Il était une fois The Fairways, une belle et joyeuse troupe de San Francisco ornée des auteurs-compositeurs Brent Kenji (ex The Young Tradition) et Andrew Leavitt, guitariste, producteur, accompagnés du pianiste Keiko Kayamoto et du bassiste Jen Cohen (ex Aislers Set) . Le groupe propulse un single dès 1998, deux EP en 2000 dont un partagé avec les Aislers Set puis en 2001 un autre partagé avec Three Berry Icecream pour signer en 2004 un album pop jusqu'au bout des ongles, élégant et sculpté, au titre évocateur This is Farewell. Vous l'avez deviné, le groupe se sépare. Les deux maestro Kenji et Andrew quittent les Etats-Unis et partent vers deux différents pays européens. Mais les deux amis en contact continuent de composer et nous offrent en 2011 sous le pseudonyme Clay Hips l'EP Clay Hips et son titre I Won't Say qui superbe surprise, commence l'album Happily Ever After qui paraitra le 1er juin 2018.
Quelle joie de recevoir ce somptueux album des deux amis qui l'ont concocté de leurs bases, Kenji à Augsbourg et Andrew à Dublin. Pour les curieux, leurs aventures sont à retrouver dans mes billets de 2016 et 2018 sur les deux autres projets de Kenji Kitahama TheGoldenEaves et FriedrichSunlight
Les thème du départ, de la séparation rôdent langoureusement tout au long de Happily Ever After. Avec des personnalités curieuses, acharnées dans le travail, Kenji et Andrew ont ce besoin vital de rencontres, de mouvements, de résultats, de sensations qu'ils déposent harmonieusement dans leurs mots et leurs partitions. I Won't Say plane et glisse avec son profil expérimental riche de sonorités et de sens. Puis Failure arrive aux oreilles avec ses choeurs velvetiens délicieux et la voix de Kenji, ensoleillée, son texte d'une poésie vibrante. On plonge dans la nostalgie, le sujet de la fragilité du couple. Disappointed dans le même esprit du constat d'échec sentimental invite à danser avec son rythme qui s'envole grâce à la dextérité du batteur Marc Frank et à la présence magique de la chanteuse Beth Arzy (ex de Trembling Blue Stars, The Luxembourg Signal, Jetstream Pony et Aberdeen). The Mayfair Hotel poursuit dans la désillusion et la perfection mélodique dans le jeu des talentueux violoncelliste et violoniste Matthias Fahn et Philipp Müller.
Le tempo mélancolique est rondement mené avec le tambourin et l'effet slide de la guitare country avant de repartir au trot avec le boogie de Someone Who Wanders où la voix touchante de Kenji s'amuse sur la rythmique brillante de Mark. Le titre The Bridge (A Song for Augsburg) juxtapose la lumière à la nuit, passe d'une rive à l'autre pour imager le manque et l'éloignement "Eighty-two degrees in Fahrenheit, Drifting off to sleep in black and white, Look after my friends, But she doesn’t know the train is coming in, 'cause she doesn’t know a different track". Les arrangements de mandoline créent une atmosphère traditionnelle irlandaise et montrent l'étendue du talent d'Andrew à la composition. La notion du temps et du regret se mêlent à celles du retour et des retrouvailles, excellemment mis en musique, où la chaleur de la communion transpercent les notes. Violon et guitare font jaillir la mélodie de I Can’t Say It’s Love où instruments et voix s'amusent et jubilent sur la succession pop de 'kiss kiss' qui éveille l'envie de chanter et de danser. Andrew Leavitt et Kenji Kitahama coopèrent en symbiose pour libérer un Happily Ever After vif en indie-pop, ardent et précieux. L'amitié des Clay Hips aboutit à un album en mutation, qui pour la fan que je suis est le résultat évident d'une ascension épanouie, un des meilleurs albums 2018 que je chéris. Happily Ever After est digne d'une bande-son de film riche d'identités, de style, de mélodies pop et d'amitiés avec un doux parfum de 'Happy End'. Merci Clay Hips et Annika Records pour ce travail esthétique magnifique! Annika
La couverture et la calligraphie sont peaufinées par une artiste espagnole que j'admire, Lupe Núñez chanteuse de Amor de Días, Pipas et The Clientele.
AmorDeDiasPiggledyPop2012
AmorDeDiasPiggledyPop2011
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