Décidément, c'est une évidence, je suis ultra sensible à l'indie-pop écossaise. La 'scottish pop' de Glasgow avec California Snow Story est sur Piggledy Pop et dans mes écouteurs avec ce qu'elle offre de sa riche identité et de son histoire musicale. David Skirving compose des chansons pleines d'élégance dans les arrangements et d'harmonies dans les mélodies avec, dans les arpèges et l'interprétation, des particules de Love, Blueboys, Yo La Tengo et Field Mice qu'il aime. Accrochée au travail méticuleux et efficace de California Snow Story, je parlais du groupe il y a 3 ans : CaliforniaSnowStoryPiggledyPop2014
"David Skirving crée California Snow Story après avoir quitté Camera Obscura en 2001 pour qui il était guitariste principal depuis les débuts en 1996, participant à l'opus du groupe de Glasgow Biggest Bluest Hi Fi produit par Stuart Murdoch des Belle & Sebastian. Le musicien aux doigts d'or et à la voix de velours commence à prendre des leçons de piano à 11 ans, sans grand enthousiasme et c'est avec sa première guitare à 18 ans que la passion de la musique le prend. Ses parents lui feront découvrir les Beatles, Astrud Gilberto, les Monkeys, les Beach Boys et les Carpenters, puis prenant ses marques dans le milieu pop underground, il s'intéresse dans les années 80 au Velvet Underground, Jesus and Mary Chain, New Order, Pastels, et Stereolab."
Il y a un an parait le fantastique Some Other Places revêtit de l'expérience de son auteur David qui voyage et a vécu plusieurs années au Japon. C'est une ode à la transhumance, au désir altitudinale. On est irrigué par la notion de mouvement dès le premier titre Motorway au tempo précieux qui serpente sur des guitares bossa et un chant parfait, émouvant. La mélodie géniale trottine jusqu'au son savoureux des deux voix mêlées de Our New Sun. Le coup de soleil arrive avec le chant de Sandra Belda Martinez sur la guitare électrique qui frappe l'oreille d'un air pop à rosir sous le casque. Sandra, qui prête déjà sa voix en 2007 sur Close to the Ocean n'est pas la seule invitée sur l'album. David accueille aussi Melanie Whittle de The Hermit Crabs sur le croustillant You'll Go Places, aux notes ensoleillées, à l'instrumentation glorieuse et subtilement alternative. Melanie est une amie de longue date, lorsqu'elle était batteuse pour les concerts live au sein des California Snow Story.
Toujours, le voyage zigzague langoureusement sur les partitions. Le dépaysement se poursuit avec la présence de Lupe Núñez-Fernández sur Outliers, voix somptueuse qui apparait avec Mark Monnone, The Clientele, Amor de Dias, Pipas et The Leaf Library. Les voix de David et de Lupe se répondent aériennes et fluides évoquant les étoiles et le soleil sur la rythmique joviale emmenée par les guitares et le clavier majestueusement twee. Over the View prend de la hauteur, du relief, commençant avec une mélodie mellow qui évolue au fil du titre qui est mon préféré de l'album (s'il faut choisir...)
Les envolées de cordes de guitares sont saisissantes sur Railway Station, cathédrale pop au style fortement signé des California Snow Story, à l'habilité inouie pour faire rebondir la mélancolie en optimisme. Melanie revient habiller Fall in a Line en duo avec David qui excelle à la guitare et à la composition comme un peintre impressionniste qui rend son oeuvre contemplative et virevoltante. La sensation reste sur le sensuel The Solitary Age au chant d'une absolue maitrise pour toucher les âmes sensibles à la pop tendre, taillée comme un joyau. L'or et les roses fleurissent le dernier titre Don't Ever Go, dont les sentiments amoureux remettent en jeu un départ, le tout arrosé d'arrangements sidérants de beauté. David Skirving est un maitre en la matière, dans le sillon légitime d'Alasdair MacLean et de Lloyd Cole, il nous embarque avec California Snow Story et son brillant Some Other Places dans des sphères indie intransigeantes, sereines, qui portent de la joie et de la sincérité.
CaliforniaSnowStory