Ravens est le premier ep du duo parisien Blanche as a name sorti en avril 2012, chamboulant et glaçant par les thèmes avec l’opus Frost qui déploie des sons intenses et finit sur des ressorts quand les maracas font corps avec la guitare électrique. Where i am poursuit dans une ambiance inquiétante menée par les textes, ajustée par les jeux de guitares absolument et délicieusement pixiesiens sur Like a Lake. Les voix et les choeurs donnent un caractère spectral à l’odyssée sonore de Dove puis par l’écho dans les cordes sur le titre folk Hear this, en progression savante et en élévation vocale hypnotique. L’ep se termine avec la savoureuse reprise de Fais moi mal johnny de Boris Vian qui clôt avec fantaisie et sans complaisance les cinq titres du duo. En Octobre parait Crossing the sign aux sonorités sixties psyché dans les cordes de guitare et aux choeurs animés digne des Beach Boys. Avec l’arrivée du printemps, les deux tourtereaux de Blanch as a name ont su dessiner une atmosphère et l’interpréter d’aussi belle manière que pouvaient le faire Lee Hazelwood et Nancy Sinatra. Benedicte Monat, amatrice de littérature, s’est chargée de l’écriture des textes avec Sébastien Pasquet qui a avec élégance d'entreprise composé les musiques et joué les instruments pour les interpréter magnifiquement. Avec ce coup de maitre, Sébastien qui joue de la guitare au sein de C++, Folks, ou encore avec Alex Rossi, Myra Lee, n’en est pas à son premier coup d’essai en tant que compositeur. Il signe un très solide album L’ombre à suivre dont il est auteur-compositeur et interprète en octobre 2011, entouré du pianiste et arrangeur Fabrice Ravel-Chapuis et du guitariste Julien Cortes alias Querencia avec qui Sébastien a travaillé. Après avoir connu un premier succès sous son propre nom avec le titre The Child qui sera diffusé en boucle sur les radios, Sébastien enregistre son album aux titres chantés en français et en anglais sous le joli pseudo Tristen. L’univers de L’ombre à suivre est sensuel, poétique, orné de la texture vocale de Sébastien Pasquet qui maitrise son chant de manière impressionnante. La guitare galopante de Une fois par an sur la rythmique offensive, comme pour Un peu plus bas, offrent des textes intimement amoureux qui montrent d’emblée le sens créatif de l’artiste. La poésie de Tu fais la morte et ses arrangements pop annoncent le dansant So Naked et ses claphands qui balancent des rythmes endiablés et des riffs de guitares déchainés. La conquête et la séduction se poursuivent avec des mots langoureux sur le tempo sensuel de Sans se connaitre et de Sans mémoire de moi, titre dont l’ampleur mélodique et le grain de voix de Tristen touchent inévitablement les âmes sensibles.
Les guitares magistrales et les notes délicates jouées au piano accompagnent les choeurs féminins qui viennent ajouter de la volupté à l’ensemble. L’érotisme Gainsbourgien mêlé au romantisme déçu de Domique A planent sur Once i had fun et sur L’ombre à suivre, orchestrés avec une perfection pop. Le fort harmonieux Four years ago qui vibre sous les envolées de voix, d’arpèges de guitare accompagnée d’accordéon précède le somptueux Drôle de fille et son avalanche de choeurs ornés de xylophone sur les ébats subtils des claviers et des guitares. At the back of the shop suit logiquement le thème secret de l’"ombre" qui prend des formes féminines en dévoilant une guitare vombrissante, un tempo espiègle et toujours la puissance, juste et efficace, dans la voix de Sébastien Pasquet qui resplendit de charme en clamant A rebours, exotique, rock, pop, mélodieux et fulgurant à l’image de L’ombre à suivre qui est un bonheur sonore et pour la french pop, est un honneur.