Groupe de pop mythique né à Glasgow en 1986, The Orchids est lié de près à Sarah Records, label de pop mythique mis en place à Bristol en 1987 par le duo légendaire Clare Wadd et Matt Haynes qui accueillent en deuxième signature dès 1988 les musiciens écossais pour le single I've Got A Habit. Le lien qui les unit est si intime et solide que quand Sarah Records cesse son activité offrant un concert d'adieu en 1995, regroupant tous les groupes de la famille (Field Mice, Blue Boy, Another Sunny Day, The Wake, The sea Urchins, Heavenly, St-Christopher, East River Pipe etc), ce même soir The Orchids, au sommet de leur art avec 7 singles et 3 albums, raccrochent les guitares. Pour peaufiner ces 3 albums, Lyceum de 1989, Unholy Soul de 1991 et Striving For the Lazy Perfection de 1994 il y a l'amitié indéfectible et stable de leur producteur Ian Carmichael, également musicien des One Dove. Il y a plus de 25 ans, The Orchids, James Hackett à la guitare et chant, les guitaristes John Scally et Matthew Drummond, le batteur Chris Quinn , le bassiste James Moody et Pauline Hynds Bari au chant, sans encore en avoir conscience, font partie des précurseurs du mouvement indie-pop. Cette joyeuse et talentueuse clique pop aimant "faire la musique" en s'asseyant gracieusement sur l'idée du bénéfice se reforme une décennie plus tard. Sans chirurgie esthétique ni accent nostalgique, The Orchids signe en 2007 l'album Good to Be a Stranger très inscrit dans son époque qui sera suivi par The Lost Star en 2010, tout autant à la page. Cet excellent album contient une âme épique avec ses violons et violoncelles comme sur Come Lay Down On My Bed mais aussi une épine dorsale pop, cette fabuleuse pop qui pousse les tables, donne envie de monter le son et de danser comme des diables.
En ce mois d'octobre 2014, The Orchids sont de retour avec l'album Beatitude#9 fleuri d'harmonies, de mélodies savoureuses, épatantes tant elles alternent de genres, épousent le style pop actuel avec des orchestrations disco-pop, une fibre tantôt twee tantôt acoustique qui rappelle leurs origines avec la griffe subtile impressionnante de Ian Carmichael à la production. J'ai écouté plusieurs fois Beatitude#9 au milieu d'autres écoutes, des albums sortis ces deux derniers mois et celui de The Orchids est vraiment à classer en haut du panier. Sans regarder dans le rétroviseur après presque 30 ans de carrière, le groupe écossais signe un disque frais, fabuleusement moderne et benjamin avec un unique clin d'oeil au passé sur We made a mess, court et intense. Fournie de synthétiseurs arrogants, e la basse captivante du nouveau venu Ronnie Borland comme sur The good words are never too long et le chant sublime de Pauline Hynds, l'orchestration surprend tout le long, groovy ou expérimentale. Carte postale sonore et langoureuse, le thème amoureux domine décliné sous plusieurs rythmes avec en introduction un Turn your radio on de 40 secondes astrales. Aussitôt les guitares bondissent sur la batterie de Chris Quinn dans Something's going on où la voix de James Hackett, juvénile et clinquante, magnifie le titre. Le voluptueux Felurian's Dream vient onduler avant d'offrir un cocktail de notes réjouissantes et poppeuses avec She's just a Girl. The Orchids enchaine avec le tempo énervé, cuivré et funky de Someone like you pour poursuivre sur le magnifique piano de A perfect Foil, sa guitare acoustique enveloppante, sa basse chahuteuse et son rythme de soie. Les synthétiseurs stellaires continuent la balade spatiale sur The coolest Thing avec ses soleils, ses étoiles, ses déclarations enflammées et dansantes. Les arrangements astucieux et progressifs se retrouvent sur And when she smiled, balade maniée avec sensualité comme sur l'approche expérimentale de Hey! Sometimes! où brillent les guitares et les claviers. Après le chaleureux Good Words, les guitares s'aiguisent grâce au talent de Keith Sharp et les boules disco scintillent sur la stéréo avec Today's the Day. La cadence redescend en entrant dans le sillage moelleux et tendre de A way to you, maritime et iodé quand on repart dans le champ cosmique avec Your Heart sends me habillé d'une pleiade d'instruments à cordes qui concluent avec la trompette de We made a mess l'écoute de Beatitude#9 . The Orchids de manière surprenante sont bel et bien là et n'ont pas fini de vendre leur fraicheur et leur énergie de débutants.
TheOrchids