Auteur-compositeur française, Delphine Volange est une artiste parisienne qui, même si elle tient à sa naissance dans un paysage campagnard, s'imprègne de sa vie à Paris dès l'âge de trois ans, intègre plus tard une école privée du VIIème arrondissement et est bercée par l'univers musical de la salle Gaveau, sa mère épousant en second mariage le fils du propriétaire du lieu. Les pianos l'entourent, elle aime Chopin et son univers romantique, mélancolique et non musicienne, se tourne vers l'écriture et le chant. Elle apparait en 2011 avec le single Sirènes où le génial titre Précieuse, décoré et coloré de vocabulaire est signé de l'écrivain que j'admire, Marie Nimier, Thierry Illouz et la musique de Ferdinand Berville. Marie Nimier encourage Delphine à chanter et offrir des concerts à Paris depuis 2006. Son premier album Et de Delphine Volange le ciel était toujours sans nouvelles de 2012 compte la collaboration du musicien Bertrand Belin qui arrange et joue, David Aron-Brunetière qui arrange et réalise, Laurent Balandras qui produit et Jean-Claude Vannier, compositeur d'Hôtel Chopin qui était arrangeur pour Serge Gainsbourg .
Monceau en ouvrant le bal est une chanson magnifique, tant sur le plan de la mélodie, des arrangements avec cordes, délicats mais pas grandiloquents. Le dosage fin orchestré s'accorde parfaitement à la voix cristalline et cotonneuse de Delphine Volange. L'interprète a un grain de voix de velours qui colle aux cordes de guitares maitrisées et harmonieuses de Bertrand Belin, qui participe au chant pour un duo fort élègant sur le titre suivant, Sirènes. Les textes romantiques, métaphoriques nous emmènent aisément dans l'écoute de l'album qui pose un décor frenchy, parisien, stylé et poétique. Les ronds de fumée continue la balade rythmée, voltigeante, où même l'interprétation de Delphine fait des boucles, des zig-zags, sur l'ensemble de cordes avec une douceur lyrique touchante qui me rappelle Anna Karina. L'artiste avance avec grâce et me persuade, m'émeut, sur le merveilleux banjo folk de Au feu. Il y a de l'humilité, de la fragilité en surface qui dissimule des textes passionnés et des thèmes enflammés comme sur le brulant Hôtel Chopin, composé par Jean-Claude Vannier où là aussi les violons et violoncelles mariés à la basse font penser à des mélopées sixties de Gainsbourg quand la griffe de Françoise Mallet-Joris et de Marie-Paule Belle sur la reprise Trans Europe Express arrive avec une excellence sucrée et précieuse. La gare Montparnasse évoquée nous ramène dans un univers parisien, ville de Delphine Volange qui lui voue sa plume avec dextérité. Ecrire sur la capitale comme le fait Delphine sans se pencher sur la mode serait inimaginable et Empreinte offre cette facette avec un texte qui parle de Courrèges.
Autre sujet féminin, les roses et les lys, formidablement accompagné par le jeu d'Eric Delval à la guitare, arrive dans Ni fleurs ni couronnes. La mélancolie amoureuse entre suave et langoureuse sur Les corps célestes, brillant de notes au clavier qui flirtent avec le violoncelle stellaire. La complicité savoureuse entre Volange et Belin nous aspire sur Sublimons qu'ils partagent et concoctent en duo dansant et espiègle superbe. Comète ou étoile, Delphine Volange propose un album plein de charme, de mélodies, fourni de ses textes comme Aux Iles Borromées, littéraires, poétiques, fort lyriques et romantiques. Cette escapade dans la nature qui parle de jardin, d'oranger, de palace, d'espace, dévoile un grand talent d'écriture et une voix féerique qui va comme un gant aux mots. Et de Delphine Volange Le ciel était toujours sans nouvelles est pastoral, céleste, un album abouti qui est une des plus belles signatures françaises de 2012; Piggledy Pop conseille chaleureusement de l'écouter et de découvrir l'univers artistique de Delphine Volange, picturesque, raffiné et délicieusement romanesque. DelphineVolange