis-Murat, Bertrand Burgalat, Arnold Turboust fait partie des auteurs compositeurs français contemporains extraordinaires, certainement légendaires. Cette année 2019, le musicien offre le somptueux Trois questions pas plus qui accueille la présence au remix de Julien Barthe alias Plaisir de France. Derechef, la grande classe! ArnoldTurboust



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