vendredi 11 décembre 2015

Pigeons

Pigeons est un groupe de l'état de New-York avec qui j'étais en contact par mail le 13 novembre pour évoquer ce billet, aujourd'hui. Il m'aura fallu quatre semaines pour retourner de manière auriculaire à ce qui me nourrissait ce jour là.

Pigeons prend son envol en 2008 en enregistrant le puissant 11 titres Virgin Spectacle, puis Si Faustine de 11 titres en 2010, comportant tous deux du français dans les titres, suivis du génial album Liasons offrant une reprise de Serge Gainsbourg. Il y a un rapport frenchy de plus en plus marqué au fil du temps, toujours là avec They Sweetheartstammers en 2011. Je sais que Pigeons ont aussi pris du plomb dans l'aile, du plomb dans le coeur ce 13 novembre, leur attachement à la culture française à été touché de l'autre côté de l'Atlantique.



Suave et d'une douceur incroyablement psychédélique, l'album The Bower que nous offre Pigeons en juin 2015 est un disque intemporel qui m'accompagnera longtemps (et mes souvenirs qu'il comporte). Le profil pop sixties sensuel est proche de celui des Essex Green et Ladybug Transistor, au parfum des Neutral Milk Hotel, Great Lakes, ou encore un écho subtile dans les guitares rappelant The Clientèle et Lee Hazelwood. Presque épidermique, l'effet que procure Pigeons est conseillé pour des soirées "coin du feu sur peau de bête" cet hiver. Dès les premières notes de Foxglove, le poil se dresse et les frissons s'allient à l'ambiance psyché de la guitare fifties et de la flûte endiablée créant une jolie image seventies pour une course poursuite en trottinette dans Manhattan. Guitares vrombissantes, basse alerte et chant splendide continuent sur l'enchanteur Underneath the Maple Tree où la fantaisie des Pigeons, leur inspiration, sont impressionnantes. Véhiculant avec eux l'âme des Kinks et des Incredible String Band, les musiciens signent une perle avec Two Years on Land, mélopée où guitare, basse, saxophone, tambourins et harpe, répondent au chant grandiose de Wednesday.



Le duo convaincant et tellement talentueux dans les arrangements : Wednesday Knudsen qui écrit, est à la guitare et au chant alliée au compositeur, guitariste et bassiste Clark Griffin, poursuit le régal sonore avec Not a Party, morceau à l'orgue déluré et fichtrement pop. Mountain arrive délivrant tout le savoir-faire de Rob Smith à la batterie, qui avec ses baguettes pourraient faire sortir le génie de la grosse caisse. Après les montagnes, ses ruisseaux, ses pentes vertes et son air pastoral, les notes fantastiques enveloppent et déracinent du train-train grisâtre de Paris avec Summer for Mary Ann, somptueux. Les guitares, mystérieuses, majestueuses accompagnent langoureusement la voix émouvante de Wednesday qui m'évoque celle de Nico. Très indie, alternatif, pop psyché expérimentale, le Awkward Sign de 9 minutes sucré de lo-fi qui boucle le bijou The Bower, plaira aux amateurs de Galaxie 500, de Thurston Moore et du Velvet Underground. Je suis fan de cette nouvelle scène pop new-yorkaise, émergée depuis le début 2000, qui griffe ses mélodies hautement harmonieuses de thèmes naturels, de textes contemplatifs sentant l'humus et les pommes de pin. Les orchestrations réfléchies et bien menées de Pigeons gagnent entièrement l'attention. Leur finesse et leur univers, minéral, aérien, touchent. Leur inspiration vient de leurs expériences et aussi en partie de leur intérêt pour la littérature (Wednesday vient de rédiger un mémoire sur Antonin Artaud et sur Stéphane Mallarmé).
The Bower de Pigeons entre pour sa qualité et ses autres raisons au panthéon des disques que je chouchoute sur Piggledy Pop et je le conseille chaleureusement.

Pigeons





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