mercredi 21 août 2013

Country Club

Amoureux des Pale Fountains, Philippe Lavergne est depuis les années 90, l’ambassadeur le plus frenchy de la pop. Originaire de Perpignan où il taquine la batterie sur ses premières scènes, Philippe est vite mordu par la guitare et l’aventure de la composition. Le jeune musicien bercé par les Beatles et les Beach Boys est piqué au vif lors d’un séjour en 1986 à Bristol où il découvre les Tallulah Gosh, Chesterfields et écoute les Smiths. Il décide de sortir un 45 tours De nos jours en 1987 puis rejoint à Paris son ami batteur Rodolphe Vassails pour monter le projet Les Freluquets. La capitale l’aspirera pendant 17 ans avant de partir vivre aux Etats-Unis. Les freluquets, Philippe, Rodolphe à la batterie et Patrice Ruhl à la basse, Denis Colson à la guitare comme Philippe et Stoyan au chant, se partagent l’écriture des chansons de l’album La Débauche qui parait chez Rosebud en 1990. Le disque magnifique, salué par Bernard Lenoir, offre des titres galbés et sucrés de mélodies, ornés de textes en français qui donne du sens à la pop de l’époque après le passage conséquent de nos amis de Gamine. Le départ de Stoyan pousse Philippe a assuré tout le chant sur le deuxième disque Discorama de 1992. Rodolphe et Denis quittant le navire, Philippe Lavergne a l’inspiration pop virulente, proche des Teenage Fanclub, St Christopher, Franck and Walters, a envie de s’affirmer dans le genre, recrute de nouveaux guitariste et batteur et lance le nouveau projet Qu4tre en signant le mini LP de 6 titres Un jour j'irai en Norvège…en 1994. 

Philippe joue sur scène, gagne un beau succès en Allemagne, appelé « le Johnny Marr français» dans la presse, il fait un break quelques temps avant de mettre en place en 2000 Aujourd’hui Madame, nom sous lequel il compose des mélopées pop incroyables, écrit des textes géniaux toujours en français. En 2005, il participe à 6 titres de l’album de Bill Pritchard By Paris, By Taxi, By Accident puis part aux Etats-Unis en 2006. L’éloignement, malgré l’EP el americano de 2009, déscellera l’aventure Aujourd’hui Madame

2013 est l’année de Philippe Lavergne qui signe avec Pascal Delbano un superbe album éponyme sous le nom de Country Club. L’exil américain ne change rien au style riche, rythmé et coloré de Philippe qui écrit là en anglais, hormis pour le titre Quand je serai jeune, compose dans son studio en Virginie tous les titres et les interprète en jouant les guitares et claviers. Fidèle au genre indie-pop, l’auteur-compositeur l’est également dans ses amitiés puisqu’il s’entoure de Nicolas Karlinsky qui enregistre la batterie à Paris et joue de la basse sur See you again et Whatever, Christophe Loiseau à la basse sur Just Another Miserable Self-Centered Bastard, Pascal Delbano assure la rythmique sur The Machine, Nicolas Dubosc de la basse sur Sell my Soul et son acolyte Rodolphe Vassails mixe, produit et arrange Country Club de Paris. 

C’est sans superflu que Philippe Lavergne signe des mélopées convaincantes, dansantes, un festin de notes pop fleuries sur un cocktail de cordes rock. Les guitares et les basses sont sensationnelles sur la batterie abrasive et chaloupée. Country Club a de l’allure dans le chant impeccable qui m’évoque Blue Boy et qui apporte une sorte de souffle nouveau tant l’accent est parfait, chose rare chez les chanteurs français. Les guitares et les textes fabuleusement bondissants dignes des Boo Radleys montrent le talent évident et confirmé de Philippe Lavergne. L’album Country Club est rempli de sonorités qui mettront en train les lecteurs de Piggledy Pop, rassurée quant à l’inspiration sans faille et généreuse du génial artisan de la pop élégante pour l’avenir.  
 

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