J'écrivais en 2013 "Découvert il y a quelques semaines grâce à mon cher ami des Flandres expert en indie-pop, Cocoanut Groove m’a fait tomber en pop’pamoison. Riches en mélodies, en instruments intelligemment orchestrés, les productions de cet ex Tidy Ups et Everyday Mistakes se savourent en boucle. La première, l’EP The End of Summer enregistré en 2008 est un délice sonore stylé sixties orné d’harmonica, de caisse, de castagnettes, de violon et de guitares. La même année, le jeune suédois Olov Antonsson alias Cocoanut Groove signe son opus Madeleine Street de 10 titres comprenant trompette, orgue, violon, tambourin, guitares, basses, batterie formant une pléthore de titres baroque-pop ou orchestrale-pop dans la veine des Byrds ou des Left Banke qu’il admire...Cocoanut Groove signe un fabuleux ep de 6 titres Colours, en 2010. Là encore, les titres sont parfaits, des merveilles pop abouties comme l'étaient Madeleine Street et Castle qui permettent de patienter avant un deuxième disque sacrément attendu. Ayant pris son alias d’une chanson de Roger Nichols, Olov Antonsson qui en plus de savoir écrire des textes et composer avec brio, joue de la guitare, du clavecin, de l’harmonica, de la basse, des percussions, qui se nourrit de Bob Dylan, des Beatles, des Smiths, de Simon & Garfunkel ( clin d’oeil au fameux duo sur Huckleberry) puis The Clientele, ou encore Love a appris récemment à jouer de la mandoline."
En janvier 2014 parait le feutré How to Build a Maze et ses 11 titres. Olov y est indépendant et sait composer, comment arranger ses mélopées. Prendre la direction du 'solo' est visiblement la plus courageuse et la meilleure des décisions. Après Prelude qui nous plonge immédiatement dans son univers artistique oldies, nostalgique et précieux, arrive le somptueux How to Build a Maze et ses airs beatlesiens en diable qui plaira aux amateurs du genre. Sa voix sonne parfaitement juste et mélodique. La trompette est jouée par Elfrida Bergman, l'orgue par Mattias Malm, la batterie par Calle Thoor et Per-Anton Runesson, la basse majestueuse sur tout l'album par Josef Ringqvist. On a Monday Morning reflète le talent d'écriture de Cocoanut Groove à la plume philosophique et poétique. Les harmonies sixties psychédéliques comme celle de The High Coast poussent à la rêverie et à la méditation tout en remuant son popotin et ses orteils (pas incompatibles). Idéal pour la ballade, la promenade, le style sunshine pop que l'auteur aime rayonne sur les chansons. L'âme de Bob Dylan et de Paul Simon qu'aime Olov viennent voltiger sur Fair-Weather Friend, un peu plus folk que les autres pour évoquer la sournoiserie d'un ami un peu branlant dans ses bottes.
Puis Colours, paru sur vinyle en 2012 (avec les titres The Storm, I've Been Following Lonely Roads, Huckleberry, The Spell, July ) est constellé de rythmes, donnant envie de jouer des castagnettes sous un sombrero avec ses cavalcades de trompettes, son clavecin déluré, le violon grandiose de Gunnar Lantz et ses 'lalalala' pop époustouflants. La batterie s'y amuse sans scrupules. Suivent deux titres que j'adore, un peu dans le sillage des Belle & Sebastian, qui nous invitent à danser sous le soleil d'été, North Country Summer et Afternoon. Le morceau suivant A secret Tune est construit finement, vaporeux de cuivres et de guitares envoutantes comme sur le magnifique Night Walk, initiation romantique à la ballade dans un parc sous un ciel étoilé bercé par le chant des mouettes. Le groove et la pop gorgée de claviers, de claphands et du chant limpide au charme aristocratique de Olov, tel un pétale léger nous comble sur Seven Flowers. How to Build a Maze est attachant, plein d'excellentes mélodies superbement interprétées, qui promet une suite délicieuse en compagnie de Cocoanut Groove. Je confirme deux ans après "Ce jeune troubadour suédois m’inspire de l’admiration et de la gratitude" et les amis péruviens de Plastilina Records sont, pour notre grand plaisir, d'accord.
CocoanutGrooveCocoanutGroovePiggledyPop2013