mardi 27 juillet 2010

Pierre De Gaillande


Pierre De Gaillande est un phénomène, un artiste époustouflant et admirable. Français de naissance, il joue de la trompette à 8 ans, de la basse et de la guitare dès 13 ans, il passe son adolescence en Californie, diplômé des arts visuels de l’université de San Diego, revient se perfectionner à la Sorbonne et au centre d’études Critique à Paris en étudiant la production de films, puis repart à New-York où il vit depuis 15 ans.

Après avoir joué jeune dans diverses formations musicales, dont les Morning Glories and C. Gibbs Review, Pierre forme plus tard Melomane et the Snow, deux groupes pour qui il écrit les titres, chante et est guitariste. Parallèlement, il compose des musiques pour la télévision et le cinéma.

ImOnFireMP3

Pierre forme le groupe the Snow en 2006 avec la chanteuse Hilary Downes et ils sont accompagnés par David Spinley au saxophone et clarinette, Christian Bongers à la basse, Jeffrey Schaeffer à la batterie. Leur premier disque True Dirt sort en 2008 et offre des chansons pop orchestrale, jazzy et indie, drôles, fines, superbement mélodiques et des reprises succulentes comme celle de Bruce Springsteen, I’m on fire .
Leur tout récent album I Die Every Night vient de sortir et il fourmille de textes, de lyrisme, de rythmes pop langoureux et d’humour (Reptile).

Quant à son premier projet Mélomane, Pierre De Gaillande signe de ce nom trois superbes albums, Resolvo en 2001, Solresol en 2003, Glaciers en 2006, ainsi qu'un ep Look Out en 2007, ep enregistré dans les Pyrénées lors d’une tournée française, où le clavecin d’une beauté absolue qui évoque le Velvet Underground flirte avec un flot de guitares. Salué par la presse, Rolling stone, Village Voice, etc, Pierre offre là des albums stylés, allant de la pop dans la veine de This is Beaumont, sucrée, cuivrée au rythme soft de Stereolab, des Magnetic fields. C’est sublime.

JustBecauseMP3

Les cordes orchestrales, violoncelles, violons, swinguent sur les trompettes, clarinettes, trombone, les guitares, les synthés. Avec Melomane, Pierre se produit depuis 2002 sur de nombreuses scènes new-yorkaises, des festivals européens et partage les affiches de Wilco, Keren Ann, Luna, Arab Strap, Eleni Mandell, cette dernière chante sur Je suis une allumette, titre du ep Look Out. Pour en savoir davantage sur Eleni, je vous invite à aller parcourir ma chronique là : EleniMandellPiggledy

2010, Pierre de Gaillande porte un nouveau et bien noble projet appelé Bad Reputation. Parce qu’il se rappelle ces moments du passé lorsque son père, enseignant, lui demandait de s’asseoir avec sa soeur, et d’écouter Georges Brassens; Une récente conversation autour des paroles de la chanson Le Mécréant avec son père, agrémentée de la passion qu’a Pierre pour la traduction de certains écrits comme les poèmes de Baudelaire, a fait germer l’idée de transcrire l’oeuvre de Brassens dans sa seconde langue et ainsi l’ouvrir au public anglophone.

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Mieux que cela, De Gaillande l’enregistre sur le label Barbès Records à New-York et chante à la manière de Brassens, laissant entrevoir toutes ses capacités vocales déjà brillantes sur Melomane et the Snow, respecte l’esprit et l’âme artistique du sétois dans le moindre détail. Bad Reputation suit la ligne poétique, l’écriture et les mélodies de son maître, trait pour trait, dans les rythmes et les syllabes et rend un parfait hommage à Brassens qui aurait été honoré d’entendre ce travail d’orfèvre. Les américains se régalent et découvrent ainsi les illustres chansons de Georges Brassens et la richesse d’interprétation de Pierre De Gaillande, accompagné pour l’occasion de Keren Ann sur To die for your Ideas. Avec eux, la troupe d’excellents musiciens, Christian Bongers à la basse, Tony Jarvis à la clarinette et guitares, Quentin Jennings au charango, xylophone, harpe, piano et chant sur Don Juan, David Spinley au saxophone et clarinette, Dan Menke au dobro et à la batterie sur Penelope, Daniel Weintraub et Lucas van Lenten au chant sur Don Juan.


Les 13 titres reprennent les chansons les plus belles de Brassens, et l’album propose un livret avec les paroles qui pourrait intéresser certains professeurs d’anglais et comme Pierre De Gaillande, amateur aussi de Bob Dylan, le souligne: “Thanks to the catalyst, i delved into the world of Brassens and realized that his oeuvre represents the pinnacle of the songwriter’s pursuit. I’ve also discovered- through no small accident- reflections of his writing in my own, and have come to hold up his songs as the gold standard”.
Bad Reputation est un disque placé au sommet de la pile des disques Piggledy, pour ses lecteurs qui j’éspère se régaleront tout autant que nos cousins d’Amérique.
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avec Keren Ann


lundi 26 juillet 2010

Chapter


Je ne sais pas beaucoup sur la vie privée de Chapter sinon que son créateur, Baron Alexander J.S Craker est anglais, il vit à Genève, parle un français exemplaire et Thierry van Osselt, son collègue compositeur est belge-suisse. Alexander aimant les balades, la pêche, est aussi sensible à Dame Nature qu’au rythme fou de la vie citadine. Non pas un baroudeur, il est un européen moderne; Il compose de la musique pop folk répondant complétement à sa personnalité et son vécu.

Alexander compose la musique, écrit les paroles, offre ses oeuvres à la guitare et tel un cygne, fait danser sa voix élégante et délicate sur la musique. Il nous propose en 2004 son opus, One (prologue) suivi de Two (the Biographer) en 2007. Ces deux albums, acoustiques, rythmiques, intimes montrent un talent à la hauteur de celui du répertoire de Nick Drake ou de Bonnie Prince Billy. Ses titres sont des hommages aux personnes disparues qui touchent les auteurs de Chapter, sur le plan familial et amical, un ensemble mélodique émouvant où plannent les fantômes de John Straford, Dan Goodman, Alfred Theodore Vanier ...

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Allant de scènes en scènes, Chapter se produit avec d’autres amis musiciens en live: Alex Müller Ramirez à la basse, Vincent Haenggi à la batterie, et d'autres; Il obtient un succès grandissant auprès de fans et une reconnaissance respectueuse au sein du milieu professionnel. Alexander revient en 2009 travailler dans le studio génevois de Thierry van Osselt son troisième album, Three (A collection of monsters). Toujours aussi poétique, la cadence monte, le qualité de Chapter va crescendo, les métaphores vont bon train avec les arpèges aux accents intenses comme sur Bird, chanson dédicacée à sa mère. Cette chanson d’amour est touchante, sachant que le père d’Alexander, le baron B.M Craker, est décédé en 2005 ( a puzzling death sur One - prologue).

Alexander joue de la syntaxe et des tonalités, fait voyager sa voix dans le temps et l’espace en y ajoutant des choeurs. La nostalgie voltige, dans Oh Frida, dans Serial, l’amour étreint dans My sweet Girl, le thème du mystère et des atrocités que l’homme est capable de faire dans The Monsters ou The Young Ones, " The plane touches down on the concrete ground, The hissing of the engines is the only sound, I walk out of the metallic carcass, And feel below the dead cold surface, In the dark beyond the lights, Where the moon is still shining bright, The wind is blowing through the trees, Life is clinging to a gentle breeze, Forever and ever, Now we are the monsters."
C’est son ami Michael Heirath qui peaufine le mastering dans leur studio allemand de Munich.

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Baron Alexander J.S m’a offert il y a quelques jours le nouveau Chapter, Four (White Heron Blues) qui m’accompagne depuis. Ce 6 titres qui sortira le 10 septembre 2010 est grand, majestueux. La batterie, l’harmonica, les guitares en cascades viennent fleurir les compositions qui m’évoquent l’univers de Five leaves left et The pink moon de Drake, également Bob Dylan, Cohen, Garfunkel, Fitzsimmons, habitées par la même distance, la même observation, la même narration poétique chantée avec délicatesse et pudeur.
Chapter ne s’en tient pas qu’à un seul chapitre et nous délivre un keepsake musical exceptionnel, truffé de notes, de mots, de sens et de caractères à découvrir sans attendre l’épilogue.
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jeudi 15 juillet 2010

Nicolas Haas


Voilà un artiste français que j’aime particulièrement. Je vous invite à vous reporter à ma chronique de juin 2009, évoquant la sortie de son disque Un peu de nous.

Nicolas Haas a un sacré talent de composition, d’interprétation et pour couronner le tout, une âme de poète. C’est en 2000 qu’il apparaît sous le pseudo Laconic pour offrir son opus Pensées en escalier, puis sort quasiment en même temps sous un autre pseudo, Primaa, l’album Le théorème des ondes, plus electronica que le premier. Un double album Electrosphère et Nucléocubes en 2001 éclaire sur les évidentes qualités d’écriture de Nicolas. Pianiste depuis sa tendre enfance, c’est vers le cinéma que le jeune bachelier normand s’oriente en intégrant l’école Insas de Bruxelles. Depuis 2002, Nicolas exerce sa voix, s’entoure de musiciens d’excellence. Et c’est finalement sous son propre nom qu’il signe en 2005 Une île à ma portée. Cette même année, il se verra récompensé pour la BO du film Petit d’Elise Romestant et reçoit le prix de la meilleure musique originale au Festival Chant contre Champs de Poitiers. Sur les rails, Nicolas Haas appose son sceau sur dix courts-métrages, des séries télé et génériques, des musiques de pub et la préparation en parallèle de Un peu de Nous, un bijou de 13 titres sorti en 2009.”
PiggledyNicolasHaas

C’est sous le nom de Primaa et avec son album Re-fused que Nicolas revient le 7 juin dernier.
Il a nombre d’admirateurs, pour cette sortie et son activité instrumentale, Next, D-Side, Trax, Magic Box, et canal+ qui diffuse la série Nouveaux explorateurs dont la musique est composée par Nicolas Haas, à 13h15,le 8, 19, 22 et 26 juillet.
Sur Re-fused Nicolas s’entoure d’artistes de brio, qui ont chacun des parcours très pointus et personnalisés, qui signent les arrangements, Matthieu Imberty et Jérôme Suzat Plessy alias Cheval Blanc. Nicolas Haas composant les dix morceaux a choisi ses collaborations avec beaucoup de sens et de sensibilité, l’osmose est là; les trois compositeurs se complètent et jouent de la plume musicale en parfaite harmonie. Re-fused est une réussite absolue. Nicolas Haas tutoie les dieux des compositeurs français.
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NICOLAS EN CONCERT (cherche un prof de flûte de pan)

mercredi 14 juillet 2010

Axel and the Farmers


Axel est un élixir. Cet artiste normand-parisien exilé à Bristol depuis 10 ans, a une personnalité haute en couleurs, facétieuse, prometteuse. Axel Concato présente le 23 Août prochain son premier album éponyme, Axel & the Farmers. Les Farmers n’ont rien à voir avec les Village People et Axel rien en commun avec le Flic de Beverly Hills. Je trouverais davantage d'affinité dans l'élégance entre Axel et le téméraire d’Axel de Fersen et une comparaison plus adéquate pour les Farmers versus la version du “village green Preservation Society”des Kinks. Quitte à être pop-écolo, bobo bio et tutti verdi, autant rester classe dans les références.

La classe à la mode “brit-pop”, c’est ce qui caractérise Axel & the Farmers. Ce disque en or concocté par Axel Concato, d'antan claviériste du groupe anglais White Russians, décline le savoir-faire de Sébastien Dousson à la basse, Romuald Deschamps à la batterie, Arno Van Colen de Steeple Remove aux claviers, Melody Prochet au chant et Barth des White Russians à la guitare.

Souvenir

Enregistré à cheval entre Paris et Londres, mixé par Mark Gardener de Ride, l’album est indéniablement franco-anglais. Autant les influences peuvent se terrer dans David Bowie et Serge Gainsbourg, autant Axel apporte sa patte personnelle, créant un concept “frenchbritpop”.



Les mélodies et l’ambiance accrochent dès la première écoute. Le son pop des eighties comme sur Lamp Post Light se fond dans le sillage des rythmiques dansantes très actuelles de Dance Hall ou de Red Nose. Les arpèges de la basse sur Billy’s Trouble font alliance avec le style gainsbourgien et donne savamment envie de groover dans nos Repetto. Quand arrive Bottle of Rain, l’orchestration de cordes dévoile un côté rigoureux très encourageant chez Concato. Souvenir, titre superbe, sensuel et ample trouve toute sa grâce dans les arrangements symphoniques de Yoann Le Dantec. Un son psyché expressif et chaloupé fait son entrée sur Kids, The Americain Jaw ou bien Electrika où un chant à la Pulp galope et trousse la mélodie fantastique.

Dans Dream#7, Souvenir ou Bottle Of Rain, les Axel and the Farmers nous déroulent un boulevard de notes conquérantes et nous emmènent, nous invitent à les suivre en balade. Avec une valise, l’esprit sans dessus dessous, se réveillant sur la banquette de la voiture sous le ciel bleu, au bord d’un lac, pris par le sortilège du voyage hallucinogène, du road “trip” musical. La magie opère, les capacités artistiques d’Axel sont en route, énergiques et épiques. Encore une jolie tête à chapeau qui, sans l’amputer, porte la pop française en beauté.

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vendredi 9 juillet 2010

Lost and Lonesome


Lost & Lonesome est actuellement le label pop indépendant le plus prisé. C’est Stanley Paulzen, dont le nom d’artiste est Fred Astereo, grand musicien qui excelle à la batterie qui crée le label à Fitzroy en 1997. Parmi les signatures, il y a les Lucksmiths, Aislers Set, Bank Holidays, the Ladybug Transistor, Zebras, The pain of being a pure heart, Smallgoods, Je suis Animal...
Stanley est un personnage. Créateur inspiré, artiste complet, il accompagne à la batterie les Lucksmiths ou encore un des groupes tout récent du label Bart & Friends qui sort cette année le disque Make You Blush orné de candeur et de splendeur.

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Son projet solo, Fred Astereo, est un phénomène. L’artiste plait aux fans de Morrissey, des Lucksmiths et Jens Lekman. Piggledy février 2008 : Avec lui, c'est tous les orteils qui s'agitent, la tête qui dodeline sans plus aucun contrôle. Les paroles, comme la musique sont enjouées. Les instruments participent à la bonne humeur générale du disque, comme le ukulélé et le glockenspiel dans Chuck it Out. La voix est tonitruante. L'album entier est mirifique. Ce monsieur Astereo est un rebel éclatant, hallucinant d'humour.

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Passionné, Stanley Paulzen gère son label de belle manière depuis plus de dix ans et il est sur le point de devenir une entité, un grand nom dans le domaine indé, comme l’est Matinée Records, Hands and Arms ou feu Sarah Records.
Sa dernière signature est ses amis californiens de Hellogoodbye, du powerpop dynamisant proposé sur support cd ou vinyle (45 tours absolument chic, dont les sillons sont dorés). Lost and Lonesome sort aussi Still Flying, ce nouveau groupe australien avec Mark Monnone (ancien des Lucksmiths, qui participe à Bart&Friends et conduit son projet, Monnone Alone).

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Cette grande famille de compositeurs indépendants, gâte les amateurs de pop dans le monde entier, d’Oslo (Je suis animal) à New-York (Ladybug Transistor, Aislers set), à Melbourne (Lucksmiths). La compilation du label Care-package 2010 offre ce panel de talents dont les Bank holidays et leur disque Sail Becomes a Kite sorti en juin dernier dont je parlerai en détail prochainement.

LostandLonesomeLABEL
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jeudi 8 juillet 2010

500 Days in Summer


Film fabuleusement pop, 500 days in Summer est présenté au festival Sundance 2009 (festival lancé en 1985 par Robert Redford qui honore chaque année des films indépendants comme Once, Little Miss Sunshine). Le film est présenté également au festival de Deauville.
Le réalisateur américain Marc Webb offre là un superbe premier long-métrage griffé et stylé. Son second film, adaptation du roman danois Just another Love Story a remporté un franc succès en 2010. Il a été élu pour réaliser le prochain Spider Man, sortie prévue en 2011.

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Passionné de musique indépendante, Marc Webb en présentant 500 days in Summer signe un hymne à la pop grâce à une Bande Originale qui ravira les lecteurs de Piggledy et dessine un cadre esthétique, technique et cinématographique excellent. Mychael Danna, compositeur de la BO, avec Rob Simonsen, a travaillé au placement des titres dans le scénario de manière soignée et intelligente. Ils ont enregistré certains morceaux avec un orchestre de chambre qui se lient parfaitement à la liste de titres pop, créant ainsi une osmose qui apporte une vivacité supplémentaire aux images.
Les tenues et accessoires sont arty sixties. La décoration, les mises en scène sont romantiques, drôles, précieuses. Les gadgets dans la chambre de Summer, trônant sur les meubles kitschy avec la toile de Jouy aux murs tend vers l’art déco pop, un réel délice du genre.


Les acteurs culminent chacun dans leur rôle. Les deux protagonistes, Tom Hansen joué par Joseph Gordon-Levitt (récemment dans Inception avec Di Caprio) et Summer Finn interpreté par Zooey Deschanel (actrice dans Almost Famous, Yes Man, etc, chanteuse, musicienne du duo She & him avec M.Ward) . La distribution est séduisante, la jeune Chloe Moretz joue Rachel Hansen, la petite soeur de Tom, Geoffrey Arend joue McKenzie, collègue de Tom et Matthew Gray Gubler, Paul, ami confident de Tom (acteur qui interprete le jeune dr Spencer Reid dans Esprit Criminel et dont la première apparition est dans La Vie Aquatique de Wes Andersen avec Bill Murray)

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L’histoire : Tom, qui a loupé son diplôme d’architecte, travaille en trainant les pieds dans une société de cartes de voeux. Jusqu’au jour où la nouvelle assistante du boss, Summer, arrive dans les bureaux. Ils s’aperçoivent qu’ils aiment la même chanson There is a light that never goes out des Smiths. Coup de foudre. Les sentiments de Tom pour Summer, durant 500 jours sont déclinés, en crescendo, mais aussi déclinants, car Summer ne les partage pas. La déception et la peine de coeur de Tom sont abordés avec drôlerie et suspens.
L’originilaté du film est dans la manière d’aborder l’histoire. Le réalisateur fait un compte à rebours et c’est un kaleidoscope d’émotions, d’images, de chansons, de références et clins d’oeil (Beatles, The Graduate). Cocktail d’innocence, de naïveté et de charme, 500 days in Summer (500 jours ensemble), est un film indépendant qui délivre un sacré hommage à la pop musique. Un bijou.
Trailer VO

Trailer Français

mercredi 7 juillet 2010

Butcher Boy


Butcher Boy n’a rien à voir avec les entrecôtes où le pâté de gorin. C’est le titre d’une chanson traditionnelle irlandaise, d’un roman de Patrick McCabe et Butcher Boy est l’un des groupes de pop indé du moment le plus époustouflant, dont l’univers musical est loin des chambres frigorifiques ou des esses sanguinolentes.
Origine de Glasgow, le chanteur-guitariste et mélodiste John Blain Hunt est celui qui dessine ce projet en 2004. Auprès de lui, il y a sept musiciens et les compositions de John les mettent tous en valeur.

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Mandoline, trompette, cornet, flûte, guitares, violoncelle s’executent remarquablement sur des airs pop dignes de Joe Meek, Belle and Sebastian ou Tindersticks. Le jongleur de mélodies avoue dans une interview que ses disques favoris sont signés des Smiths, Aislers Set, Dexys Midnight Runners, Go Betweens et Love Story de Lloyd Cole, marottes musicales loin de déprécier le personnage.


L’orchestration des titres qu’écrit John est rebondissante et le rythme alternatif ressort dans l’emploi des mots précieux choisis. Les textes féconds et gironds soufflent une vague de poésie sur Profit In Your Poetry, premier album des Butcher Boy en 2007. Ce joyau de dix titres est simplement beau. C’est de la pop écossaise pleine, ronde, juteuse. La perfection épique de la caisse claire qui ouvre le bal des violons sur Keep Your Powder Dry. John narre ses heureux souvenirs d’enfance, ces petits moments sucrés, doux leitmotiv du style charmant et naif de la pop indé. Où Butcher Boy touche à l’essentiel dans Girls make me sick, I lost myself par exemple, c'est en maitrisant l’art de riper la mélancolie sur les notes joyeuses ou de nommer le titre le plus nostalgique Fun.

Fun

La pop revient dans le dernier album du groupe en 2009, React or die. Constamment dans le domaine de l’orchestration de chambre, les dix titres sont jubilatoires et incantatoires. Sentimental et romantique, le disque soulève légitimement le thème de l’amour, l’examine sous toutes ses coutures, de manière thétique et toujours esthétique. La basse, le melodica de Fraser Ford dansent (You're Only Crying For Yourself), les guitares de John et Robert Spark sont gaillardes (Clockwork), le violoncelle de Maya Burman-Roy et le violon de Aoife Magee virevoltent (This Kiss Will Marry Us), les claviers d’Alison Eales roucoulent (Sunday Bells), les percussions de Findlay Mackinnon taquinent la mandoline (when i’m asleep) et le piano de Basil Pieroni (Carve a pattern). Le cornet dans Anything Other Than Kind est splendide. La troupe qui aime manger des chips, siroter du dr pepper en écoutant Teenage Fanclub, Nick Drake, Gainsbourg, Velvet Underground produit ici un disque délicieux et noble. Une création hautement conseillée qui sera je l’espère bientôt pérennisée.
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dimanche 4 juillet 2010

Lukq


J’ai découvert Lukq (Luc Arnaud) il y a un peu plus d’un an, dans une petite galerie d’art bruxelloise où il donnait un concert intimiste en compagnie de François (François Marry alias François and the Atlas Mountains). Tous les deux se connaissent depuis des lustres, binômes, des frères d’âmes et d’armes musiciennes. Luqk est aussi un ami de Ladybird avec qui il travaille sur scène et à la composition de morceaux.

Ensemble, avec François et d’autres groupes, ils forment la famille On a Cloud Collective. Alors que François est exilé à Bristol, Lukq s’est expatrié depuis des années en Nouvelle Zélande et vient de faire un passage en France.


Luqk a du charisme et une manière instinctive de faire de la musique. Il fait partie de ces artistes qui ont la pratique, l’inspiration et la sensibilité pour devenir instantanément des magiciens de leur art.
2008 Luqk concocte un superbe album nommé Music from Limbrick Street (Aquarelle pochette Music From Limbrick signée François Marry). Sur ce bijou essentiellement instrumental de 14 titres, il dévoile et développe tout son savoir-faire. C'est plein de sonorités, d’arrangements et d’instruments qu’il assure lui-même. L’écoute nous transporte dans son quotidien, à Wellington, nous accueille près de l’homme et dans l’intimité de l’artiste.

2009 sort l’album Blablabla, bondissant, juteux, enchanteur et orné d’influences indie. Il y a du Kodachrome des Simon & Garfunkel sur Blue Lies, des guitares qui sonnent pop anglaise, des clap-hands, maracas, trompette assurée par François sur Graveyard. C’est Luqk là aussi qui joue la ribambelle d’instruments et irrigue tous les titres de son interprétation soignée et ludique. Son guitare-voix est touchant. Il enrichit son repertoire franco-anglais de son timbre de voix agile et sensuel, répondant à ses doux arpèges de guitares à la manière des Kings of Convenience.
Blablabla est placé dans mon top des albums de l’année 2009. A écouter et chérir.

OnAcloudCollective
Lukq



Lou de la falaise

Lou de la falaise est un groupe français créé en 2020 par les frères Maxime et Antoine Azzopardi, comptant Théo Eimery à la batterie, Adrie...