Avec sa pochette aux couleurs eighties, son tempo funky, son saxo boogie, sa voix seventies, ses riffs de guitares sixties, l'album Premium de Sam Evian se boit comme du petit lait. Efficace, il donne envie de danser et de rester en sa compagnie. Paru en septembre 2016, son auteur-compositeur new-yorkais fait résonner dans ses chansons toute l'âme de la big Apple. Auparavant dans une autre formation, pas né de la dernière pluie, Sam Owens, aka Sam Evian, sort désormais l'artillerie en solo, enregistre ce bijou à Brooklyn et signe des arrangements griffés de nostalgie, jouant avec des harmonies incroyables dans la voix, pétillante et limpide, déjà brillants dans les singles Cherry Tree en janvier 2016 et Sleep Easy en juin dernier. Le slide des guitares accroche dès l'entame de Sleep Easy où la basse gambade princière et moelleuse, sculptant une ballade idéale pour cocooner. Cactus poursuit sur le même schéma, onctueux et doux, évoquant la chaleur de l'été, la dépendance des sentiments, avec le cactus en guise de métaphore. Puis Dark Love enchaine avec ses synthétiseurs lumineux de Michael Coleman, qui vient de sortir un superbe EP Michael Rocketship contenant la cover d'Harry Nilsson I'll never fall in love again.
Le style sensuel dans le tempo s'ajoute à une mélodie qui fait tinter l'âme des Beatles, ornée du saxophone taquin d'Eddie Barbash. La délicatesse de Big Car offre une carte postale romantique qui ronronne et roucoule, amoureuse, sur des accords langoureux et savamment orchestrés dream-pop. Comme sur Carolina, l'ambiance soul rappelant The Band ou les influences de Sam Evian : Chris Cohen et Cass McCombs poursuit magnifiquement sur le sarcastique I need a Man. Le groove en relief qui dévale les partitions de basse et de batterie est assuré par des musiciens de talent aux côtés de Sam: le batteur Austin Vaughn (Here We Go Magic, Luke Temple) et le bassiste Brian Betancourt (Hospitality, Here We Go Magic, Luke Temple). Avec les voix de Cassandra Jenkins et d'Hannah Cohen réunies dans les choeurs, Premium termine avec un Summer Running qui fait resplendir chaleur et lumière sur une mélodie ronde de quiétude, idée qui se retrouve sur Golden Skull avec les dextérités immédiates des guitaristes Dan Lead (Cass McCombs) et Steve Marion (Hospitality), des bassistes Shahzad Ismaily et Eli Crews (ex Beulah et membre de Elephant 6 Collective). Se terminant sur le cotonneux Tear, Prenium est un album velouté, concocté pour la couette l'hiver et les orteils décapitant les pâquerettes l'été. Sam Evian bien inspiré décrit ses pépites pop ainsi "I just remember wondering if I'd ever feel the same surreal freedom that I felt, flying across the bayou at 70 mph in my old Ford.."
SamEvianMichaelColeman