mercredi 8 août 2018

Songs. Bond Songs : The music of 007

Songs. Bond Songs : The music of 007 revisite les piliers musicaux qui comptent pour beaucoup dans le succès des James Bond au cinéma. L'album et ses 26 titres propose un éventail de titres phares comme Goldfinger, From Russia With Love, We Have All The Time In The World, Die Another Day, Skyfall, Diamonds Are Forever, You Only Live Twice, Tomorrow Never Dies etc. Les groupes américains y reprennent ces classiques avec style et pilotent les airs avec dextérité. Variées et alternatives, les ambiances dégainent de la fibre, de la veine qui rappellent parfaitement la grande classe de l'espion 007. Ian Fleming, auteur, journaliste et officier de Naval Intelligence (division de la British Admiralty) lui donne forme (le dessine) et le rend mouvant dès la parution en 1952 du roman Casino Royale

dessin-concept de Ian Fleming


De 1962 à aujourd'hui, de James Bond 007 contre Dr No à Bond 25 qui sortira en novembre 2019, les bandes originales sont cruciales et en communion avec la saga. Le  sculpté et solide Songs. Bond Songs fait resplendir cet esprit bondien grâce à l'humour, le talent, une touche de dandisme. L'interprétation qui croone peut y être aussi romantique que drôle, les arrangements sont rock, bossa, pop aussi facétieux qu'audacieux.



La mission musicale commence avec Lannie Flowers, guitariste américain qui compose de la power pop depuis des décennies et reprend ici avec fougue le James Bond Theme (John Barry et Monty Norman) avant qu'arrive aux oreilles le fantastique From Russia With Love (Lionel Bart) de The Stereo Twins, projet des deux frères Huseman, Brandt et Matt, connu pour leur inventivité dans les arrangements. Jason Berk continue de ruser sur Goldfinger (Barry, Shirley Bassey), avec claviers et guitares qui apportent une touche garage-pop discrète, élégante et éclatante vue la difficulté de l'exercice. Puis le compositeur, acteur punchy Jaret Reddick et son Thunderball (Barry, Tom Jones) électrique intervient très rock avant le minimaliste et magnifiquement typé eighties The Look Of Love (Hal David, Burt Bacharach) revu par Wyatt Funderburk qui brille par ses compositions depuis les années 90. Les notes de You Only Live Twice (Barry, Nancy Sinatra) jouées et chantées par le rocker new-yorkais Jeff Litman et Andi Rae Healy accrochent inévitablement l'attention. L'excellent Ryan Hamilton adapte We Have All The Time In The World (Barry, Louis Armstrong) avec un don de persuasion et une inspiration riche d'humour avant le délicieux et dansant Diamonds Are Forever (Barry, Shirley Bassey) des The Corner Laughers.




Les Popdudes sèment des graines seventies sur le titre Live And Let Die (Paul et Linda McCartney) et communiquent avec brio leur motivation pour le thème. Les californiens sont talentueux, Michael Simmons chante, joue tous les instruments accompagné de son camarade John Borack à la batterie. L'ambiance fait volte-face avec la pop psyché et rock de Lisa Mychols sur The Man With The Golden Gun (John Barry, Don Black) quand l'intelligence du compositeur Mike Viola ( Fountains of Wayne, Semisonic, They Might Be Giants) alliée aux Red Bank Catholic concocte un Nobody Does It Better (Marvin Hamlisch, Carly Simon) au tempo soul somptueux et séduisant. Les cuivres langoureux et chatoyants de Moonraker (John Barry, Hal David) vont de concert avec le chant de Gary Frenay qui assure lui-même le trombone, le cor, les guitares, la basse et clavier. Freedy Johnston, un des meilleurs auteurs-compositeurs américains vient orner de sa patte folk le superbe For Your Eyes Only (Sheena Easton), suivi d'une autre pointure sunshine-pop Zach Jones qui remet à son tempo groovy All Time High (Rita Coolidge). Never Say Never Again ( Michel Legrand, Alan Bergman) est adapté par Minky Starshine qui crée une ambiance funky fort réussie et résistante avant la persévérante A View To A Kill (Duran-Duran) dont Jay Gonzalez envisage une version bossa fabuleuse. L'électro-pop entre avec les Cirrone qui signent un profil musclé de The Living Daylights (a-ha), véritable petit exploit pop accompli jusqu'à l'affûté profil soul de License To Kill (Gladys Knight) grâce au coffre puissant de Durga McBroom (chanteuse des Pink Floyd), et de Fernando Perdomo, musicien et arrangeur de haut vol. Identical Suns mitraille un Goldeneye (Bono U2, Tina Turner) rock et électrique pour enchainer sur un Tomorrow Never Dies (David Arnold) approchée par Brandon Schott et Jake Gideon avec des sonorités aussi exotiques que british, conquérantes et périlleuses, à l'image de l'espion fictionnel.



Ian Fleming


L'univers bondien reprend une forme galante avec le suave The World Is Not Enough (David Arnold, Garbage) amené avec charme et talent par Look Park pour introduire les brillants Big-Box Store, les frères Joe et Dan Seiders que l'on connait sous le nom de The New Pornographers et qui révisent magnifiquement Die Another Day (Madonna). Les guitares voltigent ensoleillées sur You Know My Name (Chris Cornell) reinterprété par Phil Ajjarapu au don power-pop garage splendide pour dériver sur une atmosphère plus punk rock des californiens Ballzy Tomorrow, de fort bon aloi et légitime pour donner une allure téméraire à Another Way To Die (Jack White). Le récent Skyfall (Adele) est ici revu par Gretchen's Wheel autrement dit, Lindsay Murray avec Ken Stringfellow et le solide Donny Brown à la batterie. Le challenge semble vraiment réussi quand l'album se ferme avec Cliff Hillis qui redonne des ailes au magique Writing's On The Wall (Sam Smith).



Sous l'impulsion toujours aussi passionnée d'Andrew Curry qui est le producteur et exécuteur de Songs, Bond Songs, j'avais évoqué en 2015 ce travail, partie apparente de l'iceberg Curry Cuts son label, dans mon billet sur la compilation Here Comes the Reign Again. Les artistes et groupes présents pour rendre hommage à James Bond étaient aussi volontaires pour rendre hommage au rock anglais des années 80, "invasion passionnante avec à la proue du mouvement Cure, Pulp, Joy Division, Duran Duran, Tears For Fears, Eurythmics, Culture Club, Frankie goes to Hollywood, Soft Cell etc". Songs. Bond Songs: The Music Of 007 est si beau, si complet qu'il ranime l'envie de visionner la série entière des James Bond. Tout comme la précédente compilation, Songs. Bond Songs : The music of 007 est à avoir absolument dans sa discographie!

HereComesTheReignAgainPiggledyPop2015



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