Bunny est le nom du projet et de l'album qui parait en août 2017 signé par quatre excellents musiciens de Toronto. C'est le premier album du groupe mais pas une première expérience, les compères canadiens se connaissent depuis sept ans et jouent dans d'autres formations : Drew Smith à la composition, guitare et chant (Grapes Godly, The Bicycles), Jordan Howard à la guitare (The Magic, I Am Robot and Proud), Andrew Scott à la basse (Biblical, The Bicycles, Sebastian Grainger), Dan Werb aux claviers (Grapes Godly, Woodhands) et Jay Anderson à la batterie (Grapes Godly, Biblical, Comet Control). J'évoquais il y a quatre ans le talent de Drew et ses amis en parlant de The Bicycles par ici : TheBicyclesPiggledyPop2013
Pour compléter le délice sonore, il y a l'album de 2010 Gadzooks signé par un l'autre alias de Drew, Doctor Ew, accompagné d'Andrew Scott et Matt Beckett. Cet album est une véritable pépite pop psychédélique qui surfe sur le sillage Brian Wilson, arrangé avec une fibre pop sixties orchestrale. Les 14 titres sont bigrement beaux et addictifs. Je conseille cette petite bombe précieuse intemporelle qui rappelle l'univers d'Harry Nilsson, tout simplement grandiose. DoctorEwBandcamp
A l'écoute des premières notes de l'album Bunny et son opus Aloo Lemmi Noyoo, la pop funk agrémentée de soul vient caresser les oreilles dressées. En bonus du régal dansant et rythmé, la vidéo croustillante offre de l'humour grâce à l'inspiration riante des réalisateurs Allison Johnston et Henry Samson. La basse virevoltante et l'esprit rythm&blues de Dracula's Blues montrent tout le talent de compositeur de Drew Smith qui offre un chant sucré et très mélodique. Les arrangements seventies glissent langoureux comme sur le fabuleux Castle et sa guitare rayonnante, ses cuivres rutilants, ses violons vibrants. If Only In A Dream propose une balade indie-pop sautillante et légère chantée par une invitée à la voix cristalline, Isla Craig. La pop est à l'honneur sur Soda Pop qui fait résonner le génie d'écriture de Drew comme sur One Less Heart avec ses synthétiseurs à la qualité époustouflante.
L'âme sixties vient s'immiscer sur la galopante If You Wanna Be My Boy, You Gotta Be Cool honorée par une autre invitée, Meighan Duffin, qui vient prêter sa voix. Le boogie de Memory Curator attrape l'attention avec son tempo délicat et ses choeurs qui raniment l'esprit des Beach Boys. Suit le prodigieux Daydrunk duveteux et lyrique rappelant la fibre de Randy Newman avant le funky Face Your Own et ses harmonies de saxophone et de synthétiseurs triomphantes. La guitare majestueuse ouvre Distracting Myself, suivie par les cuivres, la flûte et la voix sublime de Drew Smith qui sait habiller ses compositions de fraicheur pétillante comme sur The Memory's A Cold One . Puis Robes avec ses accords alternatifs boogie resplendit, petite merveille swing avant le dernier titre Hunny qui rend l'atmosphère empreinte de rêverie autant que de nostalgie pour une promenade où on se laisse porter comme une plume. Bunny, au charme infini avec ses mélodies offertes par Drew et portées par son interprétation transie de classe, livre des frissons garantis. Bunny