Il y a chez Layne Greene une douce ambiance pop-folk orchestrale qui m'évoque un peu les univers artistiques des Kings of Convenience, Sufjan Stevens, Josh Ritter, Paul Simon tant il nous invite au voyage, à la contemplation au travers des saisons. Le Moog, les guitares et la flûte se mêlent au tempo ajusté par Dale Murray à la batterie également producteur. Avec Layne qui compose, chante, joue du clavier et de la guitare, il y a Alex Lank à la rythmique et au clavier, le guitariste Bryan MacDonald, Fleur Mainville à la flûte et aux choeurs Devon Greene, Adam Johnson et Christina Martin. Cette belle équipe d'excellents musiciens se réunit avec Layne Greene à New Glasgow en Nova Scotia au printemps 2015 pour l'enregistrement de l'opus Everywhere Around Here.
Keepsake de chansons en guise de panoramique pop, l'ambiance dans les villes locales, les couleurs du paysage, l'imagination fertile de ses habitants sorte de chercheurs d'or à la mémoire vive sont déclinées. Le bois des guitares est omniprésent apportant une touche de chaleur brute à l'album. La guitare electro-acoustique y est royale, les voix parfaitement accordées pour offrir un résultat à l'âme aventurière, mêlant la notion de courage des canadiens de la région maritime et rurale à la poésie qu'inspire ces gigantesques paysages aux climats musclés comme le souligne le titre Burdens 'Your God, is hiding in the mountains. My luck, dried up with the fountains. White dove, hiding from the storm. Shadowed from the sun and from the warmth."
Tandis que Better Ways déroule une mélodie pop sautillante et positive qui parle de musique, d'un ou d'une musicienne qui se trouve dans une quête infinie d'un endroit idéal, le relief de Iron Town se fait plus duveteux. We built this town, on iron waters. We wear ourselves down, With ropes and shovels. La batterie et ses balais caressants accompagnent le violon, le piano et les voix somptueuses.
Le mouvement continue avec le vent dans les arbres et surtout dans les regards animés. Les yeux sont les acteurs majeurs, ce sont eux qui nourrissent les textes et les sentiments exprimés avec la guitare alliée. Small Towns enchaine plein d'essence, en progression allant de l'acoustique à la balade pop en chorale où s'amusent guillerets glockenspiel, piano, guitare et la majestueuse basse 'Old friends are golden, the best we’ll ever know, They’re right before our eyes. Strangers will come and go, we’ll never see the end Of them.' Quiet Places qui suit parle de sommeil tout en nous promenant à la manière de Josh Rouse, parsemant la mélodie solide de pop groovy qui réveille les terminaisons nerveuses. Strangers reprend le thème du titre d'album avec finesse et des harmonies, des rythmiques soyeuses. Les voix en symbiose transportent avec le duo guitare-piano savamment dosé pour reprendre du rythme sur Burdens puis sur l'énervé Mindset où entre la guitare électrique surélevée par la batterie. All We Need This Time résume l'album avec beaucoup de sens. La chanson magnifique pourrait aller comme un gant comme bande originale d'un roman de Benjamin Constant ou de Dorian Gray. Concluant sur son adolescence, ses rêves, ses visions pour passer à l'âge adulte, Layne Greene semble effectivement tourner une page en présentant le 1er mars 2017 son nouvel EP de quatre titres géniaux nommé August. Les guitares sont affûtées, rock'n roll, la batterie chevaleresque, la voix libérée, les thèmes plein de maturité portent des chansons vitaminées et ensoleillées à écouter et à savourer en boucle. Piggledy Pop suivra à l'avenir et au pas le musicien de 24 ans dans ses 'blue mountains' s'il le faut.
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