Nicolas Michaux est un artiste belge qui fait partie de ces oiseaux rares, musiciens-interprètes, qui entendent la musique en chantant, parfaitement en symbiose avec la mélodie. Dans une veine artistique electro-pop proche de celle de François and the Atlas Mountain, les textes en français élégants se marient à sa voix animée de tendresse. Originaire de Liège, son premier galop d'essai Eté 67 est formé en 1998. Le groupe signe un 4 titres pop-rock en 2005 contenant le single Le quartier de la gare qui fait le tour des radios et l'emmène sur les routes des concerts et festivals européens. En 2010, parait le deuxième volet de 14 titres, Passer la frontière. L'album est brodé avec de la flûte, de la clarinette, du saxophone, guitares, harmonica et des chansons rock, puissamment dansantes. Eté 67 réussi a créer des ambiances diablement réussies sur Le cowboy tout nu comme sur Retour à Elisabethville où les arrangements propulsent à la Nouvelle-Orléans, sur les bords du Mississippi ou bien la pop galbée de Romans de gare, de Passer la frontière, au rythme voyageant jusqu'aux montagnes d'Auvergne et jusque sur un pétrolier en pleine mer.
Nicolas Michaux en sculptant ces atmosphères dans ses chansons montre qu'il a une inspiration fertile, un talent réel pour l'instrumentation et la composition. En solo depuis 2013, il partage des affiches avec Bertrand Belin, participe au Printemps de Bourges et surtout nous offre un cadeau doré de notes en octobre 2015, le magnifique EP de cinq titres appelé simplement et justement Nicolas Michaux.
C'est un de mes gros coups de coeur cette année 2015. Nouveau départ, si bien nommé, ouvre le disque. La balade langoureuse, avec une basse qui taquine, le chant sublime, intime, préparent à la bondissante et voltigeante A la vie, à la mort. La pop electro du titre, dynamique, vitaminée déroule un texte aux allures romantiques. La poésie et la délicatesse du courtisan du 19ème siècle sur les claviers aiguisés, la rythmique qui fait des loopings, fonctionnent à merveille. Sa manière de jouer avec les mots, les syllabes et les mélodies, les arrangements virevolte et gambade sur Un imposteur au tempo mellow pour un message flinguant de franchise. L'anglais apparait dans le premier morceau, fifty-fifty avec le français et revient entièrement sur Sew up Your Mouth qui là aussi, dans un esprit Lou Reed, mitraille une mélopée à la Mazzy Star sur un texte glaçant d'efficacité. Nicolas saupoudre ses titres d'une âme, d'un charisme et d'une passion pouvant rappeler ceux de Jean-Louis Murat. Puis l'écoute se conclut avec la version originale de Nouveau Départ aux guitares et basse cristallines, au chant touchant accompagné de choeurs, au texte voyageant entre la carte postale et la rhapsodie pop. Nicolas Michaux qui joue de la guitare, de la basse, du piano et batterie, est un auteur-compositeur à écouter absolument.
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