Brent Cash signe il y a deux jours The New High. J'aime ce musicien magicien d'Athens depuis ses débuts en 2008, auteur-compositeur et multi-instrumentaliste dont je parle pour ces deux pépites sunshine-pop, orchestrées dans la tradition de Phil Spector et Todd Rundgren, How Will I Know If I'm Awake et How Strange It Seems, ici :
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Toujours dans l'élégance, la sophistication des harmonies et des orchestrations resplendit de force et dès la première écoute, c'est évident que l'artiste a pris ces cinq dernières années pour s'appliquer à l'écriture et à l'instrumentation. Sa voix savoureuse enveloppe les instruments et offre une sensation d'élévation, d'énergie précieuse. Comme je le décrivais il y a presque 10 ans, The New High dessine "une sophistication bénite, ... une sorte d'exploration archéologique qui ferait renaitre de ses cendres Burt Bacharach, Harry Nilsson et les Beach Boys."
Globalement, la veine musicale auréole les sonorités des années 60 et 70 mais pour la première fois, quand le titre The New High ouvre le bal, les seventies sautent aux oreilles. Les arrangements de cordes s'envolent, planent, laissant derrière eux un sillon de particules majestueuses. Le piano de Out for Blood poursuit avec sa mélodie dynamique et ses mots ronds de métaphores alliés aux clap-hands accrocheurs jusqu'au jazzy The Wrong Thing, magnifique 'pop song' qui frétille et galope sur des images souriantes pour dissuader une Juliette d'un Roméo qui pourrait s'avérer être un boulet. La rythmique ne freine pas quand joue les notes brillantes de Every Inflection, balade pleine de zig-zag dans les guitares et le clavier qui taquine les maracas. Les airs défilent voltigeants, créant un régal musical. Dim Light qui a séduit mon épiderme immédiatement, semble rassembler et créer le même effet chez les autres amateurs du grand Brent Cash. Pépite alternative, cathédrale pop, les harmonies et orchestrations sautillent aussi gaillardes et fraiches que le texte, le grain de voix est somptueux autant que le mellotron qui pousserait quasi à la génuflexion. The Way You Were, en guise de mini scenario, embarque dans l'univers orchestral pop maitrisé par son auteur qui arrange sa mélopée en recto-verso, en montagnes russes, créant l'effet d'un délicieux vertige.
La cavalcade continue avec le taquin I'm Looking Up, ses choeurs romantiques et printaniers, qui ramène à l'esprit Gilbert O'Sullivan, The Carpenters, Mary Queen of Scots et Harry Nilsson. Les paroles nous promènent du printemps à l'hiver, le nez au vent ou planté dans la neige, quand Edge of Autumn décrit l'éveil aux sentiments par les saisons avec une poésie aérienne qui continue langoureusement sur All in the Summer, dont la guitare et les voix en chorale offrent une mélodie dorée. Un break délicat et richement intime aux allures de Van Dyke Parks propose un piano-voix. Cette ambiance touchante poursuit d'enivrer quand arrive Fade/Return, orchestrée avec piano-guitare-voix d'abord, dessinant une atmosphère de confidence, évoluant doucement sur une orchestration cinématique. Le génial Perfection Comes Near qui termine l'album, comète scintillante pop, est un titre émouvant, mêlant nostalgie et culpabilité, montrant le talent inoui de composition, d'orchestration, et d'interprétation du maestro Brent Cash. Il joue tous les instruments sur ce grand disque accompagné aux cordes de Kenneth Lambert également à la flûte, des violonistes Sarah Park Chastain et Patrick Shelc, avec Nan Kemberling au violoncelle. The New High comble et fait chavirer. Sa pureté et son perfectionnisme se marient sans se chevaucher, au contraire, l'alliance crée un prisme pop lumineux que je classe dans le panthéon des disques Piggledy Pop.
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