Je suis fan du groupe. En 2013, je publiais un billet sur les new-yorkais City and Horses pour célébrer la sortie du troisième album Strange Range qui faisait suite à celui de 2011 We Will Never Be Discovered et à l'opus de 2009, I don't want to dream. Ce fabuleux projet est mis en place par Marc Cantone qui s'attèle à ses compositions depuis 2008 et qui en plus d'écrire, de chanter, joue de la guitare, des percussions, de l'orgue.
"L'ensemble de musiciens offre une pop orchestrale joyeuse et dansante grâce aux textes naifs qui narrent les souvenirs d'adolescence avec toupet, entrain et humour. Utilisant un champ lexical enfantin, les thèmes sérieux sont traités avec légèreté tout au long des chansons comme sur Pierre The Arab, Your father's Factory, I'll Marry You qui nous emmènent dans un style pop alternatif proche de celui des Belle and Sebastian (...) L'espièglerie s'entend jusqu'aux arrangements, malins et contemporains (...) Le tempo coloré et chaleureux, les variations dans les mélodies, les arrangements solides montrent que Marc Cantone, également producteur d'émissions à la télévision pour les enfants a de multiples cordes à son arc. "
J'ai la chance et l'honneur depuis quelques mois d'écouter le tout nouvel album Ruins qui paraitra dès la fin mars 2017. Marc revient offrir son talent de mélodiste, son bel esprit rieur et émouvant, son univers artistique groovy seventies orné de cordes, de cuivres toujours aussi joviaux et funky. Dès que joue Shades, c'est une explosion de notes vitaminées dansantes, garnies d'un texte qui parle de 'girls who wear headphones' qui écoutent City and Horses sans se préoccuper de savoir qui est l'humain derrière celui qui écrit des chansons avec des failles comme l'OCD. Puis les brillantes guitares brit-pop se portent en bandoulière pour une balade pop alternative fabuleuse qui nous mène du East-Side en direction de la New-England et séduira les fans de Lloyd Cole, Real Estate et Johnny Marr. Les harmonies rock et pop de génie sévissent sur Drag où guitare et batterie de Chris Wirtalla s'emboitent et s'incrustent comme des joyaux de haute facture. Le titre So, assurément sensuel, gorgé d'une rythmique langoureuse, prend de l'ampleur sur la basse de Matt Manhire et le chant de Marc qui s'envole, brûlant.
Ruins aborde le sujet de la faiblesse et des dégâts que crée l'ocd (Obsessive–compulsive disorder). Berlin saisit par la délicatesse du piano et la douceur des arpèges qui cachent des questionnements parfois adorablement sarcastiques 'i want to go home but i am already there so where do i go now' 'i go to Berlin and i build up a wall, things were easier before the fall'. Après l'ambiance nostalgique automnale, place au groove qui croone sauvage sur Don't Love Me à l'esthétisme Sebadoh tourbillonnant de cuivres, de guitares jouées par Marc et Shane Connerty avec l'ensemble de cordes arrangé par l'artiste indie-pop indonésien Ricky Virgana . Comme de coutume, Marc aime convier des voix féminines, en duo sur My Friends don't know où les synthétiseurs et le saxo de Nikki D’Agostino resplendissent.
Le voyage, les endroits sont souvent présents dans les titres de City and Horses, les souvenirs, les photos, prennent l'habit de nostalgie sur Old Days aux arrangements cristallins et cosmiques. La ritournelle rock lo-fi magique et marquante Love to Give amorce des harmonies brit-pop dans la veine des Rolling Stones avec Keith Richard évoqué d'ailleurs dans le texte. Seltzer à l'image des bulles évaporées parle de la rupture et des ruines laissées après s'être battu comme un diable. Le piano s'accorde à la voix, touchante et fragile, frôlant la perfection de l'intimité et de la confession ouverte. Puis le swing presque ironique de Ruins boucle la masterpiece de 12 titres où la maladie et l'anxiété se glissent entre les lignes sur des mélodies bondissante pop sixties typée Belle and Sebastian dont Marc aime The Life Pursuit , pour lui le meilleur album des ces 20 dernières années.
City and Horses continue de poser sa pierre à l'édifice indie-pop avec Ruins et montre l'inspiration, le travail prolifique et le talent de composition infini déployé le long de ces quatre albums. Grand Merci à nos amis du Havre, les normands Le contremaître et sa contremaîtresse de toutcontre.com, pour leur show hilarant dans les vidéos 'très oranges'!
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