Tristen est un artiste parisien originaire de Toulon qui fait ses armes dans multiples groupes depuis des années étant multi-instrumentiste de renom et arrangeur au talent inouï. J’ai parlé de son opus L’ombre à suivre de 2011 qui déjà laissait entrevoir toutes les possibilités et l’or qu’a Tristen entre les mains. «Avec ce coup de maitre, Sébastien qui joue de la guitare au sein de C++, Folks, ou encore avec Alex Rossi, Myra Lee, n’en est pas à son premier coup d’essai en tant que compositeur. Il signe un très solide album L’ombre à suivre dont il est auteur-compositeur et interprète en octobre 2011, entouré du pianiste et arrangeur Fabrice Ravel-Chapuis et du guitariste Julien Cortes alias Querencia avec qui Sébastien a travaillé. Après avoir connu un premier succès sous son propre nom avec le titre The Child qui sera diffusé en boucle sur les radios, Sébastien enregistre son album aux titres chantés en français et en anglais sous le joli pseudo Tristen. L’univers de L’ombre à suivre est sensuel, poétique, orné de la texture vocale de Sébastien Pasquet qui maitrise son chant de manière impressionnante.»
Le 16 septembre 2013, l’orfèvre Tristen offrira son deuxième album Mars en marche signé sur le label américain Bleeding Gold Records (Moon Jelly, Songs for Walter, Marc Desse, The Notes, etc). Mars en marche est un titre éloquent, à l’image des textes poétiques que concocte Tristen, qui apportent davantage de profondeur aux compositions. Son chant, plein de nuances et de couleurs, touche et enlumine aussi les arrangements. Puissant en mélodies, magique par l’exécution et l’orchestration, Mars en marche est une sorte de grimoire musical dont l’univers sonore opère sur les émotions. L’attraction des corps ouvre l’album majestueusement. Comme il sait si bien définir une recette, les ingrédients que Tristen maitrise y sont : texte superbe, harmonieux qui colle à la mélodie et au grain de voix. Sébastien qui excelle à la guitare, basse, piano et à la batterie, fait galoper la rythmique sur Le lustre, dansant et virevoltant comme En Solitaire, avec ses guitares et ses clap-hands espiègles. L’ambiance rock et pop de Mars en Marche nous emmène en voyage au côté du dieu de la guerre, accentuée par les choeurs, les claviers aériens, les mots voluptueux et amoureux « je veux traverser les mers, partir en mongolfière à travers les nuages et oublier d’être sage..viser la stratosphère..». L’écho des guitares sur le chant intime et merveilleux de justesse, de lyrisme sur Laisse pleurer les hommes continue doucement la volupté avant de laisser place aux flûtes chaloupées et le tempo pop taquin de La femme qui ne souriait jamais. Les claviers psychédéliques, les guitares électriques affûtées et stellaires de Ce qui reste de toi créent un tourbillon de sons offensifs où Tristen dompte et défie la mélodie avec une habilité et une adresse époustouflante. Les Boites aux lettres, est écrit avec un style métaphorique et subtil qui rend le thème au fond ombré plus lumineux. 10000 jours, offensif et varié de rythmes dignes d’une légion romaine continue de nous envelopper dans cette luminosité glaciale du texte qui évoquent «les barbares» «les guerres de Troie». La structure musicale magistralement construite, alternative, est consumée par Le phoenix des fleurs qui suit et qui élève la température. Ce titre ressemble mot pour mot, note pour note, au domaine de Tristen qui brille de par son chant, son écriture et son orchestration. Sachant décrire avec dextérité des décors, des ambiances, les mots aiguisés, guerriers, et les instrumentations fournies reviennent bondissants sur La pluie horizontale. Les guitares ondoyantes laissent place au piano de Sur le sol où Sébastien lâche sa voix, émouvante, captivante et conclut avec son âme délicate, ce style lyrique, rock et psychédélique. Mars en marche est un travail unique, intemporel et essentiel, où Tristen touche du doigt l’absolu. A se procurer nécéssairement avant de pouvoir l’applaudir sur scène où là aussi, l’artiste est sans faille.