dimanche 29 mai 2016

Parc Monceau

C'est un des joyaux de Paris, avec la place des Vosges, le parc de Montsouris et le jardin du Luxembourg. Au fil des ans, je découvre ces parcs à l'âme villageoise, ces lignes de buissons, les floraisons printanières roses et blanches colonisées de lierre, ses nuances de vert. Ces coeurs parfumés pour les parisiens, ces poumons colorés de tilleuls et de chèvrefeuilles, sont les lieux de pique-nique, des rendez-vous amoureux, des coureurs décidés et des danse de poussettes, d'enfants sur leurs trottinettes.
L'orage a jeté ses lances ce samedi sur les enfants du Parc Monceau. Depuis deux mois c'est un bordel noir dans Paris, révoltes, défilés, grèves, agressions, incendies et c'est sur des enfants lovés dans leur écrin de verdure réconfortant que s'abat la foudre.


Yves Duteil - Au parc Monceau

Au 18ème, Monceaux ou Mousseau était un village de 450 habitants, comme Batignoles, annexé par la commune de Paris vers 1860. Sur les plaines et champs où s'activent les fermiers, le Duc de Chartres (Louis Philippe d'Orléans) fait ériger un superbe pavillon octogonal dans l'optique de badiner, sur un jardin à la française entre 1769 et 1773 qu'il fait appeler 'la folie de Chartres'. Le parc de Mousseau fait 18 hectares, agrémentés d'une rivière, d'un petit lac, de multiples ponts, un moulin hollandais, une ferme suisse et des temples. On y organise des fêtes coquines. A l'époque, les folies sont des maisons pour gens fortunés ou aristocrates qui rencontrent leurs maitresses afin d'assouvir des plaisirs d'hédonistes, tout ça coincé entre une multitude de couvents. Reste aujourd'hui les Folies Bergères. Au 19ème il y avait une pleiade de Folies à Paris! A montmartre, folie Montigny, folie Sandrin, au faubourg Saint-Antoine on en compte plusieurs, idem au faubourg Saint-Antoine, folie Titon rue de Montreuil, folie Genlis rue de Chemin Vert, hôtel de Clermont puis de Montalembert rue de la Roquette, La folie Richelieu rue blanche, la folie Gramont rue de clichy, la folie Brancas rue Saint-Lazare comme La folie Boutin, La folie Boursault rue blanche, la Folie Marbeuf avenue des Champs-Elysées, puis la Folie de Chartres qui, sans aigreur particulière envers Louis-Philippe, était sacrément kitsch, assez de mauvais goût même...avec ses temples grecs, ses pagodes chinoises, ses tentes tartares, ses obélisques, pyramide, fausses ruines...
Metro Monceaux voir HectorGuimardPiggledyPop2014



Après la révolution, ce parc est complétement laissé à l'abandon, en friche absolue jusqu'en 1860. C'est Napoléon III qui mettra la main à la pâte, les frères Pereire, banquiers, entretiennent et remodèlent le parc réduit à 8 hectares grâce au travail de l'ingénieur Adolphe Alphand et du jardinier Jean-Pierre Barillet-Deschamps. Seule la rothonde de l'entrée est d'origine.
En 1861, les familles Rothschild, Cernuschi, Ménier, Camondo feront alors élever des grands hôtels particuliers dont les jardins donnent sur le parc et Gabriel Davioud est chargé des entrées monumentales avec leurs grandes grilles dorées.



On aménage l'espace et on fourre les pelouses de statues de musiciens, Gounod, Chopin, d’écrivains, Maupassant, de poètes et de leurs muses, Alfred de Musset. Les voies des différentes entrées portent des noms de grands peintres du XVIIe siècle : avenue Vélasquez, avenue Ruysdaël, avenue Van-Dyck, rue Rembrandt, rue Murillo. Les artistes contemporains ont vécu là, Michel Petrucciani, Pierre Desprojes, Bourvil, François de Roubaix, Claude Monet, Gustave Caillebotte etc. Zola longuement évoque les façades, les demeures et les pelouses du parc dans La Curée et Marcel Proust le parcoure quotidiennement, habitant avec ses parents 9, Bd Malesherbes de 1873 à 1900, puis rue de Courcelles jusqu'au décès de sa mère en 1905. Le quartier était, par conséquent, le sien et le parc Monceau, le jardin où il jouait enfant.



« J'en atteste, Ô Monceau, tes jardins toujours verts,
Là, des arbres absents, les tiges imitées,
Les magiques berceaux, les grottes enchantées,
Tout vous charme à la fois. Là bravant les saisons,
La rose apprend à naître au milieu des glaçons,
Et les temps, les climats, vaincus par des prodiges,
Semblent, de la féerie, épuiser les prestiges. »
Abbé Jacques Dellile




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