En 2008, Adam Shearer reçoit une commande de chanson sur le vieux cimetière de Portland. Le musicien décide de rendre hommage à un de ses habitants, James C.Hawthorne, un physicien et humaniste qui oeuvra à la création d'un grand institut pour handicapés mentaux en Oregon. Adam qui en même temps conduit son projet Weinland demande à ses amis de Portland de se joindre à lui pour les arrangements. Adam Selzer accepte et y prend goût, inspiré par le thème, le titre A House, A Home est érigé. Les deux amis convient alors leur amie de longue date Alia Farah pour assurer une troisième voix et le piano qui aussitôt le mail reçu y répond allégrement et positivement. Le nom de groupe Alialujah Choir est illico crée. Ensemble, ils écrivent et composent une flopée de titres autour du sujet qui vite aboutissent à un album. A House, A Home conduit à une vidéo filmée par Mark Smith et Daniel Fickle qui sera nominée et récompensée par une trentaine de festivals. La belle équipe d'amis de Portland invite à l'enregistrement le Portland Cella Project, qui met en valeur le violoncelle depuis 2006 en signant des enregistrements avec des groupes indiepop comme les Dandy Wahrols, Laura Gibson, Musée Mécanique, the 1900's, Rachel Blumberg des Decemberists. Etc.
L'album éponyme commence tout en délicatesse avec les voix cristallines sur l'union du piano, du banjo et de l'harmonica de Laundry Song, riche en couleurs, en choeurs, comme sur Bones Crackin'in ballade pop folk orné d'un chant fleuri. L'effet chorale d'Alialujah Choir est une joliment dosé, intelligent et élégamment exécuté. La pop de l'orgue et de la guitare acoustique de Looking for a Gesture fait ritournelle dansante avec une belle rythmique dans les voix et les mots amoureux avant d'enchainer sur le majestueux A House, A Home. La chanson fantomatique, comme l'ensemble des mélopées sont inspirées du vieux cimetière de Portland et de sa préservation, en évoquant une histoire d'amour fictive et cachée entre deux personnes qui y reposent. Les trois voix entremêlées nous emmènent dans cette aventure et ce romantisme d'outre-tombe sur Way to Soon ou encore sur le folk diablement rythmé de I swear I saw You. L'orchestration magnifique des guitares et des envolées d'harmonica sur Play Phone rappelle la qualité de production et de création des trois autres groupes de Portland dont font partie les Alialujah Choir, Adam Shearer et Alia Farah sont dans Weinland, Adam Selzer dans Norfolk & Western et M.Ward. M.WardWeinland
Closer Than I Should poursuit l'ambiance féerique et poétique présentant de manière singulière cette idylle sensuelle de revenants. Loin du glacial et du noir de nos cimetières, les auteurs compositeurs américains réussissent un coup de maître en donnant un aspect chaleureux et bien vivant à ces fantômes amoureux comme sur The Trouble I'm In. La puissance des guitares semble naturelle, les harmonies variées et les arrangements folk du précieux et intime Finally Home rendent l'ensemble de l'album joyeux et lumineux. La magie opère. Alialujah Choir est un disque distingué, homogène d'une beauté intrigante et mystérieuse que je recommande absolument.
AlialujahChoir