mardi 14 février 2017

The Pearlfishers

Les Pearlfishers sont un groupe de Glasgow qui pêche des perles et les sculpte façon indie-pop depuis 1991 à l'initiative de David Scott accompagné de Jim Gash et Duglas T. Stewart ses deux compères depuis 1986 quand le trio formait les BMX Bandits. Avec eux jouent Dee Bahl, Brian McAlpine et Mil Stricevic. Après quatre EP Sacred, Hurt, Woodenwire et Saint Francis Songs, 1993 voit leur première longue production, du joli nom de Za Za's Garden. L'EP Living in a Foreign Country sort en 1994 suivi d'un second album en 1997 The Strange Underworld of the Tall Poppies signé chez le label Marina Records, association active jusqu'à aujourd'hui. Suivent les EP Even on a Sunday Afternoon et Banana Sandwich dont les noms évocateurs annoncent le troisième album en 1999, The Young Picnickers. The Pearlfishers ne désamorcent pas leur créativité, David Scott compose et écrit, joue sur scène sans arrêt et signe les lumineux albums Across The Milky Way en 2001 et Sky Meadows en 2003. Un EP consacré à Noël suit en 2004 A Sunflower at Christmas avant le somptueux Up With The Larks de 2007 consacré par le Sunday Mail qui le nomme meilleur album de l'année au Royaume-Uni jusqu'au fabuleux Open Up Your Colouring Book de 2014 qui récolte toutes les éloges de la presse les comparant à Paul Simon et aux Beach Boys.




Tout en les aimant tous, ma préférence va à Sky Meadows.
Les écossais sont les rois pour parler de la météo, écrire sur les éléments de la nature, les mettre en musique avec un talent génétique. Sensibles à leur paysage, leur identité, ce qui est légitime, ils ont aussi la musique pop-rock 'underground' dans la peau. Ce cocktail nous offre depuis des décennies, notamment via Sarah Records, des musiciens admirables. Quand Sky Meadows commence avec son Flora Belle, dédié à la fille de Brian McAlpine qui vient de naitre, la composition, les arrangements de bongos et tambourins splendides, l'interprétation qui peut aisément monter dans les tours, montrent que David Scott a de la pop qui coule dans les veines. Il assure l'écriture, le chant, la guitare, le clavier, la basse, les arrangements et la production. A ses côtés, le grand batteur Jim Gash, les excellents guitaristes Keith Matheson, Gabriel Telerman et bassiste Deepak Bahl. L'entourent dans les choeurs son ami Duglas T. Stewart, Amy Allison, Tom Clelland, Jim Gash, David Grimason, Louise Higgins, Derek Star, Midori Terasawa et des élèves de l'école primaire Crosshouse de l'East Killbride qui brillent au chant et font carillonner les cloches.

Le piano resplendit sur la guitare électrique de Todd is God, hommage à Todd Rungren, orné d'un ensemble fantastique de cordes et cuivres (voir liste en P.S). Les mélodies magiques indie rappellent XTC, Prefab Sprout, Cardinal, Teenage Fanclub. Sky Meadows est une pièce nostalgique émouvante où les voix en avalanche sur le trombone, la trompette et les violons, rendent fort fleur-bleue tandis que les paroles sont drôles avec des 'monkeys driving trains through the clouds'. L'esprit scottish poursuit sur My Dad the Weatherfan, au swing profilé Burt Bacharach, où David dit toute l'admiration pour son père qui 'always knows when the rains are due and isn't shocked when the sun breaks through'.



The Gay Fishmonger nous replace dans les Highlands, nous maintient dans l'atmosphère écossaise marine et neigeuse, métaphore pour décrire un type citadin, quand le galopant et optimiste piano aux allures pop de Pantohorse donne furieusement envie de danser façon Gene Kelly sous la pluie et les belvederes de Glasgow. Le piano et l'orgue de Berlin se lient à la basse pour un instrumental digne d'une bande son de film dans la veine de Georges Delerue, titre dédié au collectif japonais musical Maher Shalal Hash Baz pour qui David a travailler sur l'album Blues du jour. Les notes sautillantes brit-pop du souriant I Can't Believe You Met Nancy parle des Beatles sur fond de déclaration romantique. Saddle Sore est une aquarelle indie, mellow et sucrée, où brille une trompette mélancolique quand la mélodie de Swan Dreams poursuit poétique et langoureux, décrivant un cygne royal qui poursuit sa route, son vol majestueux quelques soient les obstacles. Enregistré avec des jeunes d'un orchestre local, le morceau aérien et cristallin offre David au chant et piano accompagné de Stephanie à la flute et de Jemma à la trompette. Haricot Bean And Bill arrive sur la platine et on pense à Uncle Albert de McCartney, prenant de l'ampleur au fur et à mesure de l'orchestration, exaltant. Sky Meadows termine sur Say Goodbye To The Fairground, ancien titre jamais enregistré que nous concocte David avec son amie Amy Alison au chant et cordes, une jeune chorale pour le dernier couplet qui image à la perfection le sujet de la chanson, la vie d'un cirque qui va de ville en ville "say goodbye to the fairground, baby, say goodbye to the painted clowns, say goodbye, don't expect a postcard, when they move on to another town".
Sky Meadows est un des albums les plus marquants des Pearlfishers, un petit diamant pop qui photographie magnifiquement l'univers artistique des musiciens écossais. Je le chouchoute sans perdre de vue, ni d'ouie, les autres productions toutes aussi belles et solides.
Pearlfishers
Kidd

John Beales et Lawrence Dunn (violons), Alison Lucas (alto), Wendy Weatherby (violoncelle), Colin Steele (trompette et cornet), Johnny Durrant (cor), Stephanie Kelly (flûte), Jemma Quin (trompette), Nigel Cox (trombone), Derek Star (percussions)



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French Cassettes est un groupe américain de qui apparaît en 2011 sous forme de trio et sous l’impulsion de Scott Huerta qui écrit et compose...