lundi 13 décembre 2010

Ben Folds et Nick Hornby

Nick Hornby, monstre de la littérature anglaise contemporaine, connu pour l’amour de la musique pop indépendante qu‘il clame dans ses livres depuis l’illustre High Fidelity de 1995, chroniqueur musical pour le New-yorker, chroniqueur littéraire pour le magazine The Believer, pour le Times Littérature, le Sunday Times, The Independent, Vogue, scénariste nominé aux Oscars pour An Education, fan absolu de football, a la jolie habitude d’explorer simultanément ses passions.

Dans sa vie personnelle, l’homme qui avait déjà eu l’épreuve du divorce de ses parents alors âgé de 11 ans, en traverse deux autres : le diagnostic pour son premier fils atteint d’autisme, puis son propre divorce. Né en 1957, Nick Hornby fait des études brillantes à l’université de Cambridge où il voue déjà une passion pour le football ( son premier roman autobiographique en 1992 Fever Pitch relate le quotidien d’un fan du club d’Arsenal).



Hornby est un musicien des mots, son goût pour le rock et la pop envahit tout son univers d’auteur, ses histoires, ses personnage : vendeur de disques dans High Fidelity, chanteur de rock qui livre des pizzas dans A long way down (dont Johnny Depp a souhaité acheter les droits d‘édition), star du rock dans son dernier livre Juliet Naked ( le Guardian le décrit comme le livre de l’année 2009). About a boy est adapté au cinéma avec une BO truffée de références pop, tout comme High Fidelity, ou encore 31 Songs, la bande-son de sa vie et superbe collection de textes où il parle de groupes et chansons qu’il aime, avec en tête de lice, Ben Folds

Ben Folds, monstre américain de la musique pop-rock, connu pour son don de multi-instrumentiste qui s’amuse à jouer au piano avec les coudes et les poignets, auteur-compositeur qui signe des textes plus proches de scenari et d’histoires que de poèmes ou de couplets redondants, leader des Ben Folds Five de 1993 à 2000, aborde un projet solo Fear of Pop, collabore avec une multitude d’autres musiciens, forme les Bens (avec Ben Kweller et Ben Lee), joue avec Rufus Wainwright, Weezer, Tori Amos, John Mayer, partage la scène avec Aimee Mann, reprend sur ses disques, Cure, Divine Comedy, Elliott Smith. Il est le premier à mettre un concert en totale gratuité sur Myspace ou le reseau Chatroulette et comme Neil Hannon de Divine Comedy, goûter au vertigo d’orchestres symphoniques. Producteur et arrangeur il travaille en studio avec William Shatner, les Dresden Dolls et devient au fil du temps une valeur solide et exemplaire dans le milieu pop indépendant. (vidéo : Zack and Sara)



Sur le plan personnel et sentimental Ben Folds a lui aussi eu quelques déboires (voire des bûches, c’est l’époque). Ses trois premiers mariages sont un fiasco, mais il semble conventionnellement heureux dans son rôle d’époux depuis 2007 avec sa quatrième femme Fleur et ses enfants jumeaux, Gracie et Louis.




Ces deux là se croisent en 2008 et se mettent à travailler ensemble. Les textes sont écrits par Nick Hornby, la musique signée Ben Folds et cela donne Lonely Avenue, sorti en octobre 2010, un des meilleurs albums entendus cette année.
Il y a tout ce qu’un amoureux de pop peut attendre d‘un disque : des guirlandes de sons, de l’humour et du sarcasme, de la simplicité et de la beauté grandiloquente, de l’émotion en barre. Une collaboration telle ne peut qu’engendrer des compositions fulgurantes dans les textes et dans les partitions. L’album est fascinant, varié, parle à l’oreille, attire l’attention et séduit.



Les textes sont une myriade d’histoires narrant l’amour, le couple; qui au vu de leurs expériences personnelles et étude du sujet, ne manquent pas d’ironie. Le désopilant Belinda qui se moque des chanson avec le prénom d’une fiancée comme titre, qui deviennent des tubes à gouailler à gogo même si rupture. D’ailleurs, dans le domaine de la gouaille, Sarah Palin y est gentiment égratignée avec Levi Johnston’s Blues. Le superbe titre Doc Pomus rend hommage au musicien qui était l’auteur de la chanson Lonely Avenue pour Ray Charles en 1957.

Mélodiquement, Ben Folds a construit un album très beau, garni de clap-hands, de piano et synthé, guitares, violoncelles, tambourins, avec des arrangements dignes d’un travail d’orfèvre. Le mariage des deux artistes est magique car Nick Hornby, fan de Ben Folds, connaissait l’univers musical du galopin pop qu’il a fort intelligemment respecté et pour boucler la boucle, Folds, ayant lu tous les romans de Hornby, a su mettre en valeur avec pudeur et talent les lyrics de l’auteur anglais.
Lonely Avenue, pour les fans de pop, sera un « tit beau cadeau » au pied du conifère.

Myspace
NickHornby



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