Voix suave, touchante, émouvante, l’androgyne Antony Hegarty apparaît à Manhattan pour la première fois en 2000 avec l’album éponyme Antony and the Johnsons, réédité en 2004, suivi de I Am a Bird Now en 2005 . Il m’aura fallu presque 10 ans pour le comprendre, être à fleur de peau, comme je le suis à l’écoute de son dernier disque, receptionné comme on reçoit un bouquet de roses. (Mysteries of love : Sometimes a wind blows, and you and I, float, in love, and kiss forever, in a darkness, and the mysteries of love come clear and dance in light, in you, in me, and show that we are Love)
Antony, né à Chichester dans le sud de l'Angleterre, part vivre à Los Angeles puis à New-York où un label remarque son style unique et si particulier. Accompagné des Johnsons, Julia Kent au violoncelle, Maxim Moston au violon, Rob Moose, basse et violon, Jeff Langton la basse, Parker Kindred à la batterie, Thomas bartlett, kevin barker, doug Wieselman, Antony, auteur-compositeur est au chant et piano. En 2001, à la suite de son album éponyme, il sort un ep nommé I Fell in Love with a Dead Boy sur lequel se trouve la pharamineuse Mysteries of Love, paroles de David Lynch et composition d’Angelo Badalamenti. Lou Reed tombe en pamoison, évidemment, découvrant cette tuerie de disque et contacte Antony pour travailler avec lui; Lou Reed joue sur l’ep des Antony and the Johnsons, The Lake, de 2004. En 2005, I am a Bird Now reçoit le prix Mercury du meilleur album de l’année.
Le 19 janvier dernier est arrivé The Crying Light, une myriade de mélodies avec une dominante d’instruments à cordes mais aussi des envolées d’instruments à vent et toujours cette interprétention si personnelle, si griffée. La fragilité abonde dans les textes. Dans chaque mot, chaque note, on entend vibrer les cordes vocales d’Antony qui est désormais une figure emblématique d’une musique hybride, la sienne, rare et sublime. Jazz, blues, pop-symphonique, psyché, tous les styles y sont distillés avec des parfums d’excentricité, de sensibilité, d’émotionnel, de sensualité et mélancolie. Ce n’est pas un hasard si Antony and the Johnsons collabore aux albums de Björk, Devendra Banhart, Cocorosie, Rufus Wainwright, Lou Reed et marque les plus grands artistes de notre époque par son aura et sa personnalité artistique. A découvrir absolument.
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