mercredi 4 mars 2020

Lawrence Arabia

J'évoque les débuts de l'artiste néo-zélandais ici en 2010 puis en 2012 : "Il y a des rencontres magiques, bénies des dieux, comme celle avec Lawrence Arabia alias James Milne, qui vous hydratent de bien-être dans une traversée du désert. James Milne est le nouveau Jonathan Richman, un disciple des Beach Boys qui propose après un opus éponyme génial en 2006, son deuxième album en janvier 2010, joliment nommé Chant Darling. Même s'il a quelque chose d'un digne héritier de Brian Wilson, ce James là aurait plus en commun avec le premier ministre tasmanien Sir James Milne Wislon (1812-1880). Avec son port de tête indétrônable et son style sophistiqué, second degré, Lawrence Arabia n'est pas né de la dernière pluie. Membre des Ruby Suns, de Okkervil River, de The Brunettes, il se produit sur scène également avec Feist et d'autres talibans de la pop."



"Ce troubadour Tasmanien sort un talisman truculent en Juillet 2012, étonnant, surprenant qui s’écoute en boucle et se savoure davantage au fur et à mesure des écoutes. Désormais expatrié en Angleterre, Lawrence Arabia enregistre The Sparrow à Londres. Il est rejoint par Elroy Finn, frère réputé de Liam Finn pour son don de percussionniste et son talent de batteur ainsi que de Connan Mockasin auteur-compositeur anglais, ingénieur du son et bassiste. Derechef, Lawrence Arabia écrit des mélodies pop psychédéliques incroyables pour The Sparrow."
LawrenceArabiaPiggledyPop2012
LawrenceArabiaPiggledyPop2010



Depuis 2012, il a collaboré à de nombreux autres projets comme ceux de Jonathan Bree, Ruby Suns, Tiny Ruins, Van Dyke Parks, la co-écriture avec Bic Runga, la production de l'album Forever Dolphin Love signé de Connan Mockasin et la participation au disque de Neil Finn de Crowded House, Out Of Silence. 2016 sort son troisième magnifique disque puis le quatrième en mars 2019 nommé Lawrence Arabia’s Singles Club compilant un ensemble de titres variés en styles, panachés de pop psychédélique, de rock garage, de chamber-pop ou de rock glam seventies.

Ce keepsake mélodique s'ouvre sur une guitare, une basse, des violons, un piano aux allures old-school délicieuses pour offrir un Solitary Guys à l'esprit Jules et Jim de Truffaut. Everything's Minimal accueille Hollie Fullbrook du groupe Tiny Ruins pour accompagner James dans un duo gracieux, aux mots langoureux "Everything's minimal (white on white), We’re indivisible, We are one in our house".



Puis le somptueux One Unique Creature, sensuel et passionné, enveloppe par ses envolées de violons et par son harmonieuse guitare sur un texte plein d'images corporelles tranchantes, à la hauteur des sentiments avoués. La furie et la rage qui y sont évoquées continuent de percer l'écoute sur le tumultueux rock de A Little Hate, bondissant et énergisant. Le délicieux tempo de la basse sur Everybody Wants Something ravit par ses opposés sombres et lumineux donnant sacrément envie de se trémousser sur le chant formidable de James. L'orchestration réussie et solide poursuit avec la garage pop Cecily qui propulse les rythmes, tend les cordes et dégaine des mots toujours aussi enflammés avant que le boogie seventies de Meaningless Words arrose la mélopée suave et sentimentale de cuivres voluptueux. Quand la batterie de People Are Alright entre cinglante, sur la voix sarcastique et si éloquente de James, le clavecin hypnotique, on fond à retrouver le style Lawrence Arabia, plein de son esprit révolté acéré.


Vidéo featuring les Flight of Conchords, voir ma toute première chronique sur Piggledy Pop!

La douceur de la bossa et les effets wah-wah vont comme un gant aux paroles de A Walk Into The Suburbs chantées avec une élégance de dandy avant le splendide instrumental (Contagious Dream Heals The World). La pépite Oppositional Democracy, ornée de l'excellente et inquiétante basse, d'un texte chargé de métaphores animales qui accentuent le caractère bestial, démontre le talent d'auteur-compositeur de James. Le dernier titre Just Sleep (Your Shame Will Keep) et son accordéon offre une envergure désuète et foudroie par ses mots tendrement moqueurs, ses arrangements orchestrés avec une haute et colorée intelligence. Je classe bien sûr Lawrence Arabia's Singles Club dans les meilleurs disques produits l'an dernier parce que j'admire le travail flamboyant du musicien, son audace stylée, d'avant-garde et simplement brillamment mélodieuse.
LawrenceArabia

French Cassettes

French Cassettes est un groupe américain de qui apparaît en 2011 sous forme de trio et sous l’impulsion de Scott Huerta qui écrit et compose...