Son premier album qui est une auto-productions, N'obéir qu'à la terre, m'accompagne depuis un an. Je le picore et y reviens souvent, le découvrant sous de nouveaux angles à chaque écoute. Louise Thiolon l'a brodé d'une multitudes d'instruments et d'harmonies, mêlant des parfums classiques et pop. L'artiste parisienne au piano, guitare, percussions, charango, écriture, composition et chant s'entoure de Lisa Cat-Berro au saxophone, Delphine Troton à la clarinette, Lehna Sam au violon, Jasmine Collet à l'alto, Guillaume Latil au violoncelle, Jules Duchet à la trompette, Lucas Spiler au trombone, Manu Domergue au mellophone et cor d'harmonie, Pierre Legay à la contrebasse et basse, Bar Zalel aux guitares acoustique et électrique, Meivelyan Jacquot à la batterie.
Louise qui apprend le piano enfant puis la guitare baigne dans une ambiance musicale à la maison. Elle joue sur scène dans un groupe depuis 2010, puis en solo, signe l'EP Louise Thiolon en 2017 qui fait apparaître son goût du rythme, des mélodies, des mots colorés et fleuris. Ses mélodies douces et souriantes serpentent entre une nostalgie comme une peinture d'impressionnisme et un rêve de lendemains radieux. L'album N'obéir qu'à la terre est un réel bijou plein de notes, de lyrisme et de légèreté. L'univers de la musicienne est poétique, nourri de la nature, du temps, des sentiments et d'une cascade d'orchestrations toujours dosées et délicates offrant des embardées jazz par moments.
L'élément primordial à l'élégance et à la musicalité qui émanent du disque est la voix de Louise qui ouvre les festivités dès l'opus Les Couleurs du ciel. Son chant touche infiniment sur Hurle-moi ton nom, au tempo alternatif, sautillant sur les partitions de cordes et de cuivres. La notion du temps y est dessinée avec charme et celle du mouvement avec finesse. La rythmique entêtante de Réveille-toi aussi jongle avec les gammes et les métaphores magnifiques avant qu'entre le piano somptueux de Seulement orné d'une poésie pudique et émouvante.
Souris moi délivre un tempo chaloupé ensoleillé et dansant, qui met un air cuivré samba en avant ainsi qu'un chant lexical plein de parcelles du corps, d'émotions et de danse, reflétant l'ambiance générale du disque. L'air rétro délicieux de Folle à lier avance sur la pointe des pieds pour inviter l'esprit à divaguer dans un décor bucolique d'antan. L'horloge continue de nous entraîner dans le temps avec La Mouche et sa rythmique chaleureuse qui mène jusqu'au petit matin dans Paris. Le charango, le claquement de mains, la contrebasse de Pour que tout s'enlace forment une instrumentation lumineuse pour fermer le volet N'obéir qu'à la terre à la tenue classe et efficace. Louise Thiolon avec sa personnalité artistique singulière et attachante offre un bien bel objet qui me rend impatiente pour la suite et qui bien sûr entre dans le panthéon des disques Piggledy Pop.
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