samedi 17 mars 2018

Nick Batterham

Je suis fan de l'australien Nick Batterham depuis des années. Le maestro de la pop signe ce 14 mars 2018 un album puissant et marquant, qui ne lâche pas mes oreilles : Golden Boy. Avec la fidèle complicité de son label Popboomerang et le talent de son créateur Scott Thurling, je découvre 14 titres somptueux, orchestrés subtilement, aux harmonies lumineuses sur la voix de Nick qui insuffle du charme poétique dans chaque mot.

J'en parle ici en 2014 "Nick Batterham originaire de Melbourne est un auteur-compositeur qui est actif dans son domaine depuis plus de 20 ans. Et ce domaine artistique est large et étendu, va des studios à la scène, à l'accompagnement et arrangement pour d'autres groupes à la création de musique de films et de sons pour la télévision qui lui valent d'être nominé en 2009 au AFI award. Guitariste et pianiste, il est dès 1991 leader du groupe Blindside qui part en tournée avec les Smashing Pumpkins. Puis il intègre des formations sur scène comme INX, Teenage Fanclub ou les Lemonheads, puis forme les Earthmen en 1993. Après avoir concocté avec ces derniers deux albums, il participe au chant de l'EP From the Wrestling Chair to the Sea des Steinbecks, en 1996 conduit le groupe Cordrazine qui se sépare en 1998 et se reforme en 2009, joue de la guitare sur l'album One Eyed Man de Mark Seymour, enregistre, mixe et joue de l'harmonica sur l'album des Summer Cats Songs for Tuesdays en 2009 et assure le violoncelle, les claviers, la production de l'album éponyme des Blackchords la même année. Fort de son expérience, il se plonge corps et âme dans son projet solo 20 ans après les Earthmen avec un opus magnifique signé en 2010, Second Lovers." "Son travail personnel et intime dont les textes dessinent un bilan de son expérience passée est un aboutissement superbe après tant d'années et continue tout en splendeur avec le second disque de 2013, Closing Time At Yah Yah’s." Il sera suivi en 2014 par Lucky Cat puis Self Inflicted, No Sympathy en 2015.

NickBatterham
TheEarthmen



Golden Boy est donc le cinquième volet de Nick Batterham et la poésie, le beau dans l'indiepop atteint ici des sommets. L'enchantement commence dès les premières notes jouées au piano de Golden Boy découvrant le chant cristallin de Nick qui déroule de l'élégance, ornée et cuivrée d'une instrumentation délicate. Le titre phare ouvre magnifiquement l'album qui enchaine sur les guitares dansantes de Nothing Lasts et les paroles 'sing me a song' qui capturent l'attention et les émotions grâce aux arrangements de cordes et ses choeurs entrainants. Arrive No Excuses, intime et romantique, le picking joué à la guitare, forme une ritournelle ronde à l'impact efficace. Il y a dans ce titre autant de sensualité à la 'Sunday Morning du Velvet Underground' que de poésie tellement douce qu'elle devient brute, révoltée, à la 'Baader Meinhof de Luke Haines'. L'écriture de Nick Batterham est à mon avis, actuellement, une des meilleures sur la scène indie internationale. L'auteur-compositeur et multi-instrumentiste continue d'exceller avec la mélopée Never Write A Love Song offrant deux minutes de pureté mélodique. Medals impose une rythmique vibrante au fil du titre qui tisse des liens harmonieux avec violons, cuivres, guitare et la voix de Nick qui envahit et continue de subjuguer sur Perfect Cloud. Véritable bijou voix-piano qui laisse entrer petit à petit basse et cornet, le morceau introduit le rayon de soleil entre les persiennes lyriques de Impossible, déclaration d'amour d'une beauté singulière qui empêche simplement d'alunir.




On reste en apesanteur à l'écoute de Could You Look After Me, aux accords éblouissants, menés de manière alternative pour nourrir la matrice d'harmonies, de mélodies magiques. Lost enchaine aussi agréable et somptueux avant le métaphorique The Prince Of Pascoe Vale. Le musicien crée les passerelles entre le passé et aujourd'hui sur un mélange guitare-voix dosé, émouvant, avant les envolées de cordes de Threadbare où l'ambiance clandestine cimentée par l'écho de la voix, des guitares et la grosse caisse montre la virtuosité de Nick Batterham. Set Things Right dégaine une ode langoureuse, une fable sentimentale impeccable sur un piano caressant et une guitare pleine d'aura. L'âme 'ricaine' de l'harmonica sur Lost In L.A. nous éloigne du rivage brit-pop, nous exile dans une délectation mélodique pour nous ramener à l'élémentaire avec I Know I'm Home. Ce dernier morceau confère à l'album une unité familière et chaleureuse, la volonté décomplexée de parler d'amour et de l'offrir. Nick Batterham écrit et décrit ses sentiments, sombres ou lumineux, les met en musique comme un orfèvre, arrange et harmonise tel un sculpteur. Golden Boy est épithélial, authentique, s'inscrit dans l'intime, enlace et devient un monument de délicatesse .
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French Cassettes est un groupe américain de qui apparaît en 2011 sous forme de trio et sous l’impulsion de Scott Huerta qui écrit et compose...