samedi 13 février 2016

Poppy Ackroyd


Jolie et jeune musicienne originaire de Londres, Poppy Ackroyd apparait en 2010 au violon et au chant sur l'album de l'écossais Aberfeldy, Somewhere to Jump From. De formation classique, Poppy joue dans des ensembles symphoniques et c'est sur une commande de composition qu'on lui fait un jour, pour une représentation de danse, qu'elle se lance dans l'écriture. Perfectionniste, la production faite maison lui semble une évidence. Elle se familiarise alors, en travaillant d'arrache-pied et expérimentant chez elle toutes sortes d'enregistrements, de sons, de rythmiques, qu'elle finit par composer des morceaux incroyables. Utilisant uniquement le piano et le violon, la multi-instrumentiste, tapote, pince, grattouille et offre un savoureux mélange de sonorités traditionnelles et modernes. Le résultat impressionnant donne une musique au profil ambient-electro concoctée essentiellement avec de vrais instruments. J'aime ce pied de nez ! Quand mes oreilles souffrent, subissent, depuis les années 80 d'entendre de pseudo musiciens qui ne savent même pas jouer de la flûte à bec devenir des stars de l'electro, j'avoue trouver l'initiative de Poppy Ackroyd courageuse et salutaire aux auditeurs.

AberfeldyPiggledyPop



Ses premières productions sont signées en 2011 sous le nom Escapement. Elle quitte ensuite Edimbourg où elle vivait alors et rejoint l'Angleterre. L'Ecosse et l'art de vivre la musique auprès des écossais a modifié sa manière de la concevoir. Poppy s'enrichit des endroits qui l'entourent, de ses rencontres musicales, comme celle de Hidden Orchestra, projet du multi-instrumentaliste, composeur et producteur écossais Joe Acheson dans lequel elle joue et qui mêle aussi le style électronique à la musique classique.

Météorite-maestro, Poppy Ackroyd a un rapport physique à la musique qui passe par le toucher, l'écoute, l'instinct dans la création et surtout le partage avec son public qu'elle aime restreint dans des espaces à taille humaine, sans scène, pour que l'audience soit totalement au même niveau et à côté d'elle. Elle s'inspire de la nature et des gens. Ce contact sans barrière est l'essence de son inspiration. La variété de ses instrumentaux surprend et comme une équilibriste, ses audaces musicales et ses idées spontanées, l'emmènent entre deux pôles où seuls son imagination et son don la font traverser avec assurance et grâce. A l'écoute de Seven, la mélodie saisit et touche. Aliquot et Glass Sea qui suivent sont brillants et offrent 30 minutes de voyage sonore.



Il y a presque un an, en mars 2015 parait Feathers qui est sublime. Le piano et le violon prédominent et sont parfois accompagnés de clavecin, d'harmonium, de clavicorde, d'épinette et une section de cordes qui accueille la violoncelliste Su-a Lee. Comme Poppy aime la matière, la sensation du toucher quand elle est au piano, elle fait un retour chaleureux vers Edimbourg, s'approvisionnant en pianos après avoir testé et essayé une flopée d'entre eux datant du 16ème au 19ème siècle, gardés précieusement dans un musée. De retour à Brighton où elle vit, elle expérimente les techniques, étudie tous les mécanismes du piano qu'elle décortique et s'inspire de la mer, des embruns pour signer 8 titres splendides qui résonnent et restent en mémoire. Les basses, les rythmiques, les percussions sont toutes naturelles venant des mains de l'artiste sur le violon, le piano créant une ambiance réellement unique, un monde sonore époustouflant. Les mélodies imagées de Roads ou de Birdwoman y sont réussies et subjuguent. Le frottement d'un micro sur une pédale de clavecin, le bout des doigts tapotant le coffre, captivent l'attention illico. Le processus de création de Poppy Ackroyd, si original, délivre une musique colorée, figurative, aux aspects et reliefs variés qui laissent une belle liberté à notre interprétation et à l'imaginaire.

PoppyAckroyd



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