samedi 17 février 2018

Piggledy Pop : 10 ans

Voilà dix ans que je poste des chroniques sur Piggledy Pop. Vous êtes de plus en plus nombreux à lire le blog rédigé en français et lu partout dans le monde. Un Grand Merci !!! Les artistes en sont honorés. C'est mon objectif. Je suis largement comblée et cet anniversaire, je le partage avec vous tous. Happy Piggledy Pop Birthday to you !

2008 Piggledy Pop n'est pas le fruit du hasard. J'ai déjà fait mes armes depuis une décennie dans et pour l'indie-pop. Je continue d'encourager les musiciens via mes billets, et décide de ne pas perdre de temps à écrire négativement sur ceux qui n'en valent pas la peine. L'exercice serait trop facile. Aujourd'hui, pour cette chronique anniversaire, je choisis deux albums des décennies 1968, 1978, 1988, 1998, 2008 qui auront marqué l'indie-pop, tirés de ma discographie personnelle et de celle des groupes dont je parle ici depuis une décennie. In fine, il y aura 10 titres que j'aime. 

Jane Birkin meets The Beatles 1968


1968 sortie du White Album des Beatles, sortie de scène aussi du génie Syd Barrett qui est jeté par dessus bord du navire Pink Floyd bien que le groupe connaisse le succès grâce à lui. Il y Tommy des Who, les Doors. Une année riche avec Nico qui intègre le Velvet Underground. Johnny Cash joue devant des prisonniers. Il y a Joe Cocker, Donovan, l'arrivée de Nick Drake, la Mrs. Robinson de Simon & Garfunkel, les the Yardbirds se muent en Led Zeppelin, Jumpin' Jack Flash des Rolling Stones, les Aphrodite's Child déboulent avec Rain and Tears, Peter, Paul and Mary, Neil Young, The Left Banke. Tom Jones avec ses chemises col pelle à tarte tombe la ménagère. Il reste encore un peu des Beach Boys quand Serge Gainsbourg rencontre Jane Birkin. Bob Dylan, ni enlevé par les extra-terrestres ni par la CIA réapparait avec son onctueux John Wesley Harding. Burt Bacharach se penche avec Hal David sur Raindrops Keep Fallin' on My Head, Forever Changes de Love gagne en renommée, Itchycoo Park des Small Faces atteint le continent américain, Kevin Ayers fonde les Soft Machine avec Robert Wyatt et Mike Ratledge. Puis, il y a aussi et surtout, à mes oreilles l'artiste exquis : Harry Nilsson et son Aerial Ballet . Sonny and Cher resplendissent, on chausse les bottes avec Nancy Sinatra et Lee Hazelwood. Il y a les Bee-Gees, leur grandiose Horizontal. Un jeune irlandais, orné d'une casquette, Gilbert O'Sullivan arrive, fringant.





David Bowie by Lord Snowdon 1978

1978, on bouge son corps sur Saturday Night Fever. Les Sex Pistols rendent le tablier, les chanteurs à piano, Elton John, Billy Joel, Kenny Rogers, Kenny Loggins (des kenny à gogo) font pleurer dans les chaumières. La clique de Manchester révolutionne et dégage le disco, le punk, le rock, fait se lever un vent cold à déraciner les cheveux : Joy Divion joue pour la première fois en janvier 1978 et la Factory Recordings voit le jour. Débarquent des noms comme Happy Mondays, The Sisters of Mercy, the Fall, Buzzcocks, Ramones, Madness, Big Star. The Go-Betweens signe son premier single Lee Remick. La belle et tranchante épidémie s'étend jusqu'à Blondie. Se forment Depeche Mode. The Jam peaufine un superbe All Mod Cons. Les allemands de Scorpions deviennent plus chevelus et metalleux. XTC signe le génial White Album, Kate Bush le splendide The Kick Inside. Lou Reed se dandine en solo comme Paul Mc Cartney. Marquee Moon de Television accoste l'Europe, les Ramones deviennent pop et Barry White fait une bataille de barbichette avec les Village People. Midnight Oil met le feu quand les Pretenders sont plus déprimés que jamais. Pendant ce temps s'épanouit Jonathan Richman avec ses Modern Lovers. Queen reste en marge des Blues Brothers quand ACDC montre ses genoux en culotte courte. Avec le recul, c'était un beau foutoir. Dois-je ajouter Toto? En 1978, on ne sait plus sur quel pied danser. Les musiciens de metal et de punk s'arment de calvities. Abba, connait en 1978 un succès époustouflant avec son film bio-pic ABBA-The Movie en guise de chant du cygne quand un drôle oiseau du nom de David Byrne déploie ses ailes avec ses Talking Heads. Septembre, Heart of Glass de Blondie souffle un air new-yorkais post-punk sexy, rock et disco, qui touche l'Europe. Les Clash sont déchainés. 1978, deux groupes se forment : le premier en 1976 à Crawley dans le Sussex avec un certain Robert au chant et écriture, un certain Simon à la basse, The Cure, suivi de Orchestral Manoeuvre in the Dark, qui ne reste pas dans le noir signant son opus Electricity chez Factory. 







1988, le disque compact entre dans les foyers de façon rapide. Apparu en 1980, il est adopté très vite. Les labels se remplissent les poches. L'objet devient presque le symbole de l'aboutissement pour les musiciens. On voit apparaitre des labels résistants à la grande industrie du disque qui se développait déjà avec le vinyle. Ces petits labels de rock alternatif underground américains et anglais se lancent dans l'aventure. Des groupes comme Another Sunny Day ont même le chic de signer chez Sarah Records leur premier album Anorak City sur flexi. Aujourd'hui encore on en parle avec du vague à l’âme, Sarah Records, Rough trade, Sub Pop, Cherry Red, la scène C86 et Madchester signent des groupes comme Orange Juice, Les Smiths, Felt, Dinosaur Jr., Charlatans, St-Christopher, Brighter, Shop Assistants, The Flatmates, The Chesterfields, Talulah Gosh, Vaselines, Sonic Youth, Pixies, The Stone Roses, Teenage Fanclub, The Boo Radleys, Guided by Voices, Saint-Etienne, The Jesus and Mary Chain, Primal Scream, The Pastels, The Pale Fountains, Duran Duran, REM, Talk Talk, XTC, The Jam, The Wedding Present, Human League, Morrissey, The Communards, Bowie, New Order, A-Ah, They Might Be Giants, The Stooges, Crowded House, Ride, The Church, The Smashing Pumpkins, Nirvana, BMX Bandits, The Sea-Urchins, Bauhaus devenu Love and Rockets conduits par l'excellent David J. Les Housemartins changent de peau et muent en Beautiful South . De 1985 et 1990, c'est le walkman, les cassettes, les concerts, le cd, le graveur de cd. Les BO de films cartonnent. Les best-of de Depeche Mode, Pink Floyd, OMD, et Cure dégainent leurs lazers. Ce qui colle à 1988 comme la cire brulante sur son cachet, c'est le Blue Monday de New Order. En France, on aime Etienne Daho. Talk Talk finit cette fin de siècle en trombe et The Pale Fountains se mirent dans Shack qui signe Zilch. Les écossais Lloyd cole and the Commotions marquent les esprits pop dès le premier album Rattlesnakes. 1988, There She Goes des La's est chanté dans les rues de Liverpool et restera dans l'histoire de la pop musique.






Le monde rock est perturbé en 1998. L'industrie du disque fait la bougie parce que le mp3 arrive sur la pointe des orteils, gentiment mais surement. Elle ne peut plus se reposer sur ses lauriers, dos au mur.  Les musiciens ne vendent plus de disques. Les labels de taille moyenne ne tiennent pas et se font avaler par les gros, qui de surcroit se retrouvent à ramper chez les deux gros labels qui tirent les ficelles. Ce monopole malsain a comme résonance le réveil et la réaction de l'indie, limitée dans les années 80 mais gonflée et grandie dans les années 90. L'indie-pop et la britpop fleurissent de plus belle pour signer des Teenage Fanclub, Divine Comedy, Marine Research, Tender Trap, Saint-Etienne, Oasis, Edwyn Collins, Cinerama, Divine Comedy du grand Neil Hannon, White Stripes, Strokes, Blur, Elliott Smith, Trembling Blue Stars, Blueboy, National, Tullycraft, Minders, The Field Mice, The Brian Jonestown Massacre, The Dandy Warhols, Radiohead, Yo La Tengo, Pulp, The Church, Sparklehorse, Hefner, The Lucksmiths, The Magnetic Fields, Josh Rouse, Camera Obscura. Les français, Air signent un Moon Safari de rêve. Les Guppyboy se muent en Essex Green. Débarquent les Softies, The Aislers Set. Des labels, comme le suédois Labrador avec Sambassadeur, Club 8, Acid House Kings, Irene, The Radio Dept., l'américain de The Elephant 6 Recording Company conduit par Robert Schneider des Apples in Stereo avec Of Montreal, Elf Power, Dressy Bessy, The Ladybug Transistor, Neutral Milk Hotel, The Olivia Tremor Control nous gâtent. Les anglais de Jeepster s'activent avec Snow Patrol, Belle and Sebastian, Salako et sculptent le son indie-pop des nineties. Luke Haines revêt sa veste de The Auteurs pour Baader Meinhof et le non commun Jarvis continue de nous éblouir avec Pulp. 1998 c'est avant tout le XO d'Elliott Smith qui se donnera la mort cinq ans plus tard, laissant derrière lui, toute une génération d'orphelins.






Depuis le second millénaire, l'indie brille de mille feux. Des signatures de qualité pleuvent et pourtant internet crée une sorte de chaos, fourmillant de mp3, de vidéos, des plateformes... Les oreilles se collent de la musique sans plus savoir à quel saint se vouer. La presse rock, les sites et blogs musicaux fleurissent rapidement, de toute part et se fanent, disparaissent aussi vite. La presse en général prend le coup de bambou, la presse rock n'est pas exemptée du soufflet. L'industrie du disque prend l'eau mais pas la musique. Les musiciens sont et seront toujours là. En 2008, ils sont inspirés, motivés pour se distinguer du flot d'âneries musicales en self service sur le net. On retourne donc au vinyle, aux cassettes audio, au concert old-school proche du public, à la guerre comme à la guerre. L'analogique est usé jusqu'à la corde par le numérique. Cette période de grand foutoir de tous genres tend à développer une musique populaire avec davantage d'identité. Les albums de groupes indie parus ces dix dernières années sont listés sur Piggledy Pop où je continue de partager mes impressions, mon avis. 2018 c'est parti pour un nouveau tour de lecture, de découvertes, d'émotions et de pas de danse !

Il m'est impossible de choisir parmi les groupes chroniqués sur Piggledy Pop, parce que je les aime tous sincèrement, sinon, je n'en parlerais pas. Je choisis donc deux figures de l'indie-pop, mes madeleines de Proust, qui m'accompagnent depuis au moins dix ans.





Lou de la falaise

Lou de la falaise est un groupe français créé en 2020 par les frères Maxime et Antoine Azzopardi, comptant Théo Eimery à la batterie, Adrie...