Au fur à mesure des écoutes de Bauer, les chansons du groupe de Manchester sont devenues addictives. Le single Made the Change sorti en août 2016, sculpté indie, musclé de synth-pop donne furieusement envie de danser sur les belles images vidéo filmées aux abords du Bridgewater Hall du Hallé Orchestra au sein de la city. Après leur premier album Sleeping Giant en 2012, le 7 octobre dernier parait l'album Impossible is Nothing de Bauer dont la devise est "For the Believers, the Pledgers, the Old Guard, the New Guard.. This is Music".
Michael Reed alias Mikey Guitar, qui signe en 2015 l'album solo Fables, Greg Matthew au chant, Neil Treppas à la basse, Lee Bradbury à la batterie s'amusent entre les deux productions à faire des reprises, comme celle des Depeche Mode, des démos, des hommages comme pour David Bowie. Mikey et Greg s'allient cette année dans un projet parallèle aux allures des Chameleons nommé Red Sided Garter Snakes. Il y a effectivement dans ces créations l'âme des eighties et de la Factory qui plane et survole des arrangements pop alternatifs très contemporains qu'assurent les musiciens anglais.
L'album commence sur une mélodie qui ravive les souvenirs de la brit-pop qui hantait Manchester il y a 20 ans. Pleines de romantisme, les paroles s'alignent à perfection aux harmonies qui ondulent entre les claviers, la rythmique et les guitares. Les synthétiseurs resplendissent sur la guitare électrique et la voix d'ange de Greg sur Impossible is Nothing.
La pop pulse, les claviers et le groove tambourinent quand arrive Breakdown dans les oreilles où rôde le thème du brexit (hasard du calendrier), effet renforcé sur le titre suivant Separation, superbement ficelé grâce à une technique finement modelée. A l'écoute de Bauer, on pense au groupe Talk Talk, Cats on fire, Soft Cell, Visage et après l'instrumental réussi Kagoshima, la rupture et l'éloignement bénéfique est consommé sur Made the Change, idem sur Reverence.
Le son eighties fait un revival sur The First Time et True Romance où la rythmique mouvante suit les notes qui dansent. Le chant sublime les mélodies punchy ou langoureuses comme avec Under Your Spell qui termine l'écoute. Le travail d'enregistrement est peaufiné, la production huilée, les mélodies inspirées. Impossible is Nothing présente un Bauer fan des Smiths et de New Order, affûté à l'instrumentation et surprenant dans la création, de quoi combler le monde indie-pop à l'avenir.
Bauer