Couple de Hambourg, Forgotten Birds propose un univers musical langoureusement pop qui pourrait s’apparenter aux Mazzy Star. Les deux voix de Judy Wilms et de Jan Gazarra se mêlent à la perfection dans une douceur mélodique riche d’instruments sur Sahara, album de 10 titres magnifiques. Depuis 2010, le duo joue ses mélopées sur scène, partageant l'affiche avec Whitest Boy Alive (Erlend des Kings of Convenience) et s’entoure d’autres musiciens pour les accompagner. En octobre 2013, c’est le grandiose label berlinois Karaoke Kalk (Will Samson, Toog, Donna Regina, Dakota Suite etc ) tenu par l’excellent musicien et DJ Thorsten Lütz qui sortira Sahara en offrant au préalable le single Fools Rush In depuis le 16 Aout. De Brooklyn Bridge à She Goes, tous les titres sont généreux de sonorités parfois folk ou pop atmosphérique avec une trame légèrement psychédélique à travers les claviers, le melodica, les flûtes, le violon et la guitare de Jan qui compose et écrit.
Ballroom qui ouvre l’écoute contient d’emblée une sorte de grâce et d’élégance, nappée de romantisme. Le chant et les paroles de Brooklyn Bridge, ode à New-York nous embarque sur East River, bercé par les vagues de cordes et de voix délicates qui touchent comme sur Small Things, titre émouvant qui poursuit le voyage tout en émotions. Silver River en un moment de cinq minutes a le pouvoir d’en décrire plusieurs et la guitare acoustique de Jan mélée au glockenspiel crée un tempo qui s’enorgueillit davantage avec la batterie. Fools Rush In et She Goes qui suivent, confidentiels, intimistes, ont des allures séduisantes, lyriques et poétiques. L’instrumentation est fine sur Rose of Trallee et Empty Dancefloor, évoquant l’absence, le départ avec pudeur et une dose d’harmonie dans les notes de claviers ou dans les rythmiques de tambourins. L’orgue de The Aliceband, ses cordes de guitares, de violon et de ukulele sur le chant poppy des Forgotten Birds, montrent l’abilité du duo à briller dans son genre. Windmills Of Your Mind qui boucle l’écoute contient un texte superbe mis en valeur par le chant en symbiose, si beau et mélodieux qu’il nous plonge dans une atmosphère sucrée mémorable de la veine de Paul Simon et Leonard Cohen. D’un calme olympien et d’une force herculéenne musicale, Sahara, travaillé de compositions riches et abouties, nous fait voyager, prouve que les Forgotten Birds n’ont pas envie d’oublier les personnes qui ont inspiré leurs chansons et savent partager ce memorandum avec énormément de talent.