lundi 9 août 2010

Eagle Winged Palace


Cashew Von Harding commence son aventure avec le groupe Le Prix, splitté en automne 2008, puis suite à la rencontre de Uncle Rhéa, chanteuse et musicienne diplômée en musicologie et chant classique, qui deviendra son épouse, il monte le projet appelé Eagle Winged Palace. Le couple s’installe à Los Angeles et accompagnés de Mimi et Michelle, deux chanteuses, Nathan à la batterie, ils concoctent Hand Of Doom, le premier fantastique 4 titres qui annonce l’album. C’est le 22 juin dernier que cet onirique et mirifique Where We're Coming From parait.

L’extrait du ep, Hand of Doom, nourrit de flûtes traversières, de clap-hands et tambourins rappelle un peu nos amis new-yorkais Essex Green.


C’est Cashew le compositeur et auteur des morceaux qui parsèment l’album; Dès l’incipit Timber, les guitares claquent, rutilent et résonnent sur les voix des chanteuses. Le décor psychédélique est planté. Le premier acte annonce des partitions de guitares qui côtoient élégamment le clavecin et la tumultueuse grosse caisse qui illico fait dresser une couronne de happy flowers sur la tête. L’ambiance woodstockienne médièvale nous emmène, et la voix cristalline de Uncle Rhéa sur le titre Where we’re coming from fait rêver. Là, les choeurs omniprésents sur tout l’album, entrent en scène et habillent la composition florale musicale d’une cape sixties digne des Yardbirds où même l’aura de Arthur Lee du groupe Love.


C’est fort joli, réussi. L’univers des Eagle Winged Palace s’ouvre sur des ritournelles un poil hippies ultra mélodieuses. Les chants d’oiseaux offrent l’amorce de Breaking Down The Wilderness, titre évocateur et symbolique de la thématique des textes. Le tambourin marié à la voix de Cashew et aux choeurs angéliques, forment un ensemble pop chaloupé, riche en sonorités folk. Brethen balance une rythmique médiévale là encore, sur des chants proches du grégorien mêlés au tambour vibrant et à la flûte venue de la plaine du grand Ouest qui ferait presque penser que les Sioux et les Apaches faisaient eux aussi partie de la Beat Generation.

Movin' On to Avalon, titre phare de l’album, élu comme single promotionnel par le groupe, quitte un instant la trame hippie pour faire place à la pop, ponctuée de claviers rieurs et taquins, ainsi que de la voltigeante voix de Rhéa.

MovinOnToAvalonMP3

La construction instrumentale des 10 titres est surprenante, même le Routard ne proposerait pas de sentiers mélodiques aussi variés, originaux, étudiés et recherchés. In Another Life fait avancer pas à pas le deuxième acte, que je nommerais Pop is Peace & Love, préparé aux petits oignons par Cashew. Derechef l’univers musical contrebalance, vogue entre les robes longues à fleurs déboutonnées et la mini jupe mods de Mary Quant. Le vent de liberté souffle sans pour autant donner l’impression d’être étouffé par la prise d’acides ou autre pillule colorée phagocytée. Le genre LSD hippie reste une influence en coulisse alors que le premier plan est nickel. Spiral et Skeleton, sont deux titres kaléidoscopes qui mixent des ingrédients comme la guitare, voix et vibraphone, plus proche du symphonique que du narcotique.
Just Like An Old Time Legend Dyin’ est surement le morceau le plus proche du genre d’Arthur Lee, chanté par Cashew dans une torpeur sérigraphiée en guise d’ode aux sixties. Sa voix intime, voire mythique, douce et rock’n roll, reprend les thèmes des chansons et conclue l’album quasi conceptuel avec un fort impact. De son chapeau de prestidigitateur, Cashew Von Harding sort un bouquet de chansons aussi audacieuses que rutilantes. A découvrir avant que les Eagle Winged Palace viennent jouer en Europe, venue qu’ils préparent de pied ferme.
myspaceEagleWingedPalace

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