Dropkick est un groupe formé en 2001 sur la côte Est de l'Ecosse par les deux frères Andrew et Alastair Taylor avec un ami d'enfance Ian Grier. En presque vingt ans, une quinzaine de disques, treize albums et des Eps, Dropkick a parcouru des styles allant du post-punk à aujourd'hui de la power-pop, influencée par les Byrds et Wilco. Les passages soutenus sur les radios anglo-saxonnes, leur présence sur de grandes scènes de festivals, agrémentent leur renommée et les artistes écossais restent inspirés, toujours exacts au rendez-vous. J'ai pu apprécier le talent de performance d'Andrew lors d'un concert privé cette année dans un appartement parisien et son charisme nous a tous hypnotiser. L'artiste a une présence impressionnante, de la technique, une voix magnifique, pour réussir à figer l'attention de l'audience et la faire voyager.
Tandis que se joue la coupe du monde de Rugby, Dropkick tape et marque avec la parution de Somewhere To Be cette rentrée 2019. Andrew écrit et compose, est au chant et guitare, Ian Grier au piano, synthétiseur et guitare, Mike Foy à la batterie et le dernier venu d'Edimbourg en 2018, Alan Shields à la basse, chant et guitare. Alan participe à l'album précèdent, Longwave, que je conseille ardemment aux amateurs des Teenage Fanclub. Cet album est plein de fraicheur panachée de lignes de guitares mélodieuses, inhérentes à la pop. Dropkick poursuit dans l'excellence avec Somewhere To Be, premier titre de l'album du même nom et je me dis que décidément, l'Ecosse...Ce n'est pas un pays, les archéologues pourront toujours creuser à la recherche du fossil pop, c'est bien là dans les highlands que se trouve le berceau de l'indie-pop!
Dès les premières notes, l'élégance se faufile entre les partitions et dans le chant. Les arrangements voluptueux sont déployés délicatement pour former un titre émouvant. Le terreau artistique est fertile, comme leur fief, thème cultivé dans les paroles comme sur la majestueuse What I Really Mean où Taylor se livre 'part of me lives in the past' et sans trébucher, trace un bilan pour se relever et continuer avec cette belle intransigeance et pugnacité lyrique.
Le piano et les guitares s'allient brillamment sur le tempo engageant de Make A Difference qui relate une rupture sentimentale sur une pluie de slides country. Have to try est une courte mélopée qui déploie une myriade de voix sur la guitare boisée qui poursuit sur Growing Older Than You gorgée de sensations sur des arpèges et des rythmiques cadencées qui relancent le clavier langoureusement psychédélique. Le répertoire du ménestrel est mélancolique, mais pas linéaire. Il réussit avec une honnêteté brute à arrondir ses mots et ses harmonies, trancher avec courtoisie sur More Of The Same utilisant la nature et le paysage coloré comme décor. Les rythmiques dans l'instrumentation raffinée et les voix à l'unisson en crescendo s'approchent d'un battement de coeur quand Be Ok effeuille des accords de guitares subtiles pour produire une merveille pop.
Is It Something I Said? égrène les sonorités folk avec la contribution de Iain Sloan à la guitare offrant un écho à Big Star. Dropkick a un don pour composer des pépites à la fois langoureuses et énergiques, associant sensualité et une orchestration boisée et franche qui fait mouche. Arrive le grandiose In/Out et son avancée alternative addictive, une perle pop comme Andrew Taylor sait concocter à la manière de ses amis écossais The Wellgreen avec qui il partage la scène. Somewhere To Be s'achève sur le splendide New Chapter où la voix danse légère et lumineuse sur la guitare intime, confidentielle, qui annonce pourtant une prompte suite de nouvelles chansons en 2020.
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