Inspiré par Léo Ferré qu’il admire et honore à travers le spectacle qu’il monte sur le poète en 1993, l’angevin Jean-Louis Bergère est un artiste ovni dans le paysage musical français. On peut lire sur la biographie de l’auteur-compositeur interprète qu’il est influencé des Stones, de Cohen, Nick Drake, Neil Young et Lou Reed. Ces références se retrouvent sur son récent album Demain de nuits de jours qui propose 11 magnifiques titres chantés en français, poétiques, superbement mélodiques et dont la production est un enchantement. Cela fait plusieurs semaines que j’écoute Jean-Louis Bergère qui m’évoque tour à tour Rodolphe Burger, Jean-Louis Murat et le Velvet Underground tant la poésie et le lyrisme sont mis en musique avec élégance et sensualité. La pudeur des mots et le lyrisme dans les textes sont bercés par des arrangements et des orchestrations d’une finesse notable. Jour sans fin pose le décor avec délicatesse et les thèmes de la mémoire, du voyage, de l’amour.
Evelyne Chauveau chante sur Long Courrier mais apporte aussi sa participation aux choeurs sur l’album d’une manière ravissante et attachante. Les deux voix, accompagnées de celle de Laurent David, sont portées par les musiciens qui excellent, chacun à son instrument: Blaise Desol à la guitare électrique et acoustique, Hervé Moquet à la basse, Antoine David à la batterie, Xavier Pourcher au piano et aux claviers. Atlantic Drive aux rythmes dansantes et rock nous emmène en bord de mer, nous berce de la lumière du phare quand le thème marin est poursuivi dans Les roches brunes, morceau aérien qui annonce Demain de nuits de jours, ballade enivrante ornée des envolées vocales du ténor Laurent David. Le voyage musical continue allégrement dans Rien ne nous sera épargné grâce aux métaphores voluptueuses du froid de l’hiver valorisé par le chant touchant de Jean-Louis et d’Evelyne. Tout ce qui nous protège et sa batterie puissante, ses guitares langoureuses, son texte offensif et brulant précède A l’envers le monde où le clavier et les arpèges de guitares se mêlent sublimement aux mots qui emmènent sur des terres inconnues, traversent des horizons, des saisons, qui imagent l’amour pour un père qui meurt sur l’émouvant Dans mes bras. L’exploration se perpétue à travers les deux derniers titres Les distances et Dans le couloir où les cordes de la basse et de la guitare électrique sont amples et harmonieuses, mariées à la voix et aux textes profondément poétiques de Jean-Louis Bergère qui signe en janvier 2013 un magistral et lumineux Demain de nuits de jours. jeanlouisbergere