Scott Gagner est un auteur-compositeur qui à San Francisco évolue depuis des années sur scène en gagnant une belle renommée et une estime des musiciens en les accompagnant à la batterie. Il se lance en solo en 2007 avec l'EP de 5 titres, Cartographer puis continue son aventure en 2011 signant l'opus Rhapsody in Blonde, qui marrie rock, pop colorée et variée mariant le psychédélisme et la power avec des mélodies fabuleuses que je recommande. En 2012, avec son compère Steve Enstad, ils créent le projet Electrolic au son pop psyché ensoleillé efficace. En janvier 2014, le musicien opère un bien bel album plein de sensualité et de sucreries sonores nommé Rise & Shine.
Le disque s'ouvre sur I’ve taken a shine to you, une mélodie voluptueuse jouée au violon par Alisa Rose qui se trouve être une ode à la venue de sa fille au monde que tout parent qui se respecte (j'entends celui qui sait estimer sa chance) saura comprendre. Du mellow-pop d'un papa aux anges, la seconde plage Waterloo passe à l'offensive en parlant d'une bataille, celle qu'on vit face aux cathéters, aux moniteurs et tubes de respiration d'hôpital sur une rythmique plus jazzy aux cordes de piano aiguisées. Dans la veine de Josh Rouse, Nick Lowe et Ken Stringfellow qui participe ici à l'enregistrement en jouant de la basse, du vibraphone, du piano et chante, Scott Gagner offre un boogie dansant influencé par les seventies avec une voix dont le grain me rappelle Nick Drake et Harry Nilsson. L'ambiance funky est forte dans take it easy on yourself où le chant croone carrément et les cuivres, la trompette et le trombone joués par Rob Dehlinger sont rutilants. Jason Slota assure la batterie avec une dexterité époustouflante et Not Without Hope swingue gaillarde sur les violons et violoncelle de Courtney Browne. Une armée de cordes accompagne les textes amoureux avec Arnie Kim, Jonathan Chi, Ken Stringfellow, Scott Gagner aux guitares, Mark Anthony Calderon et Jamie Riotto aux basses, Scott Gagner, Rob Shelton, Mark Clifford, aux pianos et claviers.
Le ravissant vibraphone de Moonlight Dancing ferait fondre les valentins le 14 avec des métaphores sensuelles comme "The moon cast two shadows on the ground, There’s nothing I would rather do, Than moonlight dancing with you". "Your smile, your stare, your golden hair, The way you’d sway and saunter, Out there, i was your Fred Astaire, And you, my Ginger Rogers". Vient ensuite le suave I’ll be drinking this christmas qui dévoile l'humour et l'esprit de l'auteur-compositeur avec des claviers et des cuivres si taquins qu'on imagine davantage un noel sous les palmiers de Californie. Le luxuriant piano, la guitare romantique de Few and Far between pincera le coeur des épris et le virevoltant tempo de Catching My Breath leur donnera envie de se mordiller les oreilles. Good Friend enchaine sur un adieu doux et moelleux, quand le boogie d'une trompette stylée années 20 sautille à l'oreille avec I Don't Want to Set the World on Fire plein de son air smart et élégant. La liaison chaleureuse se fait naturellement avec le gospel adulateur de Dreams, puis le final Sentimental Lullaby est son schéma de comptine remarquable et au vibraphone, piano et guitare acoustique vibrants. Rise & Shine est un album au charme et romantisme exacerbé convaincant et fleuri d'harmonies que les valentins devraient cueillir comme une pâquerette le 14 février prochain.
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